The LuxLab, un centre de tests unique au Luxembourg

The LuxLab

Le groupe Kyotec est l’un des principaux acteurs mondiaux dans le domaine de la conception, de la fabrication et de l’installation de façades architecturales. Il y a quelques mois, sa direction a décidé de créer au Luxembourg un laboratoire totalement indépendant qui permet de mesurer, en toute impartialité et en conditions réelles, les performances des produits de la marque, comme ceux d’autres fabricants. Mathieu Canale, responsable du laboratoire The LuxLab, revient sur ses principaux aspects.

 

C’est ainsi que The LuxLab a vu le jour. Opérationnel depuis le mois de mai, ce centre de tests et d’études est installé à Bissen: une position centrale en Europe. Celui-ci est à la disposition des fabricants, des professionnels de la construction et des architectes. Ils peuvent y construire une maquette grandeur nature d’un pan de mur et y faire analyser des systèmes de façades et de fenêtres, qu’ils soient existants ou en phase de développement, dans le cadre d’une démarche de certification ou d’inscription dans le cahier des charges d’un bâtiment. Les résultats sont exprimés de manière objective et mis en relation avec les standards préconisés par les normes internationales les plus récentes et les plus exigeantes.

L’installation la plus impressionnante proposée par The LuxLab est un mur de 8 m de hauteur et de 10 m de longueur qui peut être scindé en deux parties. Il permet de tester la perméabilité à l’air et à l’eau, y compris sous pression (jusqu’à dix bars), de façades et d’ouvrants. «Une fois la façade installée, des caissons en bois sont placés tout autour pour en assurer l’isolation. Nous vérifions la parfaite étanchéité avant chaque test en injectant de la fumée dans la structure. Si elle s’échappe, c’est qu’il y a un trou», explique Mathieu Canale, responsable du laboratoire. «De l’air est ensuite introduit à l’intérieur de la structure à l’aide d’une machine qui, justement, mesure la quantité d’air qui s’échappe. Même principe pour les fuites et les infiltrations d’eau qui peuvent se produire au niveau des systèmes d’attache et autres points faibles. Elles sont détectées grâce à des rampes d’arrosage qui viennent projeter de l’eau sur la façade», poursuit-il.

The LuxLab est également doté d’une machine d’arrachement. «Elle tracte, compresse et cisaille pour éprouver la résistance mécanique d’une pièce. La pierre sur laquelle nous travaillons en ce moment sera utilisée dans le projet Royal Hamilius. Le but étant de garantir que le nouveau système d’ancrage chimique développé par Kyotec soit aussi résistant qu’un système ancrage mécanique», précise le responsable.

Avoir une vision extrêmement précise du rendu final

Une troisième machine reproduit 10.000 fois l’ouverture et la fermeture d’une poignée de fenêtre, en l’occurrence celle d’une huisserie qui sera installée sur le bâtiment Infinity à Luxembourg Kirchberg. «Ceci correspond à un usage quotidien pendant toute la durée de vie d’un bâtiment, c’est-à-dire pendant une cinquantaine d’années environ», souligne-t-il. Une autre machine simule l’effraction de portes et fenêtres au moyen d’un vérin qui émet une force sur les vitrages ou sur les châssis; et de comparateurs, qui eux sont des objets permettant d’évaluer si une main ou un outil peut passer ou non.

Dans quelques jours, une «acoustic box» viendra compléter les installations. Cette pièce de 6 m sur 12 pourra accueillir une parcelle de façade. Un émetteur et un récepteur qui évalueront l’isolation acoustique et la transmission sonore seront tous les deux placés de part et d’autre de cette façade. Même principe au niveau thermique: une boîte de taille similaire sera créée où les déperditions de chaleur pourront être évaluées au moyen d’une source de chaleur et de thermomètres disposés de chaque côté de la façade.

Des tests peuvent aussi être réalisés en extérieur par The LuxLab, directement sur chantier ou ailleurs, grâce à des machines transportables qui servent à mesurer la résistance au vent, aux chocs et aux impacts, et à éprouver la solidité des garde-corps ainsi que des balustrades.

The LuxLab loue également une structure en plein air de près de 12 m de haut, soit l’équivalent de trois étages. Elle offre aux architectes une vision à l’échelle 1/1 de la façade d’un bâtiment et ce, aussi bien sur sa face intérieure qu’extérieure, avec ou sans éclairage, stores baissés ou non. Y sont actuellement installés des échantillons des projets Royal Hamilius à Luxembourg, Moebius à Bruxelles et de la tour Aurore à Paris. «Cette structure permet aux façadiers d’avoir une vision extrêmement précise du rendu final. À titre d’exemple, citons le bâtiment Moebius. Il présente deux coloris de vitrages différents dont la nuance est si subtile qu’elle serait invisible sur un modèle en 3D. Le mur leur permet en outre d’observer comment leur installation réagit aux intempéries et comment elle évolue dans le temps. Nous pouvons y réaliser aussi des tests de performance. Sur Moebius, par exemple, nous avons effectué une casse de vitrage pour vérifier sa résistance», conclut Mathieu Canale.

Lire sur le même sujet: