Erik De Clercq : Portrait d’un pionnier dans le traitement du virus du Sida

Le Centre de Recherche Public de la Santé (CRP-Santé) accueillera le 17 mars prochain le Prof. Erik De Clercq lors d’une conférence inédite organisée au Centre Hospitalier de Luxembourg (CHL).

Erik De Clercq, un nom bien connu dans le domaine de la recherche : celui d’un précurseur à qui l’on doit près de 40 ans de recherche dans le traitement du virus du Sida et qui a collaboré avec de nombreux chercheurs issus du domaine des sciences physiques pour le développement de médicaments.
Portrait d’un pionnier, dont les recherches ont su, chaque jour, aider les malades atteints du virus du Sida.

Erik De Clercq et Antony Holý : deux parcours au service de la recherche

Deux noms qui ne vous disent peut-être rien : pourtant Erik De Clercq et Antony Holý sont comme qui dirait des pontes dans le domaine du traitement du Sida. De nationalité belge, Erik De Clercq a collaboré avec les plus grands ; il y a près de 40 ans,  il a notamment associé ses recherches à celles de Antony Holý, scientifique d’origine tchèque. Ces deux scientifiques ont identifié  une molécule antivirale, le ténofovir, qui sera utilisé en combinaison avec d’autres molécules, pour traiter les personnes atteintes du VIH/Sida.
L’histoire a débuté à Prague par une collaboration entre l’Institut organique et de biochimie (UOCHB) et l’Institut Rega pour la recherche médicale de Leuven. Après quelques années de recherche, la collaboration entre De Clercq et Holý se développe : certaines des molécules qu’ils vont alors découvrir vont trouver une application dans le domaine thérapeutique grâce à Gilead Sciences, un laboratoire pharmaceutique aujourd’hui implanté, entre autre, en Belgique.
Le médicament ne sera autre que le résultat du travaille de chercheurs de  trois entités différentes: la chimie, la biologie médicale et l'application industrielle par les Américains. « Par conséquence la perception règne que ces produits ont été découverts aux Etats-Unis, alors qu'ils le sont en Belgique. Il s'agit donc de produits européens dont les américains ont la réputation d'être les inventeurs » précise le Prof. De Clercq.
 

Les phosphonates: pilule miracle contre le Sida ?

Pour comprendre les recherches du Prof. De Clercq, il ne faut retenir qu’un mot : celui des phosphonates. Un terme barbare qui désigne la colonne vertébrale de molécules qui sont également l’un des composants des acides nucléiques qui forment la base de l’information génétique du virus.
Un médicament tel que celui du Prof. De Clercq possède donc une « action antivirale limitant la réplication du virus, tant des rétrovirus comme le virus du Sida, que les virus à ADN, comme le virus de l’hépatite B ». « Ainsi ces molécules qui imitent ce qui est essentiel pour la composition du virus vont tromper ce virus et développer une activité antivirale ».  Si aujourd’hui aucun produit ne peut éradiquer le virus du Sida, on sait cependant que de très bons résultats sont constatés  pour la suppression du virus: « Nous pouvons affaiblir le virus de telle sorte à ne plus avoir de symptômes de la maladie. »

Erik De Clercq a également déposé une trentaine de brevets et a participé à l'invention de cinq molécules utilisées dans le domaine thérapeutique.
Le Prof. De Clercq est invité, avec le soutien de  Gilead-Belgique, par le CRP-Santé-Luxembourg dont le laboratoire de Rétrovirologie mène des recherches dans le domaine des maladies infectieuses (VIH, hépatites, maladies chroniques virales).