Mettre le back-office sur le devant de la scène

Le deuxième rapport d’Ernst & Young sur l’industrie européenne de l’administration de fonds de Private Equity vient d’être publié.
 

Luxembourg, le 16 mai 2011 – Dans un environnement en cours de restructuration et marqué par une nouvelle ère réglementaire en Europe, le deuxième rapport d’Ernst & Young sur l’industrie européenne de l’administration de fonds de Private Equity donne un aperçu des problématiques essentielles auxquelles sont confrontés les principaux administrateurs de fonds basés au Luxembourg, à Jersey, à Londres et à Guernesey et identifie les tendances émergentes. Les questions clés pour les administrateurs s’articulent autour du modèle organisationnel le plus adapté aux besoins des clients et du type de services à proposer pour rester compétitif. Les participants à l’étude fournissent des éléments de réponse à ces questions dont les points essentiels sont présentés ci-dessous.
 

 

Un nouveau contexte pour les administrateurs européens de fonds de Private Equity

Deux ans après la réalisation de sa première étude, Ernst & Young note avec satisfaction que son avis relatif à la robustesse du modèle Private Equity s’avère correct. En effet, le modèle Private Equity a traversé la crise en limitant les dommages, en comparaison avec d’autres classes d’actifs. En dépit des défis auxquels l’industrie est confrontée, le Private Equity continuera à jouer un rôle important dans l’environnement d’après-crise, tout comme les administrateurs de fonds de Private Equity. A l’avenir, selon le « Global Private Equity watch » 2011 récemment publié par Ernst & Young, les gagnants seront ceux qui, en plus de se focaliser sur la création de valeur au sein du portefeuille détenu et de mettre en pratique une stratégie d’investissement claire, seront également en mesure de créer une fonction de back-office professionnalisée. La demande croissante des investisseurs en faveur d’une communication ouverte et d’une transparence accrue, ainsi que pour des procédures renforcées de due diligence ont eu pour résultat de positionner le back-office sur le devant de la scène.

Alain Kinsch, à la tête de la division Private Equity d’Ernst & Young pour la région EMEIA1 et Country Managing Partner du cabinet de Luxembourg ajoute : « en tant que fournisseurs de services à l’industrie des fonds de Private Equity, ces changements et en particulier le dernier, ont des conséquences pour les administrateurs de fonds de Private Equity. L’accroissement des exigences en termes de reporting, de transparence et de publication vont amener les administrateurs de fonds de Private Equity à augmenter leur offre de services afin de répondre aux nouveaux besoins de leurs clients Private Equity, ce qui créera, en fin de compte, à la fois des opportunités et des défis pour la communauté des administrateurs de fonds ».

Dans ce nouveau contexte, Ernst & Young a mené sa deuxième étude européenne sur l’administration de fonds de Private Equity, avec une portée géographique similaire à celle de la première étude et en interrogeant 34 administrateurs de fonds au total.

 

Quelle offre de services pour quels clients ?

En 2009, 53% des participants à l’étude avaient déclaré planifier une expansion géographique. Deux ans plus tard, seuls 35% des participants déclarent avoir ouvert de nouveaux locaux, un pourcentage significativement moindre qu’attendu. Ceci peut être perçu comme une conséquence
directe de la récession à l’échelle européenne mais peut aussi être analysé comme une volonté de contrôle des coûts, un recentrage sur les activités de base et une focalisation sur la qualité des services fournis aux clients existants. Toutefois, les administrateurs de fonds de Private Equity n’ont pas complètement abandonné leur plans de développement comme le démontre la réponse de 45% des participants qui anticipent l’obtention d’approbations réglementaires supplémentaires afin d’entreprendre de nouvelles activités d’administration de fonds de Private Equity dans de nouvelles juridictions, l’Asie et l’Extrême-Orient étant les destinations d’établissement les plus prisées. Cependant, l’expansion peut être aussi réalisée par un élargissement de l’offre de services existante. A cet égard, et comme c’était déjà le cas en 2009, il est intéressant de noter que la grande majorité des administrateurs de fonds de Private Equity fournit des services d’administration centrale, de comptabilité et de reporting, d’agent de transfert et de secrétariat ; ceux proposant des services dans le domaine fiscal demeurent une exception, ce qui est également le cas pour les services de valorisation et les services juridiques. Offrir de tels services constitue donc un facteur de différentiation avec les concurrents. Autre élément intéressant: l’étude a également révélé que les participants ont significativement développé leurs méthodes d’identification des nouvelles opportunités d’affaires, via l’élaboration de brochures techniques ou autres support marketing, ou encore par leur participation à des associations professionnelles. Le taux d’affiliation à de telles associations de Private Equity est ainsi passé de 50% en 2009 à 76% en 2011.

 

Convertir les opportunités d’affaires en revenus: du souhait à la réalité

La conversion des opportunités d’affaires en revenus demeure un sujet majeur pour les administrateurs interrogés.

Alors que de nombreux participants à l’étude ont exprimé leur volonté de réduire leur exposition à une baisse des Valeurs Nettes d’Inventaire (VNIs) des fonds sous-jacents en 2009, aucun des participants n’a, en 2011, rapporté avoir mis ceci en pratique au niveau de sa stratégie de pricing ; deux des participants indiquent même avoir renforcé leur recours à cette approche.

