Les concepts pédagogiques comme fondations des écoles du futur

L’enseignement traditionnel est-il encore adapté à la réalité de notre monde en mutation ? Selon le leader européen du conseil, de la conception et de la gestion de projets Drees & Sommer, la réponse est non. L’entreprise ambitionne de repenser la construction des espaces éducatifs en considérant ces derniers comme des lieux qui sauront se réinventer dans le temps et en prenant en compte la réalité pédagogique dans chaque étape de leur création. Conny Laubach, Project Manager et responsable Education, Science & Research, et Mario Löhrer, Senior Consultant et expert en pédagogie, présentent la démarche innovante du cabinet luxembourgeois.

 

Concevoir des locaux flexibles

Les besoins éducatifs des enfants sont en constante évolution et il est impératif de prendre en compte les changements y liés pour bâtir des structures adaptées. Pour ce faire, Drees & Sommer Luxembourg s’est fixé pour mission de donner réalité aux écoles du futur que l’entreprise conçoit comme des bâtiments durables sur les plans économique, écologique et social. « Pour qu’un établissement scolaire incarne cette durabilité, il faut réfléchir à sa flexibilité. Il ne peut plus se contenter d’être un espace compris entre quatre murs divisé en plusieurs salles de classe isolées et où est dispensé un enseignement magistral. Chez Drees & Sommer, nous parlons de « locaux » afin d’envisager une perspective plus large, car l’apprentissage, qu’il s’envisage de manière collective ou dans le cadre d’une exploration individuelle, ne s’arrête pas à la porte de la classe et peut prendre de multiples facettes. Le bâtiment tout entier et ses alentours doivent donc servir de support à l’enseignement et s’y adapter, et non l’inverse. Les écoles du futur doivent être conçues pour comprendre une aire de jeux extérieure permettant à la nature environnante de devenir elle aussi un lieu d’apprentissage, notamment en intégrant les éléments naturels pour encourager le développement personnel des enfants. De plus, l’utilisation de matériaux naturels en combinaison avec une technique du bâtiment moderne est importante pour optimiser la qualité de l’air intérieur. L’immeuble doit être considéré dans son ensemble (y compris la technique) et comme un outil au service de l’éducation, afin de soutenir l’évolution des besoins pédagogiques au fil du temps », explique Conny Laubach.

 

La collaboration au cœur de la réussite

Le bâtiment tout entier et ses alentours doivent servir de support à l’enseignement et s’y adapter, et non l’inverse

« Pour que le résultat final soit optimal, il est également nécessaire qu’il réponde aux exigences des premiers concernés : ses utilisateurs », ajoute Mario Löhrer. De ce fait, les équipes de Drees & Sommer Luxembourg prennent en compte dès le départ l’ensemble des parties prenantes. Des réunions sont organisées régulièrement à toutes les étapes de la réalisation. « Chaque acteur du projet est expert dans son domaine, mais peut parfois disposer de connaissances limitées sur d’autres sujets intrinsèques à une structure d’apprentissage. Mettre en place des séances d’échange offre la possibilité de pallier ces lacunes : en étant en contact avec les chercheurs en éducation, les maîtres d’ouvrage, les responsables communaux ou encore les enseignants, nous pouvons obtenir une vision bien plus précise et réaliste du résultat final à envisager. Notre démarche interdisciplinaire représente une force compte tenu du nombre d’intervenants impliqués dans les projets. Nous sommes capables d’intégrer les demandes de ces derniers et de les évaluer avec le soutien d’éducateurs, d’architectes, d’ingénieurs ou même de sociologues », détaille le Senior Consultant.

