Wako redonne du souffle à nos poumons verts

Malgré les recommandations de l’Accord de Paris et autres rapports du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), les émissions anthropiques de dioxyde de carbone ne cessent de grimper et constituent l’un des plus grands enjeux de société de ce début de siècle. La sensibilisation fait toutefois son chemin et de plus en plus d’acteurs se mobilisent pour le climat. C’est le cas de Wako, fabricant de portes et fenêtres, qui s’est fixé pour objectif la réduction drastique de son empreinte écologique jusqu’à atteindre la «neutralité carbone». Explications avec Patrick de Briey, directeur et responsable RSE.

 

Wako fabrique des portes et fenêtres depuis 1930. La PME d’alors s’est agrandie, structurée et compte aujourd’hui quelques 210 employés répartis sur trois sites, en Belgique et au Luxembourg. En 2013, la société s’est lancée dans un profond travail de réflexion sur les valeurs de l’entreprise qui jetteront les bases de son action en termes d’écoresponsabilité.

 

L’arithmétique du carbone

En 2016, Wako croise la route de l’ONG Graine de Vie, qui reforeste l’île de Madagascar pour compenser l’empreinte carbone des entreprises, et en devient l’un des sponsors. Rapidement, cela ne suffit plus au fabricant qui, courant 2018, se fixe pour objectif d’atteindre la «neutralité carbone» dans les deux ans. Elle fait alors appel à la société CO2 Strategy qui l’accompagne dans l’établissement de son bilan carbone. Après dix mois de collecte et d’analyse de données, le verdict tombe: Wako produit annuellement un peu plus de 15.000 tonnes de CO2. C’est alors tout un plan d’action qui s’établit autour des données collectées et qui se décline sur deux axes: d’une part, la réduction des émissions de CO2 et, de l’autre, la compensation carbone. «Nous nous sommes fixés pour objectif de réduire nos émissions de 20% à l’horizon 2020. C’est un taux ambitieux pour une entreprise de production. Il reste alors une part de 80% que nous qualifions d’incompressible et qu’il nous faut compenser», explique Patrick de Briey.

 

Déterminer des priorités

«Il y a toute une série de leviers possibles pour réduire les émissions de CO2 et le bilan carbone nous a aidés à déterminer des priorités», précise Patrick de Briey. Wako concentre ainsi une grande partie de ses efforts sur la logistique et le transport, activités gourmandes en énergie, et travaille sur l’optimisation du transport des marchandises, l’organisation des tournées, la qualité et la performance de ses véhicules et le transport de son personnel. En plus, la société a mis en place une stratégie de gestion opérationnelle des déchets efficace qui lui a valu sa labélisation par la SuperDrecksKëscht. Elle a également installé des panneaux solaires sur plusieurs de ses bâtiments, ce qui lui permet d’alimenter ses véhicules électriques grâce à sa propre énergie verte.

 

La responsabilité de tout un réseau

Wako s’est engagée à compenser à 100% l’empreinte carbone générée par son activité industrielle et commerciale. Généralement, la compensation passe par l’investissement dans des projets de «puits carbone» tels que des actions de reforestation. Wako prend ses responsabilités en contribuant au projet de Graine de Vie mais ne peut prétendre à la neutralité carbone sans impliquer l’ensemble de son réseau: «70% de nos émissions sont liées à nos intrants, autrement dit, à toutes les marchandises produites en amont par nos fournisseurs et à leur transport jusqu’à nous. Si l’on veut atteindre notre objectif, il est donc primordial qu’on sollicite et qu’on sensibilise nos fournisseurs à la problématique puisque la réduction de leur empreinte limite par conséquent la nôtre. Ce travail de sensibilisation entre dans la logique de fonctionnement qu’on a toujours privilégiée et qui consiste à travailler en partenariat avec tout l’environnement de l’entreprise», poursuit Patrick de Briey.

Pour que la chaîne soit complète, la société cherche également à sensibiliser ses clients. Le but: que sur une base volontaire, ceux-ci soutiennent l’association Graine de Vie et compensent ainsi la dernière partie de l’empreinte carbone de Wako. Depuis la fin du mois de juin, l’entreprise propose donc à ses clients de compenser leur chantier en reversant à Graine de Vie 1€ par fenêtre en PVC et 3€ par fenêtre en aluminium.

En chiffres, l’intention est de parvenir à planter, fin 2020, 180.000 arbres par an. «Depuis que nous travaillons avec Graine de Vie, nous avons contribué à planter 80.000 arbres à Madagascar», explique le directeur.

 

Et demain ?

«Si l’on parvient à notre objectif, ce que j’espère et crois fermement, on ne s’arrêtera pas là. Pourquoi ne pourrait-on pas être négatifs en carbone? Il n’y a pas de limite. Les entreprises ont un rôle essentiel à jouer dans la transition écologique parce qu’elles impliquent dans leurs activités une large part de la population. J’espère que nos initiatives encourageront et inspireront d’autres entreprises. Le but est de susciter une réflexion qui mènera à la conscientisation d’un plus grand nombre de personnes sur ces enjeux qui sont désormais essentiels», conclut Patrick de Briey.

 


Graine de Vie

Graine de vie est une Organisation Non Gouvernementale créée sous forme d’ASBL de droit belge et de droit luxembourgeois, qui se donne pour objectif la compensation de l’empreinte écologique des citoyens et des entreprises des pays industrialisés par la reforestation à Madagascar et au Togo. Son budget annuel actuel s’élève à 350.000 €, une somme qui lui a déjà permis de planter quelques 15 millions d’arbres. L’ONG demande aujourd’hui à être reconnue en tant qu’organisme d’utilité publique. Un statut qui devrait encourager les dons (qui seront alors fiscalement déductibles) et qui permettra à l’ONG de bénéficier de l’aide de l’Etat luxembourgeois.

www.grainedevie.org


 

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