La Maison du Bien commun à Mertzig
La commune de Mertzig s’engage depuis quelques années déjà en faveur de l’Économie pour le Bien commun, ce modèle économique qui place l’humain et l’environnement au centre de ses préoccupations. Une pierre angulaire de cet engagement est dès à présent la « Maison du Bien commun », ou « Maison des citoyens et des associations », ou encore « Maison pour tous » qui a été installée dans l’ancienne école à Mertzig, située au plein centre du village, en face de l’église paroissiale. Le bourgmestre, Mike Poiré, fait le point.
Comment est née la Maison du Bien commun ?
Notre projet #mertzig4all et le modèle économique y relatif gravitent autour les valeurs telles que la dignité humaine, la durabilité écologique, la solidarité, la cohésion sociale et la participation démocratique. Dans le cadre d’une visite de plusieurs tiers-lieux dans le sud du pays, dont notamment « Facilitec » à Esch-sur-Alzette, nous avons alors eu l’idée de créer notre propre tiers-lieu socioculturel fondé, justement, sur ces valeurs.
D’une part, il s’agit d’offrir des espaces à nos associations ; d’autre part, il s’agit de renforcer la cohésion sociale, les échanges interculturels et intergénérationnels. Ainsi, nous espérons contribuer à la lutte contre l’isolement, responsabiliser et impliquer activement les citoyens afin de dynamiser le bénévolat et la participation citoyenne. Il s’agit encore d’encourager et de soutenir la population à proposer toutes sortes d’activités bénévoles afin de faciliter les rencontres et les échanges entre résidents actuels et nouveaux de toute nationalité, entre jeunes et moins jeunes.
D’une manière générale, le tiers-lieu est ouvert à tous et permet aux habitants de se rassembler, d’échanger, d’être actifs. C’est ainsi qu’est née la « Maison du Bien commun ».
Il fallait bien sûr un bâtiment et c’est là que nous avions la belle perspective de pouvoir héberger la Maison du Bien commun dans notre ancienne école, alors que l’ensemble des cycles scolaires a été regroupé sur un seul site dans le cadre du réaménagement du campus scolaire.
Nous avons ensuite lancé le projet participatif « Gedankekëscht® », qui d’autant plus a été subventionné par le ministère de la Famille, des Solidarités, du Vivre ensemble et de l’Accueil. Ce processus a abouti sur un protocole d’idées qui regroupe toutes celles des participants, à savoir les citoyens, les associations et les commissions consultatives. Ce protocole est disponible en ligne sur mertzig.lu.
C’est une mise en œuvre du « pacte communal du vivre-ensemble interculturel » ?
En effet, le projet est un engagement concret dans la mise en œuvre de ce pacte qui a été conclu entre le ministère précité, les neuf communes-membres du syndicat intercommunal « Kanton Réiden » et la commune de Mertzig. Il est vrai que la commune est le premier point de contact de toute personne nouvellement installée dans le pays, ainsi que pour ceux qui y vivent ou travaillent depuis longtemps. De ce fait, elle joue un rôle primordial pour assurer un vivre-ensemble harmonieux pour tous. En signant le pacte, les parties prenantes se sont engagées dans une collaboration étroite, en vue d’un processus pluriannuel et participatif qui met l’accent sur l’accès à l’information, la participation de toutes les personnes résidant ou travaillant sur le territoire des communes et aussi la lutte contre le racisme et toute forme de discrimination. D’autant plus, un conseiller au vivre-ensemble interculturel est mis à la disposition des communes. Il nous accompagne dans la mise en place du pacte et la mise en œuvre des activités y liées.
Quelles sont les principales activités suite au protocole d’idées ?
Tout d’abord, à l’extérieur du bâtiment et dans la foulée des travaux de rénovation et de mise en conformité, nous avons réalisé dans la cour un marquage retraçant un parcours de circulation. Les enfants peuvent se préparer – à vélo, en trottinette, en Go-kart ou sur leur tricycle – aux règles du Code de la route et à la circulation routière. Puis, dans le cadre de notre engagement en faveur du commerce équitable, nous avons réalisé, avec un artiste local et les écoliers, une « Fairtrade-Wall » qui illustre bien notre politique des valeurs. Y figure le portrait d’Aminata Temi, une productrice de cacao et de chocolat en Côte d’Ivoire, une jeune femme très engagée en matière des droits de l’homme.
Ensuite, à l’intérieur du bâtiment, le partenaire de la première heure fût notre « Repair Café ». Que faire d’un grille-pain qui ne marche plus, d’une bicyclette dont la roue frotte ou d’un pull mité ? Les jeter ? Pas question ! Les « Repairer » savent réparer tout, presque ! Grâce à un engagement bénévole exemplaire, des séances sont organisées régulièrement afin de préserver nos ressources et dans l’esprit de l’économie circulaire.
Puis, il y a le Café créatif « De Fuedem deen eis verbënnt ! ». C’est un espace d’expression et de créativité pour découvrir ou partager différentes techniques artistiques dans une approche up-cycling. Aussi bien le Repair Café que le Café créatif sont, bien sûr, également des espaces de rencontre autour d’une tasse de café.
Finalement, en coopération avec la « Nordstad Aktiv+ », nous encourageons les seniors de Mertzig dans l’organisation et la mise en œuvre d’activités culturelles et sportives, aussi bien sur le plan local que régional. L’offre est immense. Il suffit juste de participer !
Et les associations locales ?
Le réaménagement de l’ancienne école en tant que « Maison du Bien commun » nous a permis de résoudre en grande partie le problème lié au manque d’espaces consacrés aux activités et aux réunions des associations locales. Ainsi des espaces ont été créés : deux salles complètement équipées pour l’association « Dréimoment – Dance, Fun & More », notre club de danse qui compte plus de 200 membres et qui propose différents cours de danse et de ballet pour les enfants à partir de quatre ans, jusqu’aux jeunes adultes. Ces salles servent aussi pour les cours de musique organisés par l’École de musique de l’UGDA. Les cours sont offerts en collaboration avec la Fanfare de Mertzig.
Ensuite, notre Club des jeunes y a instauré son « Clubhouse ». Une équipe professionnelle de la « Nordstadjugend asbl » est présente régulièrement afin d’organiser des activités et workshops sur des sujets divers. La Maison crée ainsi des synergies avec nos partenaires, permettant de soutenir les jeunes concrètement.
Le processus participatif ayant impliqué les citoyens et les associations a donné comme résultat la mise en place de ce lieu de rencontre où une offre de programmes variés est mise en place par les associations et la commune. Ainsi, la Maison est propice à l’organisation régulière de cafés des langues par exemple, en coopération avec le groupe Leader, les communes voisines et la commission du vivre-ensemble interculturel. Un « écrivain public » pourrait être introduit proposant ses services pour soutenir les citoyens dans la rédaction de lettres dans le cadre de procédures administratives. En coopération avec les communes avoisinantes, ce service pourrait également être offert régionalement.
Comme il s’agit d’un processus dynamique, nous avons encore élaboré un projet artistique pour exposer dans les couloirs et sur les grands murs des photographies des associations et de l’histoire de la commune en général, tout comme les anciens panneaux de rues ont été fixés pour servir notamment de repère pour retrouver les différentes salles.