Renforcer les compétences en entreprise

En développant ses partenariats avec des universités prestigieuses à l’international, la House of Training et l’Institut supérieur de l’économie (ISEC) offrent aux entreprises une facilité d’accès à la formation professionnelle continue pour renforcer les compétences dont elles ont besoin au sein de leurs équipes, et ce, de manière adaptée à la réalité économique luxembourgeoise. Luc Henzig, CEO, et Muriel Morbé, Director, nous présentent les nouveaux masters «Manager dirigeant» et «Finance and financial instruments» débutant en mars et en avril prochains.

Quel est le rôle de l’ISEC?

LH: La Chambre de Commerce est un établissement public qui a notamment pour mission d’organiser et de faire la promotion de la formation professionnelle initiale et continue. Elle aide ainsi au développement des compétences des dirigeants et collaborateurs au sein des entreprises et leur donne les moyens de faire avancer l’économie luxembourgeoise.

Deux organismes dépendants de la Chambre de Commerce ont ainsi été créés: la House of Training et l’ISEC. Le premier organise des formations certifiantes ou d’accès à la formation de courte durée tandis que l’ISEC, accréditée en tant qu’université, délivre des diplômes d’études supérieures au terme d’une formation. 

Avec la création de l’ISEC, l’idée était d’identifier les besoins de compétences sur le terrain, dans différents secteurs d’activités, et d’offrir les formations qui y correspondent. Par exemple, nous avons été à la rencontre des acteurs du secteur de la construction qui nous ont fait part de la complexité croissante des chantiers. Nous nous sommes donc associés à l’IFSB et aux Universités de Liège et de Lorraine pour développer le Bachelor de Manager de chantier, qui sera prochainement lancé.

Comment sont créées ces formations?

LH: Le contenu de ces formations existe déjà dans d’autres établissements. Nous avons donc trouvé des partenaires (École supérieure de commerce de Paris (ESCP Europe), ESLSCA Business School de Paris, Conservatoire national des arts et métiers, Université de Lorraine, ICN business school, HEC Liège, Hochschule für Oekonomie & Management (FOM),…) pouvant nous le fournir, pour que nous l’adaptions ensuite à l’environnement luxembourgeois.

MM: Par exemple, nous avons créé le master «Qualité et innovation» en collaboration avec l’Université de Lorraine et l’IEA Metz School of Management. Nous avons pour cela repris le cadre général proposé par l’IAE et avons adapté certaines composantes relatives aux référentiels de la qualité au Luxembourg avant de le proposer à travers l’ISEC en 2018. En ajoutant les standards de qualité spécifiques au Luxembourg, nous avons combiné le contenu prestigieux de l’Université de Lorraine avec la réalité du terrain luxembourgeois. Par le même processus, nous avons également lancé en collaboration avec l’Université de Lorraine le programme de master MIAGE (Informatique Appliquée à la Gestion des Entreprises), en 2018.

LH: Nouer des partenariats avec d’autres universités nous permet d’accélérer le processus d’accréditation d’un cursus. Nous pouvons ainsi remettre des diplômes étrangers (France, Allemagne, Belgique) adaptés à la réalité luxembourgeoise par le biais de notre collaboration académique.

Parlez-nous des derniers programmes mis au point…

MM: Nous avons signé deux partenariats en 2018; un premier avec l’ESCP pour le master «Manager Dirigeant» – donné en français – et le second avec l’ESLSCA pour le master «Finance and Financial Instruments», dispensé quant à lui en anglais. Les cours sont à la fois donnés par des académiques de l’Université partenaire et par des intervenants d’entreprises luxembourgeoises. Sur les 360 heures du master «Manager Dirigeant», 60 sont créées par l’ISEC et sont spécifiques au Luxembourg.

LH: Les différentes matières dispensées sont aussi proposées sous la forme de modules dans notre catalogue de formations professionnelles continues. Il est donc possible de suivre et d’obtenir une certification uniquement pour l’une ou l’autre matière. Par la suite, chaque module pourra être reconnu individuellement en vue de l’obtention du master.

La philosophie de la Chambre de Commerce concernant la formation professionnelle initiale et continue est de privilégier le partage de l’expérience et du savoir-faire. C’est la raison pour laquelle des travaux pratiques accompagnés par les professeurs sont au cœur des formations universitaires.

Quelles sont les spécificités de ces cursus?

LH: Le master en finance est un programme de spécialisation, les élèves devraient donc déjà être en possession d’un master pour y accéder. Le master Manager dirigeant est plus rigoureux quant aux conditions d’admission car il faut aussi prouver une expérience professionnelle de cinq à dix ans en entreprise.

Dans le cadre de nos partenariats, il est établi que 60% des intervenants doivent venir de l’université partenaire afin de garantir la qualité académique de la formation. Les 40% restants peuvent être des intervenants locaux, qui ne sont pas forcément des professeurs attitrés, mais parfois aussi des professionnels de la Place. Certains professeurs n’ont pas toujours le temps de faire le déplacement pour donner à peine quelques heures de cours, il est alors possible, grâce à la modernisation de nos infrastructures, d’organiser des cours en live streaming via notre plateforme d’e-learning.

MM: Le danger de l’e-learning est que l’étudiant décroche lors d’une leçon et que le professeur ne s’en rende pas compte; des lacunes dans l’apprentissage peuvent alors apparaître et c’est ce que nous tentons d’éviter grâce à un apprentissage mixte, favorisant l’échange avec les professeurs.

Quels sont vos projets pour 2019?

LH: Nous sommes en train de travailler à un projet de Bachelor en gestion d’entreprise car nous remarquons qu’un profond besoin de compétences à ce niveau se fait ressentir sur le marché, besoin qu’on ne peut combler à l’aide de petites formations mais qui nécessite une formation plus conséquente. Grâce à notre collaboration avec les entreprises de la Place, nous pouvons isoler des blocs de métiers nécessitant le développement de compétences communes. Nous pouvons dès lors les orienter vers les formations les plus adaptées à leurs besoins en assurant une employabilité immédiate. C’est pourquoi nous avons structuré en général nos offres de formation par compétences pour que les entreprises puissent facilement identifier les formations qui pourraient leur être utiles.