Cimalux, producteur de ciments depuis 1920

Les origines du cimentier grand-ducal remontent au début du 20e siècle, avec la création par une industrie sidérurgique alors en plein essor de la S.A. des Ciments Luxembourgeois [1]. Ceci afin de valoriser le laitier de haut-fourneau, sous-produit de la fonte. Aujourd’hui encore, les ciments métallurgiques restent une des spécialités de Cimalux.
Situé au coeur de la Grande Région, le Grand-Duché de Luxembourg est imprégné par la confluence économique et culturelle de ses pays voisins que sont la France, l’Allemagne et la Belgique. Il est certes l’un des plus petits pays de l’Union européenne, mais il est certainement aussi le plus européen d’entre tous. Ceci se traduit entre autres par une économie largement ouverte, occupant autour de 70% de salariés étrangers. Par-delà les clichés, son activité économique repose également sur un tissu industriel diversifié et un important secteur de la construction.
C’est dans ce contexte que Cimalux, issue de la fusion en 2007 de la S.A. des Ciments Luxembourgeois et de la Société Luxembourgeoises pour le Commerce de Matériaux, créée en 1919, a pérennisé son activité industrielle par l’augmentation de sa productivité tout en sachant maintenir l’esprit de partenariat et de proximité qui lui est cher avec ses clients. L’entreprise fait partie du groupe Buzzi Unicem depuis 2003.
Aujourd’hui, le site historique de Cimalux situé à Esch-sur-Alzette, dans le sud du pays, dispose d’une capacité de broyage de 1.400.000 tonnes [2]. Il est équipé de deux broyeurs à boulets et d’un broyeur vertical à galets de dernière génération [3]. Christian Weiler, président du comité de direction de la société [4], notera lors de l’inauguration de ce dernier en 2009, que «cet outil de travail nous ouvre, ainsi qu’à nos partenaires du secteur de la construction, de nouveaux horizons, du point de vue économique de par sa productivité et sa flexibilité, sociétal en pérennisant les capacités de nos sites de production, et environnemental grâce à son exceptionnel efficience énergétique».
Effectivement, alors que dans un broyeur à boulets, il faut maintenir en mouvement plus de 200 tonnes de billes d’acier, dont une partie de l’énergie cinétique est par ailleurs dissipée sous forme de chaleur lors de la collision des billes entre elles, dans un broyeur vertical à galets la mouture s’opère directement à l’interface des galets avec la table de broyage. Ceci garantit un haut degré d’efficacité permettant une économie d’énergie électrique de l’ordre de 25% à 30% par tonne de ciment. Le ciment produit étant par ailleurs moins chaud, il sera plus facile à refroidir. Cimalux est, en effet, équipée de refroidisseurs sur l’ensemble de ses lignes de production et garantit ainsi la fourniture de ciments refroidis, ce qui contribue à une meilleure rhéologie du béton frais et à une limitation de la chaleur d’hydratation en été.
Une autre spécificité de Cimalux est son aptitude à proposer des ciments «à la carte». Capable de broyer séparément différents composants et disposant de 38.000 tonnes de capacité de stockage sur son site, le cimentier peut adapter ses différentes qualités de ciment aux exigences spécifiques de ses clients. Cimalux a ainsi pu répondre aux strictes exigences du cahier des charges d’EDF pour la fourniture de ciment dans le cadre de la construction des cuves GNL du terminal méthanier de Dunkerque [5].
Cohérente dans sa vision stratégique axée sur le développement durable, Cimalux dispose d’une plateforme d’expédition multimodale permettant le chargement en vrac de camions et de trains [6]. Ceci permet dans le cas particulier du train de pratiquer le ferroutage en assurant un parcours d’acheminement final par route jusqu’au client le plus court possible. Ce mode de transport combiné (ou intermodal) présente de nombreux avantages économiques et environnementaux.
C’est également par chemin de fer que la cimenterie est alimentée par son usine de production de clinker, située à Rumelange, ville voisine d’Esch et distante de quelques kilomètres seulement. Cette usine, créée au milieu des années 1970 dans le cadre d’un partenariat transfrontalier exemplaire visant à partager les ressources disponibles, fait aujourd’hui partie intégrante de Cimalux. La matière première, composée de marnes et calcaires, y est acheminée par bande transporteuse à partir de la carrière. Celle-ci a la particularité d’être exploitée à cheval sur les territoires français et luxembourgeois, ce qui constitue une situation unique en Europe [7].
Les installations de Rumelange n’ont cessé d’être modernisées depuis leur mise en service. Les principaux investissements ont été réalisés afin de permettre une augmentation continue du taux de substitution des combustibles fossiles par des combustibles alternatifs et d’augmenter prioritairement la part de biomasse dans ceux-ci. Ce taux atteint aujourd’hui 35% et continuera de croître avec la mise en service des nouvelles installations en cours de montage.
Cimalux poursuit son positionnement en termes de développement durable afin de créer de la valeur tant pour ses clients que pour son actionnariat et ses collaborateurs. Ce développement est documenté du point de vue environnemental par la certification ISO 14001 de ses deux sites.
Par ailleurs, afin de mieux prendre en compte les aspects sociaux et économiques dans ce contexte, l’entreprise a entamé une démarche de structuration de sa RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) suivant les recommandations de l’ISO 26000, en s’appuyant sur un système de rapport annuel relatif au développement durable certifié GRI A+.
Finalement, preuve de son engagement à fournir des informations environnementales pertinentes, Cimalux met à disposition de ses clients des DEP – Déclarations Environnementales de Produits (1) de ses différents ciments. Ces DEP sont établies suivant l’EN 15804 sur base d’une Analyse de Cycle de Vie (ACV). Elles sont conformes à l’EN ISO 14025 et font l’objet d’une vérification par une tierce partie indépendante.
Le développement durable dans tous ses aspects est source de nouvelles compétences pour le cimentier. Celui-ci se met ainsi en position de soutenir de manière proactive ses clients afin de leur faire bénéficier de ce nouveau vecteur de compétitivité.
Christian Rech / CIMALUX
www.cimalux.lu
Note de bas de page :
1. Les DEP sont p.ex. utilisées dans le cadre de certifications de la qualité environnementale des bâtiments (HQE ; BREEAM ; LEED ; DGNB). Noter qu’à partir du 1er juillet 2014, l’utilisation de la méthode définie dans la norme NF EN 15804 est obligatoire pour toutes nouvelles déclarations environnementales. En France, les FDES – Fiches de Déclaration Environnementale et Sanitaire suivant NF P 01-01 se voient ainsi substituées par les DEP.

Lire sur le même sujet: