Sortir vainqueur de la course contre le changement climatique

La conférence «Energy Transition Dialogue» organisée par le Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST) s’est déroulée le jeudi 24 octobre dernier en présence de plusieurs personnalités politiques et économiques à Mondorf-les-Bains. La transition énergétique fait partie des mesures politiques majeures entamées au Luxembourg. En tant qu’acteur de cette transition, le pays entend jouer un rôle clé en matière de décarbonisation et dans le développement d’énergies durables.

  

De l’innovation aux pratiques du consommateur

La transition énergétique est en marche et le Luxembourg entend devenir un modèle et une source d’inspiration. Cette prise de conscience au sujet de la cause environnementale doit pour autant se réaliser d’un point de vue international.  L’écosystème luxembourgeois, de par son appétence pour la transformation digitale, les innovations en matière de mobilité et d’électromobilité, de conception des villes de demain, des technologies énergétiques intelligentes à faibles émissions de carbone ou tout simplement au sujet des nouveaux modèles commerciaux et de consommation pour l’utilisateur final, est propice à ces réflexions.

Ces sujets ont été abordés par les nombreux acteurs du secteur de l’énergie qui se sont réunis pour la conférence «Energy Transition Dialogue». Qu’ils soient issus des secteurs privé ou public, de diverses institutions ou universités, tous ont livré leurs expertises ou leurs visions du monde de demain. L’objectif était de présenter l’état actuel du secteur de l’énergie au Luxembourg et les différents challenges auxquels il est confronté en termes d’électrification et de décarbonisation.

En guise d’ouverture, Thomas Kallstenius, CEO du LIST, est revenu sur l’importance de la thématique. «Nous sommes conscients qu’il est nécessaire de passer par une transition énergétique pour limiter les problèmes environnementaux. La question est de savoir comment et par quels moyens».

 

Favoriser le développement des énergies renouvelables

Claude Turmes, le ministre de l’Energie et de l’Aménagement du territoire, a notamment insisté sur le rôle essentiel du Luxembourg. «La recherche sera un catalyseur. Le LIST contribue à la création et à la conceptualisation de solutions plus vertes et durables pour le Luxembourg», a-t-il indiqué. La transition énergétique se concrétisera par la mise en place de plusieurs initiatives, comme la construction de bâtiments à énergie positive, les panneaux solaires, les pompes à chaleur, l’adoption des voitures électriques, les éoliennes ou encore le recours à l’intelligence artificielle.

En favorisant le développement des énergies renouvelables le Luxembourg pourra devenir le fer de lance de la transition énergétique en Europe. Cela passe également par un changement des modes de vie, notamment en matière de mobilité car le secteur des transports routiers résidents et non-résidents reste très polluant à l’heure actuelle. L’Université du Luxembourg, le Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (LISER) et le LIST veulent s’associer pour participer à cet élan.

«Le Luxembourg a les capacités de devenir un hub de nouvelles solutions pour le climat, avec la possibilité de créer une marque luxembourgeoise autour d’elles. La finance est notre domaine de prédilection, nous devrions donc organiser un marché des technologies vertes et le lier à la finance», a ajouté Claude Turmes.

 

La technologie et la digitalisation ne suffisent pas

L’ensemble des intervenants ont tous une observation commune: la technologie et la digitalisation ne suffisent pas. La transition énergétique implique en effet une multitude d’acteurs: des décideurs politiques aux régulateurs en passant par les responsables commerciaux aux côtés des producteurs d’électricité. Bertrand Piccard, le copilote de l’avion solaire Solar Impulse et pionnier des technologies durables, a notamment déclaré: «nous avons des solutions, des technologies ou des produits qui peuvent créer de la croissance, des emplois, et contribuer à l’économie tout en protégeant l’environnement. Beaucoup de personnes ou d’entreprises refusent encore ce changement alors qu’il n’y a aucune raison de ne pas les employer. Les réglementations doivent évoluer pour favoriser leur utilisation».

Les chercheurs du LIST et Bertrand Piccard se sont ensuite rencontrés dans l’après-midi pour discuter de la collaboration avec la Fondation Solar Impulse. Celle-ci sélectionne 1.000 solutions financièrement rentables et favorables à la protection de l’environnement. Le LIST livrera son expertise en participant à l’évaluation de la durabilité de ces 1.000 solutions. «Le LIST a pour objectif de rassembler toutes les parties prenantes du secteur de l’énergie», a conclu Thomas Kallstenius. La course contre le changement climatique est d’ores et déjà lancée.

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