Le pion du logement sur l’échiquier de l’avenir

Commune de plus de 6.600 habitants, Roeser connaît une croissance démographique importante, à l’image du reste du Luxembourg. De plus, elle gagnera encore en attractivité dans un avenir proche avec la création de nouveaux emplois sur son territoire et aux alentours, notamment grâce à l’implantation du «Space Campus» à Kockelscheuer. Pour s’adapter à ces changements, de nombreux projets en matière de logement ont été finalisés ou sont en cours de réalisation. Tom Jungen, bourgmestre, revient sur ceux-ci.

 

Des petits projets pour de grands changements…

Durant cette mandature, la commune de Roeser a entamé et finalisé divers chantiers permettant la création de nouveaux logements malgré les conditions parfois défavorables. «Nous avons rencontré des obstacles de taille ces trois dernières années. Entre la pandémie de Covid-19 et les diverses conséquences de la guerre en Ukraine, nous avons dû redoubler d’efforts pour mener à bien nos projets. Si beaucoup d’entre eux ont été retardés, je suis tout de même satisfait de ce que nous avons mis en route. Aujourd’hui, même si le temps perdu ne peut être rattrapé, nous avançons de nouveau à un rythme normal», expose le bourgmestre.

Parmi les chantiers de petite taille finalisés, une ancienne maison unifamiliale de Roeser a été transformée en habitation bifamiliale. À Peppange, l’ancien presbytère a fait l’objet d’une rénovation. «Avec le service des monuments (aujourd’hui Institut national pour le patrimoine architectural), nous avons créé dans le corps du bâtiment deux logements de quatre chambres parfaitement adaptés pour des familles de cinq à sept personnes. Nous y avons aussi apporté un rappel historique supplémentaire en ajoutant à la structure principale un duplex dont l’architecture reprend les caractéristiques de l’école autrefois attenante au presbytère», explique Tom Jungen.

…mais aussi des chantiers d’envergure

Le plus grand projet en cours de réalisation par la commune de Roeser est sans nul doute le «bei der aler Schoul» à Peppange. Cette ancienne école du village, datant des années 1950, n’est plus en service depuis une bonne dizaine d’années. Elle est aujourd’hui classée et sera restaurée et intégrée dans le projet en question. En outre, six structures de 22 logements seront construites sur ce terrain. «Nous recherchons à instaurer dans cette nouvelle résidence une certaine mixité sociale. Le bâtiment originel comprendra une salle de vie commune et une cuisine équipée où des rencontres intergénérationnelles pourront être organisées. Nous collaborons avec l’asbl «Cohabit’age» spécialisée dans les projets de ce type afin de permettre, à terme, la mise en place d’ateliers entre jeunes et moins jeunes. Les premiers pourront aider les seconds avec l’utilisation des nouvelles technologies par exemple et, en contrepartie, des séances de support scolaire seront mises en place», détaille le bourgmestre. Afin de permettre l’organisation de ces ateliers, la volonté de faire vivre le projet sera considéré comme un critère de sélection des futurs locataires. «En parallèle, nous souhaitons louer une partie de ces logements à des prix très bas à des jeunes qui devront en échange fournir des preuves qu’ils mettent de l’argent de côté, par exemple via un contrat d’épargne logement», précise Tom Jungen. D’autres appartements du complexe seront mis à disposition de l’office social comme gestionnaire de la location sociale. Certains seront également loués selon la loi de 1979 sur le logement abordable avec un loyer établi selon les revenus des locataires.

Ce projet, lancé à la fin de 2021 sur la base d’un concours d’architectes, devrait être finalisé début 2025. «Les travaux de terrassement sont en cours. Ils se termineront à la fin du mois de mars, si tout va bien, et le gros-œuvre pourra alors commencer», ajoute le bourgmestre.

 

Un nouveau quartier à Berchem

À long terme, un espace de quelque 23 ha situé dans la localité de Berchem devrait servir à la construction d’un tout nouveau quartier résidentiel qui pourrait accueillir jusqu’à 800 logements: le «Hierschter-Bierg». «Les alentours de cette zone sont déjà habités et, pour le moment, seuls 4,5 ha sont en zone constructible, le reste étant classé en zone verte. Il est évident qu’une telle surface devra être urbanisée en plusieurs étapes pour ne pas mettre en péril la qualité de vie de nos habitants actuels. Nous devons donc effectuer un certain nombre d’études avant d’élaborer un concept urbanistique afin, entre autres, d’anticiper les impacts environnementaux d’un tel projet et d’envisager des solutions pour protéger la nature», explique Tom Jungen.

Nous devons effectuer des études afin d’anticiper les impacts environnementaux et d’envisager des solutions pour protéger la nature

Pour la première fois, la commune mène également une étude sur les incidences des fortes pluies, de plus en plus fréquentes à l’heure actuelle et, surtout, imprévisibles. Touchée par les inondations de juillet 2021, Roeser réagit en conséquence et met en place des mesures permettant de limiter les risques si une situation de ce type devait se répéter à l’avenir.

Une autre dimension essentielle de ce futur quartier concerne la mobilité. En effet, un projet de cette taille aura nécessairement des conséquences sur le trafic au sein de la commune. «Bien que le terrain se trouve à proximité de la gare de Berchem et bénéficie d’une bonne connexion aux transports publics, tout le monde ne peut pas se déplacer uniquement par ce biais. Il faut de ce fait planifier dès le départ les adaptations à faire pour la mobilité individuelle motorisée. Nous souhaitons également développer les liaisons entre nos villages et les pistes pour vélos, notamment celle en construction entre Bettembourg et Luxembourg. Le développement du réseau cyclable est un dossier qui sera traité lors de la prochaine mandature», développe le bourgmestre.

Enfin, le ParcLuxite de la localité de Kockelscheuer accueillera le futur site principal du «Space Campus», pôle exclusivement dédié au secteur spatial luxembourgeois. Le ParcLuxite pourrait créer environ 1.200 emplois supplémentaires et ainsi développer de manière conséquente l’attractivité de la commune de Roeser. Le «Hierschterbierg» permettrait d’accueillir les futurs employés désireux de se rapprocher de leur lieu de travail. «Notre territoire accueille déjà quelque 3.500 employés. Avec les nouveaux postes à pourvoir, leur nombre s’approchera bientôt de celui des habitants. Bien que la grande majorité des travailleurs de notre territoire n’y vive pas, de plus en plus de citoyens souhaitent s’approcher de leur bureau. La croissance de la communauté française dans notre commune, qui est aujourd’hui presque égale à celle portugaise, en est la preuve!», précise Tom Jungen.

Pour préparer ce projet de taille, la commune ne travaille pas seule. «D’une part, nous échangeons avec tous les ministères concernés, notamment les ministères du Logement et de l’Environnement. D’autre part, un promoteur public nous soutient car le «Hierschterbierg» dépasse clairement le cadre local et les capacités financières communales. Nous avons également opté pour une collaboration avec la Société nationale des habitations à bon marché qui sera notre partenaire principal dans la construction de ces futurs logements», conclut le bourgmestre.

Lire sur le même sujet: