Nouveau Plan d’action national VIH 2018-2022

C’est précisément en ce 1er décembre, date de la Journée mondiale de la lutte contre le sida, que le Conseil de gouvernement a marqué son accord avec le nouveau Plan d’action national VIH (2018-2022).
Au Luxembourg, l’infection par le VIH est portée par des facteurs spécifiques inhérents à de nouveaux comportements à risque, à des changements de consommation des drogues, aux flux migratoires et à l’augmentation de la précarisation de certaines populations. Bien que de nombreuses mesures de l’ancien plan VIH soient mises en place, le nombre de nouvelles infections ne cesse d’augmenter face à l’émergence de ces nouveaux défis.

 
Des mesures innovantes adaptées aux nouvelles situations
Parmi les 98 nouveaux cas d’infection à VIH recensés au Luxembourg en 2016, on compte 73 hommes et 25 femmes. Le mode de contamination principal reste les rapports hétérosexuels (39), suivi par les rapports homo- et bisexuels (32), surtout dans le groupe d’âge des 26 à 35 ans.
D’ailleurs, la proportion de nouveaux cas d’infection VIH parmi les usagers de drogues par voie intraveineuse (UDI) affiche une hausse sensible. Ainsi, de janvier 2013 à décembre 2016, 67 nouveaux cas d’infection par le VIH ont été identifiés pour ce groupe de personnes.
« Il est donc d’autant plus important de redoubler d’efforts en matière de prévention, de prise en charge, et de surveillance de l’infection au VIH au Luxembourg et de développer à travers des plans d’action nationaux des stratégies complémentaires », explique la ministre de la Santé, Lydia Mutsch.
Le plan propose certaines nouvelles mesures innovantes afin de s’adapter à ces nouvelles situations et populations à risques, notamment par:

  • l’élargissement des moyens pour endiguer l’épidémie (dispositif de dépistage mobile MOPUD, projet pilote PrEP, Roundabout Aids – un parcours interactif animé par des pairs – le projet « Safe Tattoo » dans les prisons, l’inclusion des nouveaux médias sociaux et apps de communication dans les efforts de sensibilisation, via les projets DUCK – Drug Checking et pipapo, etc.);
  • l’élargissement des groupes à risque (consommateurs de drogues par voie intraveineuse, milieux récréatifs, homosexuels à pratiques à risque particulier [chemsex, baresex], prisonniers, personnes âgées de plus de 45 ans, migrants).

Le plan poursuit une démarche participative permettant au terrain de mieux s’adresser aux populations à risque, sans porter un quelconque jugement par rapport à leur comportement à risque, et en essayant d’agir directement sur leur comportement.
« Il me tient à cœur que le plan poursuive une démarche aussi inclusive que possible, pour qu’on arrive à toucher tous ceux qui sont particulièrement à risque. Car nous devons garantir le droit de tous ceux qui vivent au Luxembourg d’accéder à des services de soins et à des produits sûrs, efficaces, de qualité et abordables, qu’il s’agisse de médicaments, de produits de diagnostic ou de mesures de prévention », souligne Lydia Mutsch.
Le plan s’aligne en outre aux objectifs définis par les Nations unies (ONUSIDA 90-90-90).
 
Objectifs et mise en œuvre du Plan d’action national VIH 2018-2022
Le premier plan d’action national quinquennal en matière de lutte contre le VIH/sida fut lancé en 2006. Il a été suivi par un deuxième plan d’action qui couvrait la période de 2011 à 2015.
Le présent plan d’action national VIH, piloté par le Comité de surveillance du sida, des hépatites infectieuses et des maladies sexuellement transmissibles, couvrira la période de 2018 à 2022 et constitue le principal instrument de pilotage, de monitoring et d’évaluation dans la lutte contre le VIH. Il poursuit deux objectifs essentiels, à savoir la prévention de la transmission et de la propagation du VIH dans la population générale et parmi les publics les plus exposés ainsi que l’amélioration de la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH (PVVIH).
Comme le précise la ministre: »Le Luxembourg doit investir de manière renforcée dans la prévention, ceci ne vaut pas que pour les efforts dans le domaine du sida. L’information et la sensibilisation joueront un rôle clé dans cet axe. Il ne faut pas que les gens oublient que, même si des traitements existent, le VIH peut tuer! »
Ce double objectif s’articule autour de cinq axes stratégiques, à savoir: la prévention, le dépistage, le traitement et la prise en charge psycho-médicosociale des PVVIH, la non-discrimination et l’inclusion, ainsi que la recherche.
Communiqué par le ministère de la Santé

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