Un petit pas vers Belval, un grand pas pour notre bilan énergétique

Le 28 mars dernier, la station de pompage et l’échangeur Twinerg, pièces maîtresses du dispositif Sudcal, ont été inaugurés. Le site de Belval est donc désormais officiellement desservi par un réseau de chaleur urbain qui récupère la vapeur résiduelle produite par la centrale électrique. Interview de Paul Weidig, président de Sudcal.

 

 

Qui est Sudcal? Quand la société a-t-elle été créée? Par qui et pourquoi?

Au départ, Sudcal a été créé en 2002 sous la forme d’un groupement d’intérêt économique dont la mission était d’analyser la faisabilité d’un réseau urbain qui réutiliserait la vapeur produite par la centrale de production électrique exploitée par Twinerg pour approvisionner en chauffage et en eau chaude sanitaire le site de Belval. Sudcal est devenu une structure commerciale et a adopté le statut de société anonyme en 2007. C’est une société entièrement publique, dont 3.198 actions sur 3.200 appartiennent à l’Etat et les 2 autres respectivement à la ville d’Esch-sur-Alzette et à la commune de Sanem. Quatre ministères sont représentés dans le conseil d’administration de Sudcal: le ministère de l’Economie et Commerce extérieur qui a deux représentants et les ministères des Finances, du Logement, du Développement durable et des Infrastructures qui en ont un.

Quel est le rôle des deux communes impliquées dans le projet?

Chaque commune dispose également d’un administrateur au sein du conseil d’administration de Sudcal. Elles sont donc très bien représentées par rapport à leur pourcentage d’actionnariat! Félix Braz, échevin à la ville d’Esch fait partie des personnes qui sont à l’origine du projet et est administrateur délégué de Sudcal.

Avez-vous été confrontés à des obstacles au début de l’aventure? Et si c’est le cas, lesquels?

Il a fallu trouver un financement conséquent et ce, sans avoir de patrimoine. Nous l’avons trouvé auprès de la BCEE, mais sans garantie de l’Etat, rien n’aurait été possible.

Sudcal approvisionne pour l’instant le site de Belval et devrait desservir le quartier Nonnewisen d’ici à la fin de l’année. Est-ce qu’une extension du réseau est possible et envisagée?

Le réseau vers Nonnewisen n’est pas encore terminé. Il subsiste encore un problème de droit de passage pour rejoindre ce quartier.
Nous avons envisagé la possibilité de raccorder l’ancien crassier qui se trouvait juste derrière la centrale Twinerg où il est prévu de développer une zone nationale d’activités en prolongement de la ZARE.

Jeannot Krecké qualifie l’initiative Sudcal d’“éco-responsable”. Quel est l’enjeu écologique d’une telle structure pour le pays?

Grâce à ce projet, 15.000 tonnes de CO2 seront épargnées chaque année par rapport à une production de chaleur et d’eau chaude ‘classique’, ce qui va dans le sens des accords de Kyoto.

Quels sont les avantages d’un tel système pour les usagers des bâtiments desservis par le réseau Sudcal?

Le premier avantage est d’ordre esthétique: plus besoin d’installer des chaudières ou de construire des cheminées dans les bâtiments. Cela est aussi synonyme de gain de place, de gain de temps et d’argent puisque les habitants ou les entreprises ne doivent plus se soucier de l’entretien de leurs installations. Les usagers bénéficient d’un approvisionnement sûr et d’une chaleur constante: la vapeur entre à une température de 105 degrés dans le circuit et en sort à 55 degrés.

Quelles sont les prochaines étapes?

Sudcal a une administration très retreinte. Actuellement, nous travaillons avec le bureau d’ingénierie Goblet & Lavandier et un Project Manager. Nous commençons maintenant la sous-traitance de la facturation. Le conseil d’administration devra voir aujourd’hui comment il veut orienter la gestion de Sudcal.

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