​«Eist Holz» – Soutenir la gestion de la ressource bois au Luxembourg dans un esprit de circularité

Avec une superficie d’environ 90.000 hectares, la forêt couvre plus d’un tiers du territoire national. Chaque année, quelque 750.000 m3 de bois sont produits dans les forêts du pays, dont 500.000 m3 sont concrètement récoltés. La filière bois au Luxembourg compte environ 1.285 entreprises – dont près de 90% sont des PME –  et représente au total 19.500 emplois directs et indirects.La mise en œuvre d’une économie circulaire repose sur la transformation de notre système économique linéaire en chaine de valeurs dans laquelle le maintien de la valeur de la ressource est au centre. Le visuel «Eist Holz» se propose d’être un chapeau de communication pour cette transformation vers une chaine de valeur autour de la ressource «bois», cherche à donner un aperçu des acteurs actifs aujourd’hui dans cette chaine de valeur ainsi qu’un extrait des outils qui sont à leurs disposition pour soutenir cette transformation vers une économie circulaire.

Le visuel «Eist Holz» cherche finalement d’interconnecter la gestion durable des forêts avec le développement d’activités économiques reposant sur les principes d’une économie circulaire à un niveau régional. La transformation vers davantage de circularité est soutenue par différentes mesures et initiatives qui ont été détaillées par Carole Dieschbourg, ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, et par Franz Fayot, ministre de l’Économie, lors d’une conférence de presse organisée en date du 17 mai 2021.

Klimabonus Bësch 

Le «Klimabonus Bësch» a comme objectif de soutenir les propriétaires forestiers privés pour qu’ils participent aux mesures de promotion de l’action pour le climat en mettant en œuvre une sylviculture proche de la nature, l’objectif ultime étant de préserver les nombreux services rendus par les écosystèmes forestiers à la société, à savoir la protection du sol, la filtration de l’eau et de l’air, la préservation de la biodiversité et d’un milieu de récréation voire de tourisme écologique, le captage du dioxyde de carbone et la fourniture de produits naturels tel que le bois. Ce mode de gestion forestière durable permet en outre de mieux adapter les forêts aux effets du changement climatique et contribue à la mise en œuvre du Plan national intégré en matière d’énergie et de climat. La prime qui concerne exclusivement les forêts privées est censée récompenser le propriétaire forestier privé qui fournit, par ce mode de gestion forestière durable, les services vitaux fournis par la forêt à l’ensemble de la société. La sylviculture proche de la nature est un ensemble de techniques de sylviculture qui visent à utiliser au maximum les processus naturels des écosystèmes forestiers dans l’optique de produire durablement des bois de valeur, tout en respectant et en soutenant les autres fonctions et services de la forêt.

Les dispositions spécifiques peuvent être consultées dans le règlement grand-ducal du 16 avril 2021 instituant une prime pour la fourniture de services écosystémiques en milieu forestier.

Certification des émissions de transport des produits en bois

Les émissions causées par le transport d’un produit sont souvent impossibles à retracer pour les clients. Pourtant, dans le contexte de la mise en œuvre d’une stratégie pour une économie circulaire, la gestion des ressources dans des circuits courts et fermés est un des éléments clés.

En particulier, dans le cas des matériaux de construction et plus particulièrement par le fait que les bâtiments deviennent de plus en plus économes en énergie, le choix des matériaux ainsi que les chaines d’approvisionnement en amont gagnent en importance en terme de possibilité de réduction des gaz à effet de serre. À ceci s’ajoute que la gestion des ressources dans ces circuits courts constitue un levier important pour la création d’emploi au niveau local et régional.

Le bois en tant que ressource est perçu comme neutre en terme d’impact sur les émissions de gaz à effet de serre. Or, en se focalisant plus particulièrement sur la ressource «bois» les émissions liées au transport gagnent en importance. Afin de garantir que le bois en tant que ressource soit une solution durable et plus particulièrement pour maintenir l’impact sur le changement climatique à un faible niveau tout au long de la chaine de valeur, des éléments additionnels doivent être considérés.

Le système et le label «Holz von Hier», établis en Allemagne et en Autriche, proposent un système de gestion qui, d’une part, prouve la gestion durable des forêts en exigeant des certificats de gestion forestière conformes aux normes FM-FSC, FM-PEFC ou équivalentes pour 100 % du bois rond qui entre dans le processus de certification. D’autre part, «Holz von Hier» est également un certificat pour la protection du climat, car le système de contrôle de «Holz von Hier» enregistre, réglemente et certifie les distances de transport tout au long de la chaine de transformation, c.-à.-d. du chemin forestier au lieu d’utilisation.

Le système peut être appliqué à différents types de produits et assure une traçabilité pour les différentes étapes de transformation et y impose des limites de transport. Les limites de transport sont prédéfinies par le gestionnaire du label et permettent d’assurer la disponibilité des différents types de produits tout en réduisant les distances à parcourir.

Il y a lieu de préciser que l’adhésion au label reste une décision individuelle de chaque opérateur économique, mais il est évident que le système gagne en efficience si un grand nombre d’acteurs y adhèrent. Finalement, le label «Holz von Hier» peut être utilisé en tant que critère de soumission pour les appels d’offre dans le cadre des marchés publics.

La ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, Carole Dieschbourg, a annoncé aujourd’hui le lancement d’une campagne d’information pour les secteurs intéressés. Ainsi, il y aura des ateliers d’information organisés en collaboration avec le Luxembourg Wood Cluster géré par Luxinnovation pour par exemple les acteurs économiques, l’OAI et les porteurs de projets ainsi que pour le secteur communal, organisé en collaboration avec Myenergy, dans le cadre du Pacte Climat. Finalement, il a été annoncé que l’Administration des bâtiments publics est aussi associée au processus pour implémenter un projet pilote recourant au label de «Holz von Hier» .

Plateforme «e-Holzhaff»

En vue de faciliter la mise en relation entre l’offre et la demande au sein de la filière bois, une solution de place de marché digitale est en cours de développement et sera opérationnelle dès cet automne. Lancé par le ministère de l’Économie et le Luxembourg Wood Cluster, la plateforme digitale sera dédiée au marché des bois bruts (issus directement des forêts luxembourgeoises) et des bois circulaires (bois recyclé). Conçue en étroite collaboration avec les acteurs publics et privés du terrain, la «Digital Timber Trade Platform», a pour ambition d’établir un lien direct entre l’offre et la demande en bois. En complément de son service d’achat et de vente de bois, la plateforme permettra aux entreprises locales de proposer des services en lien avec la transformation du bois (sciage, séchage, transport, etc.). Disponible en langues allemande et française, la place de marché digitale a comme objectif d’optimiser la chaine de valeur pour permettre une grande fluidité dans les échanges. L’outil sera promu sous le nom «e-Holzhaff» et s’adressera également aux acteurs de la filière bois de la Grande Région.

 

Communiqué par: ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable / ministère de l’Économie
Photo ©MECDD

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