Un centre de tri pour le Luxembourg

Couché sur les bords de la Moselle, le groupe Hein, c’est presque 90 ans d’histoire familiale à travers quatre générations. Ses activités regroupent la sablière, le transport et les déchets. Hein Déchets, créé en 1990, s’occupe du tri de l’ensemble des emballages collectés auprès des ménages du Grand-Duché. Un an après le décès inattendu d’Alphonse Hein, LG rencontre son successeur; interview croisée de Willy Hein, directeur, et de Tobias Wilhelm, responsable d’exploitation.

 

Comment s’est passée la reprise de l’entreprise familiale?

WH: Relativement bien, puisque cela faisait dix ans que j’étais impliqué dans la direction et que nous étions en train d’organiser cette transition. Lorsque mon père est décédé en novembre 2018, le plus dur a été de faire sans sa compagnie et ses conseils mais j’ai pu compter sur l’équipe Hein. Il faut dire que l’entreprise a su garder son esprit familial et c’est ce qui fait encore sa force aujourd’hui.

 

Parlez-nous de la création de Hein Déchets…

WH: Cette idée est née dans les années 80. Mon père se désolait des décharges sauvages qui étaient encore monnaie courante des entreprises de l’époque. Il a pressenti le changement opéré depuis et a développé une passion pour la gestion, le tri et l’optimisation.

TW: Il n’était pas «un écolo» au sens propre du mot mais plutôt un passionné du potentiel du secteur. Le recyclage est peu à peu entré dans les mentalités, et ce, avec dynamisme et modernité. Hein Déchets a donc commencé avec quelques conteneurs et un broyeur de bois. Avec les années, nous avons élargi notre panier de prestations et sommes ainsi devenus un des principaux acteurs dans le domaine du recyclage au Luxembourg.

 

Quelles sont les activités de Hein Déchets?

WH: Sur notre site à Bech-Kleinmacher, nous réceptionnons les principaux types de déchets recyclables: papiers, cartons, verre, plastique, bois, déchets de chantiers, déchets verts, plâtre etc.
Ces déchets sont collectés par conteneurs, par camion hayon ou peuvent aussi être livrés directement par nos clients sur notre site. Après pesage et contrôle à l’entrée, ils sont triés, conditionnés et acheminés vers des installations de recyclage agréées en respect des mesures environnementales en vigueur.

TW: A côté de notre activité de conditionnement des déchets recyclables, nous gérons aussi le tri et le broyage de vieux bois sous forme de copeaux pour les usines de fabrication de panneaux agglomérés ou selon, vers une valorisation en tant que combustible alternatif.
Nous sommes également le partenaire privilégié des entreprises de construction, des industries et des décharges spécialisées pour l’élimination des terres polluées. Nous acheminons leurs déchets inertes contaminés, d’amiante, de route, bitumineux ou goudronneux, isolants minéraux mais aussi les déchets de la production industrielle vers des installations spécialisées et agrées.
Nous proposons un programme de gestion complet pour le tri des déchets organiques issus des cantines ou de la restauration par exemple. Cela va de la mise à disposition des moyens de collecte jusqu’au retraitement en installation de biométhanisation agréé.

 

Vous avez investi 7 millions d’euros dans une nouvelle installation de tri; pouvez-vous nous la présenter?

WH: Hein Déchets est le partenaire de Valorlux depuis 20 ans et assure à ce titre le tri de tous les sacs bleus collectés auprès des ménages du Grand-Duché.
Mise en service en janvier 2019, l’installation traite actuellement 10.000 tonnes par an mais ne tourne qu’à la moitié de ses capacités qui sont à 23.000 tonnes par an. Nous avons en effet anticipé l’augmentation des masses collectées à venir. D’une part au regard de la croissance démographique du pays (ndlr: 12.000 nouveaux habitants annuels) et pouvons ainsi répondre théoriquement au million d’habitants. Et de l’autre, l’Union européenne souhaite que ses Etats membres recyclent au moins 70% des emballages d’ici 2030 et Valorlux travaille en conséquence à un futur élargissement de la collecte.

TW: L’installation se compose de 150 machines à trier et tapis roulants qui combinés, peuvent réaliser le tri des différentes matières. Il s’agit de bouteilles en plastiques, de flacons de shampoing, des tétrapacks, de boites en aluminium, de conserves, etc. Onze personnes travaillent dans l’installation et garantissent son bon fonctionnement. Notre taux de refus est entre 7% et 8%; ce qui prouve l’efficacité de notre ligne de production.
Les emballages qui sont collectés dans le cadre des différents projets pilotes (sac vert au SIGRE et sac bleu élargi au SIDEC) sont déjà triés dans la nouvelle installation. Élargir la collecte revient in fine à faciliter le tri réalisé en amont par le citoyen mais aussi à recycler plus.

 

Quels sont vos projets pour l’avenir?

WH: Aucune révolution dans le viseur mais œuvrer à une bonne évolution du groupe. Nous sommes par exemple en train de construire un nouvel atelier pour camions et engins. Il devrait être mis en service fin 2020 et sera en mesure de réaliser les entretiens et les contrôles techniques. Une belle occasion d’un prochain reportage pour LG…

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