Trouver le bon équilibre pour le bien commun

C’est par la loi du 22 février 1853 que la commune de Kopstal, depuis lors indépendante, a vu le jour et fut formée à partir de segments de Kehlen et Steinsel. Son bourgmestre, Thierry Schuman, remet l’église au milieu du village en expliquant l’évolution de sa commune. 

 

PAG, logements à coût abordable, qualité de vie et environnement: un jeu permanent d’équilibriste 

Le Plan d’aménagement général est un élément indispensable de la planification communale, un outil grâce auquel les ajustements qui s’imposent sont réalisés dans l’intérêt général. L’objectif : trouver le point d’équilibre entre beaucoup d’intérêts tout aussi divergents que complémentaires, conflictuels mais légitimes. De manière générale, la population s’inscrit en croissance et les besoins en logements se renforcent par voie de conséquence. Pour autant, pas question de négliger l’environnement : l’héritage que nous laissons à nos enfants est essentiel à leur qualité de vie, tout en s’inscrivant dans un cadre urbanistique agréable empreint de pragmatisme et d’esthétisme.  

 

Kopstal tient le cap de l’intérêt général 

La commune a planché sur toutes les questions portant sur l’utilisation du sol et sa destination au regard de l’évolution de sa population. Entre 1979 et 2004, Kopstal a quasiment conservé le même nombre d’habitants. En effet, la trajectoire de cette évolution s’inscrit en contrepied de la tendance générale puisque la commune est passée de 2.986 à 2.955 habitants. La raison derrière ce déclin: la fermeture d’une série de petits commerces qui a rendu la vie compliquée aux habitants. Mais ça, c’était avant. Entre 2004 et aujourd’hui, la population a grimpé de 40% pour atteindre 4196 âmes. Certes, cette augmentation est significative, mais lorsqu’on la remet en perspective à travers le temps et qu’on la compare à l’évolution de la population du pays entre 1979 et 2019 (+75%), force est de constater qu’elle reste raisonnable.

Outre les générations d’habitants qui vivent depuis longtemps à Kopstal, l’afflux de nouveaux arrivants, quels que soient les horizons d’où ils viennent et les motivations qu’ils affichent, entraîne immanquablement un besoin en logements, le plus souvent à coût modéré. Aussi, la commune a analysé la composition de sa population en la comparant à la moyenne nationale. Une subdivision par catégories d’âges a permis d’apporter de la clarté sur certaines zones d’ombre. En effet, il est apparu que les tranches de population entre 25 et 40 ans étaient sous représentées et au-delà de 85 ans, nettement inférieures à la moyenne nationale. Il s’avère que Kopstal ne dispose pas de maison de retraite et son offre en petits appartements est réduite à la portion congrue. Pour y remédier, la commune travaille en collaboration avec des promoteurs après avoir minutieusement analysé les coefficients d’occupation et d’utilisation du sol pour en déduire une densité de logements et un gabarit. Elle insiste: il est essentiel de construire des logements dont la superficie se situe entre 40 et 60 m2 au centre du village, dans les zones où les commerces et les transports publics sont accessibles à pied. Kopstal a passé un accord avec un promoteur qui a prévu de construire 69 logements destinés à la location de primo-occupants et de personnes à mobilité réduite, dont les loyers se situeront aux alentours de 1.200 EUR. En restituant partiellement les loyers versés lors d’une primo-acquisition, la commune souhaite encourager et soutenir les jeunes dans leur premier achat immobilier. Dans un esprit d’intégration et pour promouvoir la vie en communauté, les jeunes se verront également chargés de consacrer du temps aux personnes plus âgées. Pour gérer ce parc immobilier, la commune envisage de se doter d’un organisme dédié.

Thierry Schuman conclut: «Nous voulons que Kopstal grandisse dans les règles de l’art et du bon sens. Aussi, nous avons décidé d’établir une charte architecturale qui constituera une source de recommandations aux initiatives de constructions. En réalité, il ne s’agit pas d’établir une cité dortoir peuplée d’habitants aux profils similaires. Il s’agit davantage de viser un équilibre pour tous. D’ailleurs, nous n’envisageons pas d’agrandir le périmètre de construction. Nous estimons essentiel que soient préservées la qualité de vie et la nature environnante. En somme, nous visons l’harmonie». 

 

Par Claire Sibella

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