Architectour.lu: Haff Réimech

Situé dans le parc naturel Haff Réimech, le projet profite de la reconquête par la faune et la flore du site industriel de Remerschen. Les concepteurs de Biodiversum, centre d’exposition consacré à la biodiversité, ont fait stabiliser une presqu’île et ont tiré parti de l’eau du lac pour prescrire un système de chauffage géothermique. Les architectes ont conçu une structure qui ressemble à un bateau à l’envers, prolongé par un immeuble de bureaux, avec la collaboration des bureaux SGI, Ingénierie SA et Betic Ingénieurs-Conseils. De nombreuses constructions et rénovations de ce second trajet en Moselle de l’Architectour de l’OAI ont été conçues par le bureau d’architecture Valentiny, lui-même installé à Remerschen. François Valentiny, responsable du projet, nous donne les détails de sa conception.

 

Comment avez-vous pensé la conception architecturale de la réalisation? 

A l’époque, l’écologie n’était pas comme aujourd’hui une priorité dans le domaine de la construction aux yeux des institutions publiques. Les administrations et les politiques ont eu des difficultés à se mettre d’accord quant à la conception du projet et il a fallu environ dix ans de négociations avant qu’il ne soit validé. Par exemple les volumes ont posé question si bien qu’entre le début et la fin des négociations, le bâtiment était dix fois plus grand que ce qui avait été demandé au départ. La construction de la structure extérieure et du gros œuvre a ensuite rapidement été exécutée. Les administrations ont alors réfléchi à un concept didactique pour l’intérieur du centre et il nous a fallu encore quelques temps pour finaliser sa conception.

J’entends souvent dire que nous avons voulu donner au bâtiment la forme d’un bateau, mais ce n’est pas le cas! Nous avons simplement veillé à sa bonne intégration dans son environnement. En effet, les formes organiques s’intègrent plus facilement dans un paysage naturel que les formes angulaires; nous ne voulions pas que le bâtiment se détache du paysage, mais plutôt qu’il s’y fonde. J’avais d’abord proposé un bâtiment enterré à la toiture plate végétale mais l’idée a été rejetée – elle était sans doute trop avant-gardiste – j’ai alors pensé à lui donner cette forme atypique.

Dans la même idée, nous avons privilégié les matériaux naturels. Ainsi, le bois a été mis à l’honneur, dans un objectif de durabilité mais aussi de confort pour les utilisateurs. Il s’agit en effet d’un matériau qui respire et qui permet de limiter l’utilisation de climatisations artificielles. De plus, la forme d’ogive du bâtiment appelait presque naturellement à l’utilisation du bois.

 

Quels sont les aspects de sa conception qui en font un élément incontournable du paysage architectural luxembourgeois?

Le Biodiversum fait partie d’un ensemble plus large de constructions. Notre fondation, située à quelques centaines de mètres du centre d’exposition, et le musée de Schengen ont tous été conçus dans le même esprit par nos soins en collaboration avec les autorités communales. Tous ces bâtiments proposent des expositions en relation avec l’environnement. Cette famille de constructions donne une certaine identité à la région et contribue à sa vie culturelle et touristique.

  

Quels ont été les défis techniques à relever dans le cadre de ce projet?

Comme dans presque tous nos bâtiments, nous avons mis en place un système de chauffage géothermique qui produit de l’énergie à partir de la différence de chaleur qu’il existe entre l’eau et la terre. Nous avons tout de même installé, à la demande des administrations en charge, un chauffage complémentaire en cas de grands froids.

Par ailleurs, le site est construit sur une presqu’île artificielle. Nous avons entassé pendant deux ans de la terre sur l’île pour que le terrain soit pressé et consolidé. Nous l’avons ensuite retirée pour construire le centre d’exposition.

 

Article réalisé en partenariat avec l’OAI et s’inscrivant dans une série destinée à présenter les quatorze projets highlight du Guide d’architecture contemporaine du Luxembourg, www.architectour.lu.

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