“L’avenir de l’énergie sera durable et économique”
En dehors de la cogénération qui l’a fait connaître sur le marché luxembourgeois, LuxEnergie explore diverses pistes de production énergétique et conduit plusieurs projets avec un seul mot d’ordre: durabilité.
Interview de Paul Weis, administrateur délégué.
LuxEnergie est présente sur l’ensemble du territoire luxembourgeois, notamment sur le Plateau du Funiculaire à Differdange. Où en est ce projet? Quel est l’intérêt écologique de ce type de projet?
Actuellement, tout le réseau urbain du Plateau du Funiculaire est posé et la centrale d’énergie est en voie de réalisation. Il est planifié de finaliser sa construction pour début 2012.
Le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire représentent la fraction la plus importante des dépenses énergétiques. Pour cette raison, LuxEnergie s’est engagée à répondre aux aspirations écologiques des promoteurs tout en restant financièrement compétitif par rapport à l’utilisation des énergies fossiles et ceci, dans le respect des intérêts des clients finaux.
Dans cette optique, d’autres projets de réseau de chauffage urbain, au bois, sont en phase de planification, dont plusieurs dans le sud du Luxembourg.
Pourriez-vous nous dire quelques mots sur la politique en matière de R&D et sur les autres pistes éventuelles de diversification?
Notre politique en matière de R&D est axée sur le développement et l’optimisation de l’exploitation des solutions d’énergies alternatives permettant d’économiser de l’énergie tout en restant efficace et rentable par rapport aux solutions d’énergies traditionnelles.
Hormis la ‘simple’ chaudière à bois (copeaux ou pellets) et la cogénération à biomasse à grande échelle, d’autres pistes ont été analysées à savoir le biogaz, la méthanisation du bois, l’énergie solaire, la pompe à chaleur, le moteur Stirling, etc. Toutefois, dans une optique d’un maintien accentué de la qualité reconnue de notre service, LuxEnergie s’est donné l’objectif de se focaliser sur des solutions biomasse solides, avec des relations et connaissances spécifiques permettant de considérer aussi bien la filière de l’approvisionnement que la technologie de combustion du bois. Il n’est tout de même pas exclu de réaliser des solutions basées sur le solaire ou la pompe à chaleur.
En 20 ans d’existence, LuxEnergie a déjà permis d’économiser 330.000 tonnes de CO2. Quels sont vos objectifs dans les années à venir?
En effet, en 20 ans, nous avons produit 1 TWh d’énergie électrique grâce à une technologie de pointe se basant sur le principe de cogénération, ce qui a, en effet, permis d’économiser 330.000 tonnes de CO2 par rapport à une production classique. A cette époque, le choix d’utilisation du principe de la cogénération s’inscrivait pleinement dans l’esprit du protocole de Kyoto promouvant la production d’énergie renouvelable.
Pour que l’avenir soit durable, nous souhaitons aller encore plus loin. Nous souhaitons devenir un acteur local important au niveau des énergies renouvelables et aider notre gouvernement à atteindre l’objectif de la quote-part de 11 pour cent d’énergie renouvelable d’ici 2020. Pour cette raison, nous travaillons, grâce à des technologies de pointe, à la mise en place d’une chaîne de production de biomasse sur base de pellets. Ceci nous permettra de remplacer une partie des énergies fossiles utilisées par nos centrales par des énergies vertes et d’inciter de nouveaux projets similaires.
LuxEnergie est connue pour faire de la cogénération, mais elle s’est diversifiée avec le temps. Vous vous êtes notamment lancés en 2008 dans la création de Kiowatt S.A. Quels sont les objectifs de cette collaboration, ses projets et ses perspectives de développement?
Le but de Kiowatt S.A., créé avec notre partenaire belge Woodenergy S.A., est de réaliser des unités de cogénération de grandes capacités à biomasse solide, combinées si possible à une production de pellets de bois. Ensemble, nous voulons promouvoir l’énergie verte en combinant développement durable et économie et en profitant du savoir faire et de l’expérience de chacun.
Actuellement, un tel projet se trouve en planification à Roost. Il est prévu de le finaliser pour fin 2013. Ce projet, de production annuelle de 21 GWh d’énergie électrique et de 95,5 GWh d’énergie thermique, permettra de garantir un maximum de neutralité au niveau des émissions de CO2 et de participer de façon considérable à l’engagement d’énergie renouvelable de notre pays d’ici 2020.
L’avenir de l’énergie sera durable et économique.