À nos pouponnières
«Chez Secolux, rien n’est laissé au hasard et encore moins lorsque la sécurité des enfants est en jeu», nous disent Mady Lellé et Wolfgang Dunker, respectivement responsable des ventes et directeur opérationnel. Interview sur l’état des crèches du pays…
Pouvez-vous nous présenter Secolux?
ML: C’est un bureau de contrôle créé en 1934 qui tire son nom de «sécurité» et «construction». Le groupe belge Seco s’est développé et a multiplié ses activités pour couvrir aujourd’hui, la totalité des activités de la construction. Il s’est aussi déployé géographiquement en lançant, il y a bientôt 30 ans, sa première filiale au Luxembourg qui est aujourd’hui la plus importante du groupe.
Nous réalisons notamment des contrôles techniques, sur demande de maîtres d’ouvrage qui souhaitent l’avis d’une tierce partie quant à la qualité de leurs constructions. Plus particulièrement, ce sont aussi des missions d’inspections pour pouvoir souscrire une assurance décennale qui couvre tous les défauts de construction.
Le groupe a des filiales au Luxembourg, en France, en Hollande et en Pologne mais nous sommes actifs dans beaucoup d’autres pays sans avoir besoin d’implantation locale puisque nos ingénieurs voyagent beaucoup. Le Luxembourg, quant à lui, représente un quart du chiffre d’affaire du groupe.
WD: Nous sommes aussi un organisme agréé par les deux autorités compétentes en matière de sécurité que sont l’ITM (l’Inspection du Travail et des Mines) et le SNSFP (Service national de la sécurité dans la fonction publique). Nous sommes, de plus, soumis chaque année à un audit technique réalisé par OLAS afin de maintenir notre accréditation. En tant qu’asbl, notre but n’est pas lucratif mais bien de garantir la sécurité des personnes et notamment des crèches. Chaque bénéfice est alors réinvesti pour l’excellence de nos expertises.
Que peut-on dire de la sécurité des crèches luxembourgeoises?
WD: Le Luxembourg comptait en 2012 plus de 540 crèches qui sont soumises aux contrôles de l’ITM. L’Etat surveille depuis toutes ces crèches par le biais des organismes agréés comme Secolux. Nous suivons actuellement plus de 80 crèches et en avons de nouvelles chaque semaine. Pour répondre à votre question, le niveau de sécurité est bon et l’absence d’accidents graves depuis des années en témoigne en quelque sorte. Les efforts portent leurs fruits et ne doivent pas être relâchés.
ML: Les dirigeants, responsables, puéricultrices/eurs mais aussi les bureaux d’architectes et les services techniques d’une commune sont autant d’interlocuteurs avec lesquels nous adaptons nos conseils et observations selon qu’il s’agisse d’une crèche privée ou publique.
Il faut aussi insister sur le professionnalisme remarquable du personnel d’éducation. Leur savoir-faire est intrinsèque à la sécurité de leurs établissements. En tenant, par exemple compte des principes d’évacuation, les crèches au Luxembourg préféreront mettre les enfants à l’étage et les bébés au rez-de-chaussée. Si toutefois l’architecture des bâtiments ne le permet pas, un compartimentage permettant une évacuation horizontale sera mis en place.
Que prévoit la réglementation en vigueur?
WD: Un enfant est de nature curieuse, il cherche à grimper aux étagères, essaie de mettre ses doigts dans les prises électriques et court à hauteur des meubles. Tout l’objectif des prescriptions de sécurité de l’ITM est de bien anticiper ces risques. Nous vérifions dès lors que les étagères soient fixées aux murs, que les prises soient protégées par des caches adaptés, que le mobilier soit bien adapté, mais des centaines d’autres points font encore l’objet de contrôles ciblés et adaptés.
ML: Nous appliquons toutes les normes en vigueur tout en tenant compte des particularités de chaque crèche. Les enfants de 0 à 2 ans nécessitent par exemple un scénario d’évacuation différent de ceux qui savent déjà marcher. Egalement, si les alarmes incendies sont évidemment indispensables dans une crèche, leur niveau sonore très élevé pourrait néanmoins paniquer les enfants, c’est pourquoi des lumières clignotantes et un bruit sonore qui va crescendo peuvent être une alternative.
Comment se déroulent vos contrôles ou vérifications?
ML: Nous faisons d’abord un plan de contrôle que nous communiquons au responsable de la crèche. Nos experts doivent parfois être accompagnés d’une entreprise externe car notre rôle d’observateur nous interdit de manipuler les installations. Nous nous adaptons toujours aux besoins des crèches et testons par exemple les alarmes en dehors des heures d’ouvertures pour ne pas déranger les enfants. Nous passons en revue les installations et faisons la liste des non-conformités et les transmettons aux dirigeants de la crèche pour qu’ils se mettent à jour.
Force est de constater que dès qu’un défaut est relevé, il est presqu’aussitôt réglé. Si un défaut grave de sécurité était découvert, nous devrions aussitôt prévenir l’ITM qui devrait intervenir immédiatement, ce qui n’est par contre pas encore arrivé. Les coquilles les moins importantes sont réglées au plus tard dans les 90 jours avec recontrôle de l’organisme agréé.