Frisange: des projets pour répondre aux besoins futurs

En pleine croissance, la commune de Frisange a entamé plusieurs projets de modernisation afin d’offrir de meilleurs services à ses citoyens, notamment concernant les systèmes scolaire et périscolaire. Roger Beissel, bourgmestre, nous les présente à quelques mois des élections communales.

 

Décrivez-nous la commune de Frisange en quelques mots.

Frisange est une commune frontalière, et plus précisément l’une des entrées de la France vers le Luxembourg. Avec le développement de la région d’Esch-sur-Alzette, beaucoup d’Allemands transitent aussi par notre territoire. Nous sommes, pour ainsi dire, un carrefour pour les frontaliers qui viennent des deux pays.

Notre population est relativement jeune. Notre commune attire les personnes actives car elle offre une situation idéale pour se rendre au travail au quotidien. Il est facile de s’y déplacer grâce aux nombreuses lignes de bus et de train qui la desservent. Quant à l’autoroute A13, elle permet de désengorger la ville et de faciliter la mobilité des personnes qui traversent notre commune en voiture.

 

Votre commune est en croissance constante en raison de sa forte attractivité. Comment répondez-vous à ces enjeux de développement, notamment au niveau des systèmes scolaire et périscolaire?

Effectivement, la population croît d’année en année à Frisange. Nous avons fait appel à un bureau d’études qui a d’abord réalisé un état des lieux avant de prévoir l’évolution de la commune jusqu’en 2040. Nous avons néanmoins privilégié l’horizon 2035 car il aurait été trop difficile de calculer l’ensemble de nos besoins à plus long terme et parce que les bâtiments à prévoir auraient été tout simplement gigantesques! Pour développer et améliorer nos systèmes scolaire et périscolaire, nous avons également sondé les principaux concernés. En collaboration avec le cabinet d’architecte witry & witry, qui a remporté le concours, nous avons invité la commission scolaire et le responsable de la maison relais et créé des groupes de travail avec un instituteur de chaque cycle, afin de discuter de leurs besoins et de leurs attentes pour intégrer leurs doléances dans les futurs bâtiments. Certes, ces considérations ont légèrement fait augmenter les devis, en plus de l’inflation, mais le recueil de ces données nous a permis de planifier des projets optimisés et répondant réellement aux besoins du personnel enseignant et périscolaire.

Suivant ces prédictions, nous avons voté le projet d’extension de l’école en février dernier, car l’établissement actuel érigé il y a 30 ans rencontre désormais ses limites en matière de capacité et de réponses aux exigences d’éducation moderne. L’extension permettra l’ajout de neuf salles de classe qui pourront ainsi accueillir environ 180 élèves du C2-C4, d’une salle pour les enfants à besoins spécifiques, d’une pour l’accueil et enfin de trois autres pour l’appui. Un parking souterrain de 49 places sera aussi construit pour le personnel. Les travaux démarreront en septembre et l’école devrait accueillir ses premiers écoliers à la rentrée de septembre 2027.

Nous bâtirons également une maison relais pouvant accueillir 345 enfants. Celle-ci se composera de salles à manger, de locaux dédiés aux activités culturelles et scientifiques ainsi que d’une cuisine pédagogique. Certaines de ces salles fonctionnelles pourront également être utilisées par l’école pour les activités de bricolage, de science, de musique, de théâtre ou de lecture avec la bibliothèque. Avec une cuisine produisant 700 menus par jour, notre maison relais aura la capacité de ravitailler la future crèche et notre service de repas sur roues.

D’ailleurs, le projet de création d’une crèche, d’un club senior et de logements sociaux à Aspelt à la «Péiter vun Uespelt-Strooss» a été entamé en début d’année. La crèche accueillera 68 enfants de 0 à 4 ans. À côté de celle-ci, nous établirons un foyer de jour pour les seniors (40 places) et un bâtiment accueillant des logements à coût modéré contenant trois appartements dont un répondant aux normes PMR (personne à mobilité réduite). Avec ce projet, notre but est de favoriser la mixité sociale et de créer un lien intergénérationnel quelques heures ou jours dans la semaine. Ce nouveau complexe unifié devrait être terminé en 2026. Nous avons travaillé avec l’Institut national pour le patrimoine architectural pour conserver l’image rurale du quartier puisque que ce projet se trouvera au centre du village, à côté du château et de l’église. Ces nouvelles bâtisses seront munies de panneaux photovoltaïques afin de produire de l’électricité et de faire de l’ombre en cas de fortes chaleurs en été.

 

La nouvelle maison communale est en construction. Pouvez-vous nous en dire plus sur l’avancement de ce chantier qui devait s’achever en début d’année?

Effectivement, la fin des travaux était prévue pour janvier 2023. Nous avons pris du retard au début de la construction en raison du Covid-19. De nombreux ouvriers sont tombés malades, ce qui a ralenti la vitesse d’exécution du chantier. L’hiver très humide a également compliqué l’excavation des terres. Nous avons rattrapé une partie du retard ces douze derniers mois. Néanmoins, la fin des travaux est prévue pour juillet 2023 et nous envisageons de déménager pendant les congés collectifs.

Nous nous sommes mis d’accord avec les différents entrepreneurs afin d’acheter le matériel en avance pour le stocker dans certains de nos locaux. Cela permet de contrer la pénurie des matériaux, d’assurer leur disponibilité immédiate et d’éviter la hausse des prix incessante de ces derniers mois.

 

Quelles seront les principales caractéristiques de cette nouvelle maison communale?

Nous misons sur l’économie circulaire car nous utilisons des matériaux qui nécessitent peu de transport tout en privilégiant les ressources et les circuits locaux comme le bois pour la toiture. En nous basant sur un tel concept, nous prévoyons déjà la déconstruction du bâtiment puisque les matériaux qui ont été utilisés pourront être réemployés sur d’autres chantiers. L’immeuble actuel sera détruit dès septembre pour laisser place à un parking souterrain de 49 places au-dessus duquel se trouveront une place de village et un parc. Ces travaux dureront environ une année.

Planifier des projets optimisés et répondant réellement aux besoins du personnel enseignant et périscolaire

Nos bureaux seront façonnés à l’aide de cloisons en plâtre qui seront facilement modulables pour s’adapter aux évolutions de nos besoins futurs. À l’intérieur, certains sols et murs seront en bois pour offrir un caractère chaleureux à nos locaux.

D’un point de vue énergétique, nous exploiterons la géothermie pour chauffer la nouvelle mairie. Cela nous permettra de gérer le chaud et le froid. En cas d’hiver trop rude, nous aurons tout de même la possibilité de profiter du chauffage au gaz naturel du centre sportif. Enfin, nous récupérerons l’eau de pluie pour les sanitaires.

Comme le stipule la loi, la nouvelle maison communale s’adaptera aussi aux personnes à mobilité réduite pour faciliter l’accès à tous nos services à l’ensemble de nos citoyens. La mairie sera par ailleurs pourvue d’un grand Bierger Center.

Actuellement, nous sommes quatorze employés et fonctionnaires dans la commune et nos locaux ont désormais atteint leur capacité maximale. Le nouveau bâtiment pourra en accueillir 22 de plus. Grâce à nos futurs bureaux et à la finalisation progressive de nos chantiers, nous pourrons davantage nous occuper du Pacte Climat et du Naturpakt, puisque nous aurons la possibilité d’engager des collaborateurs supplémentaires qui se dédieront complètement à ces projets. Nous lancerons les démarches de recrutement une fois que nous serons installés dans la nouvelle structure.

 

D’autres projets sont à l’étude ou en cours de finalisation, comme le nouveau terrain de footbal ou encore le chalet des scouts…

Concernant le terrain de football, nous discutons actuellement pour établir une modification ponctuelle du PAG. Cependant, nous devons renaturer les environs pour que le ministère de l’Environnement puisse nous accorder le droit de réaliser cette nouvelle infrastructure.

Le chalet des scouts a été voté en septembre 2022. Les travaux seront terminés courant de l’année 2024. Nous avons alloué une somme pour louer des conteneurs et ainsi permettre l’installation d’un local provisoire afin que l’association puisse continuer ses activités le temps des travaux. Nous misons également sur la durabilité pour ce projet. Si le rez-de-chaussée et les fondations seront construits de façon traditionnelle, les étages seront en bois. Le chauffage du bâtiment sera assuré par un système de pompe à chaleur combiné à un stockage d’énergie par la glace dans un réservoir enterré. Ce nouveau procédé permet de chauffer la structure en hiver et de la refroidir en été.

 

Un mot sur l’intégration récente de l’application Hoplr dans votre commune?

Hoplr est un réseau social fermé et limité aux habitants d’une même commune et, en tant que bourgmestre, je suis très heureux d’offrir cette application à nos citoyens. Son objectif est de renforcer les liens dans la «vraie vie». Cette initiative a été lancée à la demande de la Commission de l’intégration pour échanger des informations locales, favoriser l’entraide, proposer des services sans démarche commerciale ou encore permettre à nos citoyens de se rencontrer plus facilement. Dès le premier jour, nous comptions déjà 250 inscrits! Nous prenons en charge l’entièreté des coûts dans le cadre de notre politique de renforcement de la cohésion sociale.

 

À quelques mois des élections, quel bilan tirez-vous de votre mandat?

Nous avons réalisé de nombreux projets à Frisange, tels que ceux évoqués précédemment, sans compter les petits travaux de voirie ou encore le réaménagement de la N13. Notre commune n’a jamais réalisé autant de changements en un seul mandat. Nous avons eu la chance que la réglementation communale ait changé pour profiter davantage des revenus afin d’entamer et financer nos initiatives.

Je me représenterai aux prochaines élections. Si je suis réélu, j’espère pouvoir réussir et réaliser les grands projets entamés durant le premier mandat et me concentrer davantage sur divers points comme l’adaptation des taxes sur la construction, les poubelles ou l’eau. Nous cherchons une solution pour vendre cette ressource indispensable à prix coûtant pour ne pas trop peser sur le portefeuille de nos habitants.

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