«Sou schmaacht Lëtzebuerg»: toutes les saveurs du Luxembourg dans l’assiette

En mars 2020, nombreux sont ceux qui ont succombé au goût des produits issus de l’agriculture, de l’horticulture et de la viticulture luxembourgeoises. En ce début d’année, la Chambre d’Agriculture suggère de transformer ce coup de foudre en histoire qui dure. Grâce à sa campagne «Sou schmaacht Lëtzebuerg» (SSL), elle informe et sensibilise consommateurs, producteurs et restaurateurs sur les bienfaits d’une consommation locale et de saison. Ghislaine Soisson, chef de projet de la campagne, revient sur ses objectifs, les outils développés au fil des années et nous livre ses conseils pour ajouter «consommer local et de saison» à sa liste de bonnes résolutions et s’y tenir!  

 

Une mine d’informations sur le marché du local

La campagne «Sou schmaacht Lëtzebuerg» a été lancée en 2009, à l’initiative de la Chambre d’Agriculture et du ministère de l’Agriculture, dans le but de promouvoir tous les produits issus de l’agriculture, de l’horticulture et de la viticulture luxembourgeoise. Pour ce faire, rien de tel que de provoquer la rencontre entre producteurs et consommateurs. «Au-delà des campagnes de sensibilisation que nous pouvons réaliser via les canaux médiatiques, nous organisons des dégustations de produits lorsque c’est possible, comme à la Foire agricole d’Ettelbruck. Faire goûter un produit luxembourgeois est la meilleure façon de le promouvoir. C’est seulement ainsi que se révèlent la qualité et la fraîcheur des produits de notre terroir», déclare Ghislaine Soisson.

Et pour ceux qui n’auraient pas l’occasion d’y goûter, mais qui s’intéressent au locavorisme, la campagne propose, sur son site internet, un moteur de recherche permettant de se renseigner sur un produit, un producteur, un restaurateur ou un label en particulier. «L’utilisateur peut effectuer une recherche par produits, ce qui le mènera à une liste de producteurs, ou inversement. Celui qui souhaite simplement se renseigner sur les producteurs établis à proximité de son domicile peut également activer sa géolocalisation pour en obtenir une liste», précise la chef de projet. Enfin, le site répertorie tous les labels certifiant l’origine luxembourgeoise d’un produit. «Aussi petit soit notre pays, il y existe de très nombreux labels et certains étiquetages peuvent induire le consommateur en erreur. Un drapeau luxembourgeois apposé sur un emballage peut simplement signifier que le produit a été transformé au Grand-Duché sans pour autant attester de son origine. La liste que nous avons dressée permet d’acheter en toute connaissance de cause», poursuit-elle. 

 Faire goûter un produit luxembourgeois est la meilleure façon de le promouvoir

Un bouleversement des habitudes alimentaires

Le confinement de mars 2020 et le ralentissement forcé de nos activités se sont révélés être les meilleurs tremplins à la consommation de produits locaux et de saison au Luxembourg. Le phénomène relève d’une prise de conscience des bienfaits écologiques, économiques et sanitaires d’un tel mode de consommation, mais pas seulement. «Lors du premier confinement, les produits régionaux ont fait l’objet d’un engouement considérable, notamment parce que les Luxembourgeois ont alors pris davantage de temps pour cuisiner chez eux. Si entre temps l’enthousiasme s’est atténué, c’est que l’habitude n’a pas eu le temps de s’ancrer. Malgré tout, ces produits restent plus plébiscités qu’auparavant et les raisons sont multiples: qualité, traçabilité, transparence, empreinte écologique, les produits locaux ont tout bon sur bien des aspects», explique Ghislaine Soisson. Au plus grand bonheur des consommateurs responsables, l’offre s’est considérablement diversifiée au fil des années, si bien que de nombreux producteurs cherchent désormais à commercialiser des produits de niche.  

 

Une cuisine du terroir qui se partage

La plupart des consommateurs prenant néanmoins une grande partie de leurs repas en dehors du foyer familial, les responsables de «Sou schmaacht Lëtzebuerg» ont également initié des partenariats entre le monde agricole et la gastronomie luxembourgeoise. La Chambre d’Agriculture propose en effet aux restaurateurs intéressés par la démarche de signer une convention par laquelle ils s’engagent à utiliser un maximum de produits luxembourgeois dans leurs menus en contrepartie d’une certaine visibilité. Aujourd’hui, pas moins de 186 restaurants et cantines scolaires ont sauté le pas, et les responsables de la campagne entendent bien convaincre davantage de chefs. Dernière initiative en date pour ce faire: la création d’un prix «Restaurant du terroir» en collaboration avec l’influent guide culinaire Gault&Millau. «J’ai soumis cette idée aux critiques du Gault&Millau Luxembourg sachant que la cuisine locale connaissait un véritable engouement et estimant que l’initiative pouvait retenir leur intérêt. Cela n’a pas manqué et le premier prix de ce genre a été attribué, pour 2022, au restaurant «A Guddesch» situé à Beringen. Pour la Chambre d’Agriculture, il s’agissait de remercier les restaurants partenaires de la campagne mais aussi d’encourager ceux qui n’y ont pas encore adhéré à rejoindre le mouvement car, il faut bien l’admettre, «Sou schmaacht Lëtzebuerg» a davantage de succès auprès des cantines que des restaurants. Ce prix permettra peut-être d’inverser la tendance», révèle Ghislaine Soisson. 

 

Miser sur une alimentation locale, une bonne résolution!

À celles et ceux qui souhaiteraient prendre de nouvelles habitudes alimentaires en ce début d’année, la chef de projet de «Sou schmaacht Lëtzebuerg» conseille de consulter le site internet de la campagne pour y repérer les producteurs les plus proches. En effet, les produits qui passent directement de la fourche à la fourchette, sans détours ni intermédiaires, favorisent une consommation écoresponsable et transparente. Si faire ses courses au supermarché reste toutefois plus pratique pour certains, elle recommande de lire attentivement les étiquettes pour vérifier l’origine du produit et rappelle que tous les labels luxembourgeois disposant d’un véritable cahier des charges vérifiable par le consommateur sont eux aussi listés sur le site de SSL.  

S’il est possible d’agir en tant que particulier, les professionnels peuvent eux aussi faire un geste pour développer une cuisine locale qualitative, saine et transparente. Chefs, restaurateurs, responsables communaux n’ont qu’à décrocher leur téléphone pour bénéficier d’un accompagnement personnalisé qui leur permettra d’adapter et de s’adapter au mieux à la convention qui les instituera promoteurs d’un mode de consommation sain, durable et qui participe à l’essor de l’économie régionale! 

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