«L’appétit pour le risque s’est réduit»

En 2009, le Groupe Foyer a racheté la société CapitalatWork Group, active dans la gestion de patrimoine et dont le mot d’ordre est d’appliquer une politique d’investissement en bon père de famille. Et particulièrement en période de crise économique, les investisseurs ont fortement tendance à miser sur la sécurité et la transparence, nous explique Marc Lauer, Chief Operating Officer.
 

Le Groupe Foyer est avant tout connu pour ses services d’assurance classique en tant que principal assureur des résidents au Luxembourg. En 2009, il a racheté CapitalatWork Group dans le cadre d’une diversification de ses activités. Pourquoi avoir voulu étendre vos prestations dans le domaine financier ?


Avec CapitalatWork Group, nous avons effectivement acquis une société de gestion de fortune, mais ce métier n’a rien de nouveau pour nous puisque nous l’exerçons depuis la création du groupe. En effet, un assureur est aussi un gestionnaire d’actifs. Qui dit prévoyance dit collecte d’épargne auprès des assurés. Dans la lignée de notre gamme d’assurance vie classique, nous commercialisons depuis plusieurs années des produits d’investissement, parmi lesquels flexivie click, dont le succès témoigne clairement de la confiance que nous accordent nos clients pour la gestion de leur épargne. Au vu de ces pôles de compétences, il était tout naturel de créer un PSF pour la gestion de fortune, Foyer Patrimonium, devenu CapitalatWork Foyer Group suite à la fusion des deux entités en 2009.

L’acquisition de CapitalatWork Group a permis au Groupe Foyer de faire un grand pas en avant. Non seulement cette société possédait déjà une taille plus importante sur le marché belge, mais elle exerçait également ses activités sur le marché luxembourgeois. Ainsi, notre groupe est aujourd’hui actif dans le secteur de la gestion patrimoniale, à la fois pour nos clients luxembourgeois et pour une clientèle belge.


 


Quelles sont les spécificités de ce «nouveau» pôle de gestion privée et qu’apporte-t-il de plus à ses clients que ses concurrents ?


A la différence de nos concurrents, nous faisons depuis longtemps de la gestion d’actifs pour compte propre, et donc si nous appliquons une politique d’investissement, nous l’appliquons en fonction du profil de risque demandé par le client et de façon cohérente. Plus concrètement, nous ne nous cantonnons pas à donner des conseils à nos clients en matière d’investissements, mais nous les appliquons également sur notre portefeuille. Par conséquent, notre engagement va bien au-delà de celui de nos concurrents, dans la mesure où nous assumons pleinement les conséquences de notre gestion.

Par notre histoire et notre «ADN» d’assureur, notre horizon d’investissement se base sur le long terme, en tenant bien sûr compte du rendement, mais surtout des risques pour nos clients tout comme pour nous. Pour CapitalatWork Foyer Group, il est hors de question de perdre de l’argent à cause de tentatives de spéculation excessives. Nous nous tournons résolument vers une gestion en bon père de famille.

Pour cela, notre équipe d’analystes étudie en détail les fondamentaux économiques de chacun des titres dans lesquels nous investissons.    
Au Luxembourg, la proximité avec nos clients est notre force. Ainsi, la mise en relation de nos clients avec CapitalatWork Foyer Group se fait à travers notre réseau d’agents Foyer. Ces derniers ne gèrent pas directement les actifs des clients, mais les orientent vers les spécialistes de CapitalatWork Foyer Group.
 

Quelle est la clientèle ciblée et quelles sont les attentes des clients en cette période de conjoncture morose ?


En ces temps difficiles, nos clients recherchent avant tout sécurité et transparence ; l’appétit pour le risque s’est réduit. Et ils désirent comprendre ce que l’on fait. Nous ne croyons pas aux produits complexes, mais aux mérites de l’analyse économique fondamentale et à la recherche de la vraie valeur des actifs auxquels nous ou nos clients souscrivent. En cela, le nom retenu, ‘CapitalatWork Foyer Group’, est je trouve très parlant.

CapitalatWork Group était une société surtout très active en Belgique tandis que Foyer Patrimonium l’était davantage au Grand-Duché. Aujourd’hui, notre ambition est d’être le premier prestataire luxembourgeois de services en gestion patrimoniale pour les résidents luxembourgeois. Je tiens aussi à rappeler que le Groupe Foyer est une société familiale détenue en grande partie par des investisseurs privés luxembourgeois, ce qui renforce encore davantage l’ancrage luxembourgeois de CapitalatWork Foyer Group.

 

Le Luxembourg est la deuxième place mondiale en matière de fonds d’investissement. Quels sont ses atouts en la matière ? Reste-t-elle attrayante malgré le durcissement législatif qui a suivi la crise financière ?

L’un des grands atouts du Luxembourg, et qui ne date pas d’hier, est d’avoir su rapidement créer un cadre légal clair et flexible – en respect de la législation européenne – là où il y avait de réelles perspectives.  
Dès lors, une infrastructure et un savoir-faire a fini par se créer sur la place. Et pour autant que le Grand-Duché parvienne à garder sa grande réactivité quant au cadre légal, nous garderons alors notre compétitivité.

Quant au durcissement législatif, ce n’est pas tant sur les fonds d’investissement qu’il intervient que sur les banquiers et assureurs. Les conséquences de la crise bancaire nous obligent à remettre en cause les règles prudentielles existantes. D’un côté, un renforcement des exigences en fonds propres et des règles de gouvernance s’impose, là où des prises de risques excessives se sont produites dans le passé. D’un autre côté, il faut absolument éviter de tomber dans une spirale de sur-réglementation répondant davantage à des tendances populistes qu’à une réelle exigence de gestion des risques.


Les investissements socialement responsables sont-ils une nouvelle piste à l’ère du «tout développement durable» ? Quels produits de ce type proposez-vous à vos clients ?


Il faut prendre le développement durable très au sérieux mais il n’empêche que je ne crois pas en ces produits supposés soutenir des activités durables, responsables ou encore caritatives, produits pour lesquels il faudrait verser quelques pour cent de frais de gestion supplémentaires investis dans des projets dits «green» ou «équitables». Nous sommes là avant tout pour investir le patrimoine de nos clients en bon père de famille, et dans leurs portefeuilles, on trouve bien évidemment des entreprises qui oeuvrent dans ce domaine.
Je soulignerais par ailleurs l’engagement plus général du Groupe Foyer dans une politique globale de développement durable. Ces dernières années, nous avons considérablement réduit notre empreinte carbone, notamment en diminuant nos impressions papier ou en réduisant nos émissions de CO2.

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