 

Un service à 360°

La filiale luxembourgeoise du groupe Drees & Sommer peut assurer l’ensemble du projet de construction d’une école. En premier lieu, elle identifie les besoins de ses clients ainsi que les concepts didactiques à prendre en compte et à partir desquels elle établit un plan qui servira de ligne de conduite durant tout le processus. Sur cette base, elle se lance à la recherche d’un immeuble adapté en effectuant des études de faisabilité reprenant une analyse pédagogique et technique du bâtiment. « Cette recherche est réalisée en contact étroit avec les communes. Ceci nous permet d’identifier la croissance numérique d’une commune ainsi que son développement urbain. Tenant compte de ces critères et du résultat d’une analyse coûts-efficacité, nous pouvons choisir entre différents modèles : construction neuve sur un nouveau terrain, extension ou rénovation du bâtiment existant ou simple rafraîchissement de la structure existante. Cette approche se distingue car, auparavant, notre secteur se contentait d’étudier la structure en elle-même. En explorant le volet pédagogique (les locaux, l’environnement, etc.) dès le début du projet, nous ouvrons la porte à une nouvelle ère de la construction, et cette prise en considération s’étend à toutes les étapes. Celle-ci implique en outre que chaque immeuble soit conçu de manière individuelle et unique puisque le plan à définir dépend directement des besoins spécifiques », précise la cheffe de projet.

Pour que le résultat final soit optimal, il est nécessaire qu’il réponde aux exigences des premiers concernés : ses utilisateurs

Il revient au Project Manager de veiller à ce que les idées pédagogiques ne soient pas perdues de vue en cours de route. Pendant la phase de construction, l’appui pédagogique surveille la mise en œuvre des exigences didactiques des utilisateurs et soutient la gestion globale du projet dans la communication des résultats et des besoins décisionnels. Il aide également à lancer l’examen et l’évaluation des modifications sur site en ce qui concerne leur impact sur les demandes des utilisateurs.

Au moment de la livraison et généralement durant la première année d’utilisation, les enseignants, la direction, le personnel encadrant et même les élèves sont accompagnés dans la découverte des nouvelles possibilités des espaces intérieurs et extérieurs. « Pour que le projet soit une réussite, il est indispensable que les utilisateurs profitent de tout le potentiel du nouveau bâtiment. C’est la raison pour laquelle nous sensibilisons et formons ceux-ci à l’exploitation des innovations imaginées par Drees & Sommer. Étant donné que le délai entre la planification et la réception peut être plus ou moins long, nous analysons encore une fois à cette étape les concepts pédagogiques mis en place afin de les actualiser si nécessaire », déclare Mario Löhrer.

 

L’enrichissement par la pluralité des réalités

Appartenant à un groupe international, Drees & Sommer profite non seulement de ses échanges avec divers spécialistes, notamment des secteurs de la construction, de l’éducation et de la recherche, mais aussi des connaissances des autres filiales. Le cabinet de conseil, de conception et de gestion de projets est en effet présent dans 60 pays et réuni plus de 5.500 collaborateurs. « Dans le secteur de l’éducation, nous nous entretenons au moins une fois par mois avec l’ensemble de nos représentants aux quatre coins du monde. Cela nous permet d’apprendre des réalités de nos confrères d’autres pays qui peuvent devenir des sources d’inspiration intéressantes pour le Luxembourg. Par exemple, les pays nordiques sont très avancés dans le domaine éducatif et, grâce à nos bureaux sur place, nous avons la possibilité de nous enrichir des innovations qu’ils développent. Si ces dernières ne sont jamais parfaitement transposables au contexte grand-ducal, nos experts sont capables de s’en servir pour en élaborer d’autres, adaptées à notre environnement. Nous partirons sur le principe d’améliorer la construction en matière de pédagogie et de durabilité afin d’éviter que les acteurs financiers soient obligés de reconstruire de nouvelles écoles chaque « décennie ». Ceci nous aidera à épargner de l’argent qui pourra être utilisé pour le développement urbain d’une commune et, en même temps, nous ferions ainsi un grand pas en avant en matière de durabilité et de préservation de l’environnement », conclut Conny Laubach.

Les photos de l’article ont été prises dans l’un de nos projets scolaires actuels, l’école internationale primaire de Differdange.

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