Les charmes d’un village et les ambitions d’une ville

Les charmes de la commune de Mersch, qui compte 9.600 habitants, attirent toujours plus de nouveaux résidents. Ce succès notable implique néanmoins des investissements en infrastructures que nous présentent le bourgmestre Michel Malherbe, le conseiller énergétique et chef du service écologique Luc Friedrich et le chef du service technique André Kaluza. Interview croisée dans «le centre géographique du pays», comme aime à le rappeler son bourgmestre.

 

Comment pourrait-on présenter Mersch?

MM: Comme un charmant village dans lequel il fait bon vivre. Nous avons la chance d’être au centre du pays ce qui, via l’autoroute ou la gare, nous permet de rejoindre rapidement le Nord et le Sud. De plus, malgré nos presque 10.000 habitants, nous ne sommes toujours pas considérés comme une ville mais un grand village, entouré d’un écrin de verdures, de bois et de prairies. Mersch est la plus grande propriétaire de forêts avec ses 1.200 hectares. Nous souhaitons bien évidement les garder, les préserver mais aussi les rentabiliser. Nous coupons donc les arbres matures à destination des manufactures, récupérons les résiduels à destination de notre centrale biomasse puis replantons. Deux gardes forestiers se chargent de la bonne santé de nos forêts au quotidien et ils offrent de magnifiques promenades pédestres ou cyclables aux points de vue sur des paysages uniques.

Nous disposons aussi d’un magnifique parc de 17 hectares, que je considère personnellement comme l’un des joyaux de Mersch. À seulement cinq minutes à pied de la gare, il attire les promeneurs de la capitale, d’Esch ou d’Arlon.

Nous avons aussi tous les services et activités d’une grande ville. Un centre aquatique, une bibliothèque qui connaît un franc succès, le «Mierscher Kulturhaus» qui propose un vaste programme de qualité mais aussi de grandes surfaces commerciales, des écoles et lycées, des services médicaux, des garages automobiles et nous pouvons nous vanter d’accueillir tous les corps de métiers nécessaires aux habitants.

 

Mersch n’est-elle pas aussi victime de son succès?

MM: En termes de croissance démographique, certainement. Dans la mesure où l’autoroute relie la capitale en quinze minutes et Clervaux en moins d’une demi-heure, nous subissons certes un certain trafic. La gare, qui sera très prochainement modernisée, nécessite également beaucoup plus de places de stationnement.

Enfin, l’attractivité de Mersch se cristallise dans une envolée des prix de l’immobilier. Je regrette personnellement que les jeunes familles de notre commune n’arrivent que difficilement à acquérir un terrain à bâtir ou un objet immobilier à Mersch. C’est pourquoi la commune se doit de créer de nouveaux logements tout en investissant dans les infrastructures.

 

Quels sont vos projets d’aménagement?

AK: Nous avons près d’une centaine de projets en cours mais je ne retiendrai ici que les plus importants.

Nous souhaitons tout d’abord que l’«Agrocenter» ou l’ancien bassin industriel du centre de Mersch se revalorise en y créant plus de 1.000 logements et des commerces et services de proximité. C’est un projet sur quinze ans et les travaux de démolition ont déjà débuté. La gare, tout juste accolée connaîtra aussi une modernisation avec la construction d’un P+R de 400 places et les CFL y investiront 45 millions d’euros sur quatre ans.

Au Nord-Ouest, nous disposons d’une surface de 24 hectares que les communes de Mersch, Lintgen et Lorentzweiler souhaitent aménager en zone d’activités économique régionale. L’objectif est d’y accueillir des entreprises artisanales, de stockage et de logistique d’ici cinq ans.

Enfin, nous sommes en train de relocaliser nos infrastructures sportives du centre (le hall omnisport et les terrains de football et de tennis) sur un terrain de 9 hectares au Mierscherbierg. La place libérée pourra ainsi accueillir davantage de logements.

 

Le besoin en infrastructures est-il intrinsèque à l’augmentation de la population?

AK: Certainement, et notamment dans de nouvelles écoles. C’est pourquoi nous allons construire un nouveau complexe scolaire pouvant accueillir plus de 500 élèves. C’est un projet à 40 millions d’euros qui intègre une piscine et un hall sportif. Nous allons aussi construire un nouveau centre de conférences qui disposera d’un auditoire de 200 places et d’une salle des fêtes de 300 places.

 

Qu’en est-il du développement durable de Mersch ces dernières années?

LF: Des panneaux photovoltaïques en copropriété, aux jardins communautaires en passant par le suivi écologique et énergétique de plusieurs projets communaux; les réalisations n’ont pas manqué depuis la création du service écologique en 2011.

Nous œuvrons constamment à l’amélioration des 55% de labélisation du Pacte Climat. Nous transformons notre réseau urbain de luminaires LED, favorisons le commerce équitable et l’électromobilité de nos équipes. Plus aucun pesticide n’est utilisé par nos services depuis 2014 et nous organisons des ateliers spécifiques aux écoliers afin de les sensibiliser aux différents thèmes environnementaux (recyclage, traitement des eaux, protection de la biodiversité, etc.).

 

Parlez-nous de votre nouvelle centrale énergétique biomasse…

LF: En service depuis le mois de février, elle alimente actuellement en chaleur 21 bâtiments (6 privés, 3 de l’Etat et 12 communaux) mais d’autres pourraient prochainement s’y raccorder. Elle se compose de deux chaudières à bois et d’une chaudière à gaz pour une puissance totale de 4.500 kW ainsi que de trois ballons tampons qui permettent d’optimiser le rendement.

Le bois qui alimente les chaudières est composé de plaquettes forestières et de broyat provenant de fournisseurs de la Grande Région et plus spécifiquement des chutes de bois de nos forêts.

Les chaudières à bois affichent un rendement de 94% et une combustion à faible émission de polluants grâce à un filtre électrostatique. Située en amont du Lycée Classique de Mersch, des courts de tennis et du hall omnisport, il était primordial que la centrale n’émette qu’un minimum de poussières.

La chaleur produite parcourt un réseau urbain de 3,5km de longueur avec une perte de 11% uniquement. Enfin, la commune de Mersch, propriétaire de la centrale et du réseau a investi un total de 3,950 millions d’euros.

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