Si la plupart des administrateurs applique des structures de pricing multi variables, leur vaste majorité (80%) dispose de revenus liés aux actifs administrés. Afin de se prémunir contre un impact négatif sur les honoraires de la fluctuation de ces actifs, 79% des participants prévoient des honoraires minima dans leurs contrats d’administration.

La plus grande surprise, en ligne avec l’étude de 2009, est l’importance mineure accordée par les participants au nombre de lignes du portefeuille et à la nature des investissements ; ceci pourrait dénoter un faible intérêt de l’industrie des administrateurs de fonds de Private Equity envers la valorisation et ses subtilités.

 

Le rôle de la gestion des risques dans le modèle organisationnel

Le nouveau contexte économique et réglementaire, marqué par de profonds changements et une réelle volatilité, a engendré l’une des principales problématiques actuelles pour les prestataires de services : « Quelle forme donner au modèle organisationnel de ma société ? » Approche globale par opposition à une approche locale ? Prestation directe de tous les services ou externalisation de certains ? Pour un certain nombre de raisons clairement établies, telles que l’exigence des maisons de Private Equity de disposer de prestataires de services globaux et le contrôle des coûts, les administrateurs de fonds ainsi que les autres prestataires de services n’auront pas d’autre choix que de s’ouvrir à la mondialisation ou d’intégrer un réseau global existant. Selon l’étude, il semble que cette tendance à la globalisation s’étendra au-delà de l’aspect géographique pour affecter l’organisation interne de l’administrateur de fonds, passant à un modèle d’entreprise organiséautour du client à l’échelle globale et non pas autour du type de services fourni.

Avec la directive AIFM, l’industrie du Private Equity va devoir faire face aux exigences accrues en termes de gestion des risques. Comme indiqué ci-dessus, la question est de savoir si les prestataires de services y répondront en mettant en place un modèle interne avec renforcement de leurs équipes actuelles ou si un solution externe sera mise en oeuvre.

Tout au long de l’étude, nous avons analysé les réponses relatives aux plans futurs par rapport aux exigences en matière de gestion des risques et à l’externalisation des fonctions liées aux risques : près de la moitié (45%) du panel interrogé reste indécise quant à proposer elle-même une offre de services de gestion des risques alors qu’un pourcentage similaire de participants garde ouverte la possibilité de collaborer avec des tiers (47%).

Pour ce qui est de la situation actuelle en termes de gestion des risques, la moitié des participants confirme avoir utilisé un système général de gestion des risques existant, 22% disposer d’un système de gestion des risques propre au Private Equity déjà en place et 25% utiliser à la fois un modèle général et un modèle spécifique au Private Equity. Le nombre des administrateurs utilisant un système de gestion des risques spécifique au Private Equity a ainsi presque doublé par rapport à 2009 ; ceci semble être le fruit d’un accroissement du niveau de risques, d’une part, ainsi que du nouveau cadre réglementaire pour l’industrie du Private Equity, d’autre part.

 

En conclusion : un nouveau contexte exigeant adaptation et flexibilité?

Dans l’ensemble, l’étude a également démontré que la communauté des administrateurs de fonds de Private Equity n’aura pas d’autre choix que d’accompagner les maisons de Private Equity dans les défis présents et à venir auxquels elles devront faire face. En se positionnant comme acteurs centraux de l’activité de Private Equity aux côtés des maisons de Private Equity, les administrateurs de fonds disposent d’une opportunité à saisir. Les exigences de reporting plus strictes et l’accroissement des transactions de nature globale sont autant d’exemples d’opportunités potentielles. Etre capable les de saisir dans un marché en consolidation constituera une étape critique pour les administrateurs de fonds de Private Equity désireux de jouer un rôle majeur et effectif dans cet environnement d’après-crise.

 

A propos d’Ernst & Young

Ernst & Young est l’un des leaders mondiaux de services professionnels en audit, fiscalité, transaction et services de conseil. Au quotidien, nos valeurs communes et notre engagement inébranlable pour la qualité guident nos 141.000 collaborateurs mondialement. C’est en accompagnant nos employés, nos clients et tous nos interlocuteurs dans la valorisation de leur potentiel que nous créons la différence.

Ernst & Young désigne les membres d'Ernst & Young Global Limited, qui sont chacun des entités juridiques distinctes. Ernst & Young Global Limited, société britannique à responsabilité limitée par garantie, ne fournit pas de prestations aux clients. Ce communiqué de presse a été publié par Ernst & Young Luxembourg S.A., un membre de l'organisation Ernst & Young Global Limited.

L’organisation Ernst & Young est divisée en 5 zones géographiques avec des bureaux appartenant à l’une des entités juridiques suivantes : Ernst & Young Americas LLC, Ernst & Young EMEIA Limited, Ernst & & Young Far East Area Limited et Ernst & & Young Young Oceania Limited. Ces entités ne fournissent pas de services aux clients.
L’ensemble des communiqués de presse d’Ernst & Young sont accessibles sur le site www.ey.com/Luxembourg.

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