Répondre aux défis environnementaux dans le secteur de la construction

Depuis 45 ans, le bureau d’ingénieurs-conseils Simon-Christiansen & Associés, membre de LSC Engineering Group, accompagne ses clients et réalise des projets nationaux et internationaux. Spécialisée en étude de structures, l’entreprise a su se diversifier au fil des années et propose aujourd’hui des services en matière de sécurité, d’énergie, d’environnement, d’économie circulaire et d’acoustique. Samuel Majerus, directeur du département QSE² (Qualité, Sécurité, Environnement et Énergie), Nicolas Grandclaude et Pit Thines, directeurs du département Études des structures, nous en disent plus.

 

À l’heure actuelle, le zéro carbone prend de plus en plus d’importance dans tous les aspects de la vie quotidienne et professionnelle. Que proposez-vous pour entamer la transition environnementale?

SM: Nous accompagnons nos clients tout au long de leur projet de construction. Dès le début, nous conseillons et sensibilisons le maître d’ouvrage et les différents planificateurs sur le bon choix des matériaux, le mode de construction et les objectifs de circularité du bâtiment. Il est important de décider ensemble avec le maître d’ouvrage quels objectifs durables il souhaite mettre en œuvre. Ceci pourrait être une construction zéro carbone, à énergie positive, entièrement déconstructible, à base de matériaux réutilisés, etc. Ensuite, nous réalisons le calcul de l’empreinte carbone selon les normes en vigueur. Celui-ci est également basé sur une analyse de l’utilisation du bâtiment à partir de laquelle nous établissons son impact environnemental et dégageons des pistes pour le réduire au maximum.

Le calcul prend en compte deux éléments: l’opération et la construction. Le premier est lié à l’efficacité énergétique et à la production d’énergie renouvelable sur site, par le biais d’une installation photovoltaïque notamment. Le second, lui, porte sur l’utilisation des matériaux et définit, d’une part, ceux qui peuvent présenter un intérêt et, d’autre part, ceux qui doivent être éliminés, ou même bannis. Dans ce cadre, nous conseillons régulièrement à nos maîtres d’ouvrage d’éviter autant que possible de construire des sous-sols, ces derniers présentant une empreinte carbone conséquente. En effet, le béton et l’acier constituent les matières premières, voire exclusives, de ce type d’aménagement alors qu’il s’agit de matériaux rejetant beaucoup de CO2. De plus, le procédé de construction de ces infrastructures est très énergivore: il faut retirer une énorme quantité de terre avec des machines gourmandes en énergie et la masse récoltée doit ensuite être emmenée dans une décharge. Prenons un cas concret: si l’un de nos clients souhaite construire un bâtiment bas carbone mais y ajouter un parking souterrain sur quatre niveaux, notre rôle est de lui proposer des alternatives lui permettant de prolonger sa démarche écologique entamée avec le choix de matériau.

PT: À côté du calcul écologique établi dès le début du processus, nous intervenons également durant le gros-œuvre. Dans ce cas, nous essayons de construire l’ossature de l’édifice avec des matériaux recyclés, durables et qui permettront de la modulariser. Ainsi, s’il est nécessaire de la déconstruire par la suite, elle pourra être démontée et réutilisée dans un esprit d’économie circulaire. Notre cellule «bois et matériaux renouvelables» centralise ce savoir-faire et permet un partage entre nos collaborateurs.

 

Quelles étapes de la construction d’un bâtiment assurez-vous?

Réactifs et proactifs dans la gestion de nos projets pour que nos clients puissent se reposer sur nous

PT: Nous accompagnons les maîtres d’ouvrage dès l’étude de faisabilité, qui permet de comprendre les besoins du client et les solutions que nous pouvons lui apporter. Ensuite, nous accompagnons ce dernier dans toutes les demandes et démarches qu’il doit entreprendre et l’aidons à préparer les papiers et les dossiers nécessaires (commodo, documents de soumissions, etc.). Nous nous occupons également du projet d’exécution. Nous fournissons les plans et les documents permettant la réalisation du chantier sur le site de la construction. Pour veiller à la bonne exécution de cette dernière, nous proposons une assistance aux maîtres d’ouvrage pendant les travaux et contrôlons les diverses tâches effectuées. Notre accompagnement recouvre donc véritablement chaque étape du processus.

NG: L’une de nos plus grandes forces dans chacune de ces étapes est de faire partie du groupe LSC. Ce dernier nous permet de disposer de collaborateurs aux compétences multiples. En outre, l’interlocuteur unique de notre client peut répondre à la majorité des demandes de celui-ci, en y trouvant une réponse en interne, et lui éviter de devoir passer par plusieurs entités différentes.

SM: Nous assurons parfois l’avant et l’après projet. Par exemple, nous organisons des concours d’architectes pour les communes. Nous sommes là pour accompagner ces dernières, établir un bon cahier des charges et analyser les rendus. Une fois le chantier finalisé, nous effectuons des études afin de vérifier la consommation réelle du bâtiment et sa concordance avec le passeport énergétique, ainsi que des analyses sur la qualité de l’air ou l’acoustique.

 

La crise des énergies et les pénuries que nous rencontrons aujourd’hui impactent-elles votre travail?

NG: Bien entendu, la crise actuelle nous touche. Nous l’avons déjà remarqué: certains budgets votés ne peuvent plus être respectés. Notre rôle, entre autres, est de guider nos clients pour que leur projet puisse se concrétiser. Pour ne pas arranger les choses, c’est le prix du bois qui connaît la plus grosse augmentation, alors que cette ressource constitue une très bonne solution écologique. Pour pallier ce problème, nous devons communiquer le plus possible avec les clients et réaliser une veille quotidienne de l’état du marché afin de trouver un compromis permettant de limiter les surcoûts et de respecter les ambitions environnementales du projet de départ.

SM: En revanche, le point positif de cette crise dans notre secteur, c’est que nos clients perçoivent désormais beaucoup plus l’intérêt de réviser leur installation énergétique et ses différents consommateurs. Si auparavant le coût de l’investissement à court terme prenait le dessus sur le gain financier à long terme, aujourd’hui les avantages sont clairement mis en lumière par notre dépendance à d’autres pays pour le gaz, l’électricité et les prix en constante hausse.

NG: Là se retrouve bien notre vision: au lieu d’envisager un budget d’investissement qui détermine une dépense sur une courte durée, il vaut mieux établir un budget global. L’avantage d’un tel budget consiste à couvrir l’exploitation d’un bâtiment, qui prend en compte le gain économique réalisable sur plusieurs années. Si avant la crise ce dernier était déjà important, maintenant il connait une augmentation exponentielle.

 

Quelles plus-values pouvez-vous apporter aux communes?

Nous sommes à l’écoute de nos clients et leur proposons les meilleures solutions afin d’atteindre les objectifs fixés

NG: La qualité de nos services est très importante dans la relation avec nos clients. Pour cela, nous sommes à leur écoute et leur proposons les meilleures solutions afin d’atteindre les objectifs fixés. En addition à cela et comme mentionné plus haut, le groupe dont nous faisons partie génère un vrai avantage. Notre devise est d’ailleurs «La force d’un groupe». Grâce à nos compétences en interne, nous sommes à la fois réactifs et proactifs dans la gestion de nos projets pour que nos clients puissent se reposer sur nous.

 

Quels projets avez-vous déjà réalisés ou sont en cours de réalisation?

SM: Nous avons une palette de projets très divers, pour des maîtres d’ouvrage privés et publics. Outre le conseil en matière de Pacte Climat, nous avons par exemple effectué la déconstruction sélective d’une école à Käerjeng. L’objectif était de réutiliser le plus possible les matériaux et de limiter les déchets. Pour la même commune, nous avons réalisé la construction d’un centre culturel et d’une école précoce sur base de principes écologiques poussés. Très récemment, nous avons clôturé deux concours avec les communes de Hesperange et de Strassen pour des projets conséquents où la durabilité a pris une place très importante.

PT: D’ailleurs, à Hesperange, nous avons réalisé le chantier d’une école communale construite complètement en bois local et séché dans les environs de la ville. Parmi d’autres projets effectués ou en cours de réalisation, nous pouvons citer des centres sportifs, des piscines, le HPPA, le château d’eau du Kirchberg, la tour Omnia, le complexe scolaire à Helmsange, le hall sportif de Niederkorn, le bâtiment Emerald, etc.

SM: Pour aller encore plus loin dans la sensibilisation sur la durabilité, nous donnons depuis trois ans un cours sur l’économie circulaire à l’Université du Luxembourg. L’objectif est de former les futurs ingénieurs à ses enjeux.

NG: Cette formation ne profitera pas qu’à nous, car il est bien évident que nous n’engagerons pas tous les étudiants qui sortiront de cette université. Elle sera bénéfique pour tout le Luxembourg et c’est un bon exemple de notre proactivité dans notre domaine.

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