Le canton de Redange confie son service logement à l’AIS
Pour faire face aux défis organisationnels et réglementaires, le canton de Redange a fait le choix d’externaliser son service logement auprès de l’Agence Immobilière Sociale (AIS). Cette transition vise à le professionnaliser et à optimiser l’accompagnement des locataires pour offrir plus de sécurité aux propriétaires. Gérard Zoller, bourgmestre de la commune de Saeul et responsable du service logement du canton de Redange, et Gilles Hempel, directeur de l’AIS, nous expliquent les ressorts de ce partenariat.
Pouvez-vous nous présenter brièvement le canton de Redange ?
GZ : Notre canton est un peu particulier dans la région dans la mesure où nous sommes en réalité un syndicat intercommunal à vocation multiple regroupant neuf communes. Notre objectif est d’encourager le développement de la subsidiarité et de mutualiser nos forces pour faciliter le travail des élus au quotidien et, par extension, la qualité de vie des citoyens. En tant que bourgmestre de la commune de Saeul, je suis responsable du service logement du canton de Redange. Nous veillons à trouver de nouvelles solutions comme le déploiement de résidences pour les personnes âgées ou à mobilité réduite. Nous travaillons également au niveau du développement des habitations à prix abordable grâce à la gestion locative sociale (GLS) notamment.
Pour quelles raisons avez-vous décidé d’externaliser le service logement vers l’AIS ?
GZ : Jusqu’à présent, nous gérions nous-mêmes la partie opérationnelle du service logement, avec notre propre personnel financé par le canton de Redange. Plusieurs raisons nous ont néanmoins amenés à revoir notre organisation. D’une part, nous avons été confrontés à plusieurs départs à la retraite parmi nos collaborateurs. D’autre part, de nouvelles obligations légales en matière de logement sont venues complexifier notre travail. Deux choix se sont alors présentés : soit embaucher de nouvelles personnes – ce qui impliquait un investissement conséquent en ressources humaines, soit externaliser cette mission vers une structure spécialisée.
Après une analyse approfondie du marché et des acteurs disponibles, nous avons conclu que l’AIS était le partenaire idéal pour répondre à nos besoins. C’est une organisation expérimentée et professionnelle qui a fait ses preuves en matière de gestion locative sociale. Nous nous sommes dit qu’elle pouvait nous offrir une collaboration efficace et durable dans le temps.
Qu’est ce qui a fait pencher la balance en votre faveur ?
GH : Nous sommes aujourd’hui l’un des acteurs les plus expérimentés dans la gestion locative sociale en raison de notre expertise et de notre capacité d’adaptation aux besoins spécifiques des communes et autres offices sociaux. Avec ce partenariat, nous avons dépassé le cap des deux tiers des communes luxembourgeoises qui collaborent avec nous. Actuellement, nous travaillons avec 67 d’entre elles pour la GLS.
GZ : De plus, il était essentiel d’entretenir d’excellentes relations humaines avec notre partenaire externe. Une bonne entente et une collaboration fluide sont en effet primordiales pour garantir le succès d’un tel partenariat. La décision a été prise en fin d’année dernière et nous avons très rapidement mis en place les contrats pour démarrer ce projet dès le début 2025.
Concrètement, quels seront les services proposés par l’AIS aux bénéficiaires, aux propriétaires et au syndicat ?
GH : Notre principale mission est d’assurer la gestion locative sociale des 25 logements déjà construits par le syndicat et d’établir de nouveaux contrats avec les propriétaires qui voudraient louer leurs biens. Nous nous occupons ainsi de la gestion quotidienne de ces logements. Cela représente un véritable soulagement pour le syndicat. Celui-ci pourra se concentrer sur d’autres missions stratégiques mais restera néanmoins impliqué dans le suivi du projet.
Les propriétaires, de leur côté, bénéficieront d’un partenaire fiable doté d’un service technique performant. Nous avons une équipe dédiée capable d’intervenir rapidement en cas de besoin et de gérer la rotation des locataires efficacement. L’un des grands avantages de l’AIS est sa capacité à reloger rapidement des bénéficiaires si un propriétaire souhaite récupérer son bien. En plus d’être flexibles, nous réduisons considérablement les risques d’inoccupation prolongée et permettons par la même occasion d’entretenir le bâtiment.
Enfin, les locataires profitent de tous les avantages que nous offrons depuis plusieurs années. Chaque bénéficiaire disposera d’une visite de notre coach logement qui lui expliquera les bonnes pratiques pour vivre dans son logement de façon optimale. Cela inclut des conseils sur les écogestes, la gestion du chauffage pour empêcher l’humidité de s’installer, ainsi que des recommandations pour maintenir une bonne relation avec le voisinage. Ce type d’accompagnement est essentiel pour assurer un cadre de vie agréable.
Comment se déroulera la transition pour les locataires et les propriétaires ?
GH : Tous les bénéficiaires et propriétaires concernés signeront un nouveau contrat avec l’AIS. Toutefois, cela ne nécessitera pas de démarches compliquées de leur part car nous souhaitions que la transition soit la plus fluide possible. Dans les faits, rien ne change. Ils auront simplement une nouvelle personne de référence pour la gestion de leur logement. Nous avons déjà réalisé la majorité des transferts avec les propriétaires et nous allons maintenant finaliser ceux des bénéficiaires. Cette période de transition devrait être entièrement achevée d’ici le 1er juillet.
L’AIS collabore pour la première fois avec un syndicat intercommunal…
GH : Jusqu’alors, nous travaillions principalement avec des offices sociaux regroupant plusieurs communes ou directement avec des communes. C’est donc notre première convention avec un syndicat couvrant l’ensemble d’un canton.
GZ : Cela représente un enjeu stratégique majeur, car notre territoire comptabilise 22.000 habitants. Gérer un parc de logements pour un syndicat intercommunal implique une coordination large et c’est en ce sens que nous avons noué ce partenariat afin de mutualiser les efforts et de développer le principe de gestion locative sociale à une plus grande échelle.
Quels sont les objectifs concernant le parc de logements du canton de Redange ?
GZ : À l’heure actuelle, nous comptons 25 logements sous gestion, mais notre ambition est d’atteindre 40 unités dans un premier temps, puis 60 à plus long terme. Le canton de Redange est une grande région et nous sommes conscients que 40 habitations ne suffiront pas pour répondre aux besoins croissants en matière de logement à prix abordable.
GH : Une fois la transition des 25 logements finalisée, nous allons lancer une campagne d’information auprès des propriétaires. Nous prévoyons des réunions publiques et des articles dans les magazines communaux pour sensibiliser les citoyens désireux de louer leurs biens. Beaucoup de logements restent vacants faute d’accompagnement et de garanties pour les propriétaires. Nous voulons leur démontrer que l’AIS offre une solution sécurisée, grâce à laquelle leur bâtiment est bien entretenu et ils bénéficient d’une prise en charge complète.