Un rapprochement pour l’avenir

IUIL

L’Université du Luxembourg et l’IUIL (Institut Universitaire International Luxembourg) unissent leurs forces pour créer le nouveau centre de gestion pour la formation tout au long de la vie: «University of Luxembourg Competence Centre». Ce rapprochement combinera les forces académiques et le pouvoir diplômant de l’un avec l’expertise en ingénierie pédagogique pour adultes de l’autre. Explication du Professeur Docteur Romain Martin, vice-recteur académique de l’Université du Luxembourg et directeur faisant fonction de l’IUIL.
 
Pourquoi ce changement?
L’IUIL existe depuis 1974 et a donc une réelle expérience dans la formation universitaire pour adulte. L’écosystème d’aujourd’hui a néanmoins profondément changé et notamment avec l’avènement de l’université dont l’une des missions est justement le «Lifelong Learning». Il fallait donc procéder à un repositionnement de la formation universitaire continue et si l’IUIL est désormais voué à disparaître, ses compétences et son savoir-faire seront transférés dans le «University of Luxembourg Competence Centre».
Ce centre de compétences sera étroitement rattaché à l’Université du Luxembourg et prendra la forme juridique d’un GIE (Groupement d’Intérêts Economiques). Nous avons pensé cette nouvelle structure afin de lui donner un maximum de flexibilité pour qu’elle puisse réponde au mieux aux besoins spécifiques de l’économie luxembourgeoise.
 
Comment pourrait-on définir le «University of Luxembourg Competence Centre»?
Je dirais que c’est la création de quelque chose de nouveau sur base de l’existant. La nouvelle entité, qui élira siège dans les locaux actuels de l’IUIL (Maison du Savoir à Esch-Belval), aura comme objectif stratégique d’assurer l’employabilité des salariés et le développement des compétences des collaborateurs des entreprises et autres organisations. Le but étant d’être complémentaire aux autres acteurs de la formation continue afin de contribuer au développement économique et sociétal du Luxembourg.
Le nouveau centre aura la flexibilité nécessaire pour mettre rapidement en place des formations sur-mesure et qui déboucheront sur des certificats. Il pourra aussi profiter de l’expertise de contenu académique et de l’assurance qualité de l’Université tout en y joignant sa propre expertise en ingénierie pédagogique pour adultes. Les cours seront donnés par des intervenants externes, spécialisés ou experts du marché ou bien par des Professeurs de l’Université du Luxembourg. Les candidats, qui au terme de leur formation professionnalisante souhaiteront poursuivre sur un bachelor ou un master, pourront – dépendant de la formation – potentiellement faire valider leurs acquis en ECTS. L’Université restera toujours dépositaire du savoir académique qu’elle véhicule comme responsable des diplômes qu’elle délivre.
Enfin, le centre de compétences pourra utiliser des ressources universitaires, comme le «Learning Centre» qui sera bien plus qu’une simple bibliothèque de l’Université. Nous voulons l’implémenter comme une structure ouverte au public et nous souhaitons qu’elle devienne une vitrine de l’apprentissage du XXIème siècle et qu’elle soit en avance sur les questions du numérique dans l’apprentissage, ce qui aidera aussi à l’apprentissage des adultes. Il est donc logique que le «University of Luxembourg Competence Centre» travaille main dans la main avec un tel outil, les deux ayant à la fin des objectifs apparentés.
 
Vous êtes aussi, et peut-être avant tout, un Professeur de psychologie; trouvez-vous encore le temps pour l’enseignement et la recherche?
Même si mes fonctions occupent beaucoup de mon temps, j’essaie en effet de rester dans le bain de la recherche et de l’enseignement que je retrouverai pleinement au terme de mon mandat. Je n’ai cependant pas l’impression d’avoir vraiment quitté mon domaine d’expertise car je suis spécialisé dans les fonctionnements des systèmes éducatifs du premier âge au secondaire. Dans un sens, devenir vice-recteur académique était l’occasion d’élargir mon champ d’intérêt à l’échelle d’une vie.
Je relève ce défi avec enthousiasme car je sais que l’apprentissage tout au long de la vie constitue un enjeu majeur pour l’avenir. Je vous donne un exemple pour conclure: de nombreuses études montrent que 60% des métiers qu’occupera la jeunesse estudiantine d’aujourd’hui n’existent pas encore.
 

Lire sur le même sujet: