Betzdorf fait le point
Située dans le canton de Grevenmacher, dans un cadre naturel exceptionnel que l’on ne présente plus, la commune de Betzdorf bénéficie objectivement de nombreux atouts. Ce n’est d’ailleurs pas son bourgmestre, Marc Ries, qui dira le contraire. Nous l’avons rencontré, afin d’évoquer avec lui les différents projets en cours au sein de la commune.
Comment présenteriez-vous votre commune à quelqu’un qui ne la connait pas ?
La commune de Betzdorf est située à l’est du pays, à quelques encablures de la frontière allemande et des côtes de Moselle. Cinq localités la composent : Betzdorf donc, mais aussi Mensdorf, Roodt/Syre, Olingen et Berg, toutes traversées par la rivière Syre. C’est une commune dynamique, où il fait bon vivre. C’est d’ailleurs ce que nous rapportent les habitants, lorsque nous conversons avec eux. Ils me disent apprécier notamment de disposer de toutes les infrastructures et services dont ils ont besoin, à portée de main.
Qu’en est-il d’ailleurs d’un point de vue démographique ?
Contrairement à d’autres communes, la politique menée des années 2011 à 2017 a abouti à une réduction du PAP et donc à une stabilisation démographique. Depuis 2017 en revanche, année où je suis devenu échevin du bourgmestre Jean-François Wirtz, le développement démographique a repris et nous avons initié de nouveaux projets immobiliers pour favoriser l’arrivée de nouvelles populations. Cela dit, nous souhaitons nous assurer que cette qualité de vie dont je parlais précédemment soit préservée, malgré l’essor démographique.
Justement, quels projets immobiliers sont en cours ?
Nous venons de finaliser de nombreux projets initiés lors de notre précédent mandat. Nous avons inauguré 21 logements abordables à Mensdorf, et plusieurs autres ont également été inaugurés à Olingen. à Betzdorf, un projet très particulier fera sortir de terre 30 logements. C’est une initiative visant à un rapprochement intergénérationnel, où nos seniors côtoieront de jeunes familles. Ces dernières peuvent rendre des services aux ainés qui ne sont plus mobiles, comme faire leurs courses par exemple. En retour, les seniors peuvent garder les enfants. C’est donc une communauté qui favorise le vivre-ensemble, où un médiateur de la Croix-Rouge est présent plusieurs heures par semaines.
à Berg ensuite, où nous disposions de terrains, ce sont 24 unités d’habitation que nous avons planifié en collaboration avec la SNHBM (Société Nationale des Habitations à Bon Marché). Ce sera une cité où les habitations ne disposent pas de garage et où l’usage de la voiture est restreint au dépôt de ses courses par exemple. Toujours avec la SNHBM, nous avons eu l’occasion d’acheter 2,5 hectares de terrain aux enchères à Roodt/Syre. Nous prévoyons d’y développer 70 logements abordables, des appartements comme des maisons individuelles. Et puis, bien sûr, il y a les initiatives des promoteurs immobiliers privés.
Au sujet des écoles ou des maisons-relais, qu’y a-t-il à l’étude ?
Dès 2017, la commune a lancé une étude relative à l’évolution de notre campus scolaire. Il était notamment question de savoir à partir de quel moment les infrastructures existantes ne satisferaient plus aux besoins en matière d’éducation et ce qu’il faudrait mettre en place. Ce sujet est donc sous contrôle et nous disposons déjà d’un site sur lequel nous pourrons nous reporter à l’avenir pour construire des annexes.
Cette étude a aussi très vite révélé que la crèche était trop petite. C’est pourquoi nous avons fait le choix de construire un nouveau bâtiment qui pourra accueillir 100 enfants. C’est pour le moment bien au-delà de nos besoins actuels, mais les projections montrent que nous atteindrons ce chiffre assez rapidement. Au regard des nombreux projets immobiliers que je vous ai cités précédemment, l’anticipation était de mise. D’ailleurs, tous les partis politiques en ont convenu.
Je crois que celle-ci a d’ailleurs bénéficié d’une conception particulière non ?
En effet, l’utilisation de produits chimiques a été évité au maximum, au moment du choix des matériaux de construction d’une part, mais aussi pour leur assemblage d’autre part : pas de colle, tout est vissé. Les produits locaux ont également été privilégiés. Une grande partie du bois utilisé pour la construction vient de la forêt communale ou de celle des communes environnantes. La façade a par exemple été réalisée avec du bois en provenance de Bourglinster. L’argile qui a été extrait du sol lors du terrassement de la caserne pompiers a été réemployé pour faire des briques mais aussi de l’enduit.
J’aime à dire que ce sera la crèche dont l’air ambiant sera le plus sain du pays. C’est d’autant plus important que ce seront nos enfants, les générations futures, qui la fréquenteront.
Justement, sur quels projets environnementaux la commune s’est-elle engagée ?
Sur le plan énergétique, nous avons largement investi dans des infrastructures photovoltaïques. Tous les bâtiments communaux en sont à présent équipés et toutes ces installations, en comptant celles des particuliers, produisent déjà plus d’électricité que ce que la population consomme. Pour aller plus loin encore, nous sommes en discussion avec l’entreprise Soler afin d’implanter des éoliennes sur le territoire. Les tractations sont bien avancées et ces équipements devraient être en place en 2029.
Nous continuons également d’acquérir des terrains afin de les préserver et d’en faire des zones protégées, où la faune et la flore peuvent s’épanouir librement, plutôt que d’en faire des parcelles d’agriculture intensives. Ces dernières années, ce sont près de onze hectares qui ont ainsi été achetés.
Enfin, afin de sensibiliser nos concitoyens au recyclage de leurs objets et matériaux, nous sommes en train de concevoir ensemble avec le syndicat SIGRE un centre de recyclage qui sera ouvert cinq jours par semaine.
Qu’en est-il de la future Zone Economique Artisanale et Commerciale de Rothoicht ?
Le projet avance bien et de nombreuses entreprises nous ont déjà adressé leur demande d’implantation dans cette ZEAC. Il reste encore quelques places libres. Nous veillons d’ailleurs à maintenir un dialogue constant avec ces sociétés, à élaborer cette zone avec elles, afin que l’attribution des terrains correspondent réellement à leur besoin.
Le tourisme rural fait-il partie des axes de développement de la commune ?
Absolument, l’environnement naturel privilégié dont nous bénéficions constitue à lui seul une véritable ressource à cet égard. En plus de cela, nous veillons à concevoir de véritables points d’attractivité touristiques. à Olingen par exemple, nous avons créé un ensemble qui se constitue d’abord de l’aire de jeux de la Millen, où les enfants peuvent jouer avec de l’eau et se rafraichir. Un espace particulièrement apprécié durant la période estivale, par les plus jeunes comme par leurs parents. Juste à côté, nous inaugurerons le 7 juin prochain un train miniature, à l’instar de celui qui existait dans la vallée de la Pétrusse. Le trajet fait 370 m et part donc de l’ancien moulin où se trouve l’aire de jeux, pour arriver à la brasserie Monkel. Là, les visiteurs peuvent se restaurer. Enfin, nous prévoyons aussi d’y créer un chemin didactique de quatre kilomètres sur le thème du loup, car c’est à Olingen que le dernier loup aurait été abattu en 1893. Cet animal est aujourd’hui de retour et ce chemin retracera son histoire dans la région, l’évolution du rapport entre le loup et les hommes.
Qui dit tourisme dit voies de communication. Des projets dédiés à la mobilité ?
Tout à fait, pour apaiser le trafic routier aux abords de la brasserie dont je viens de vous parler, un tronçon limité à 30 km / h sera installé dès l’année prochaine. Un projet analogue verra également le jour à Mensdorf, cette fois pour limiter la vitesse de circulation à 50 km / h, grâce à des dos d’âne notamment.
Notre crèche a été construite avec des matériaux locaux, sans utilisation de produits chimiques. Ce sera la crèche la plus saine du pays
Vous le savez sans doute, la RN 1 traverse notre commune et, lorsque la circulation de l’autoroute est saturée ou qu’il y a un accident, les conducteurs se reportent sur la route nationale. Cela occasionne une augmentation du trafic. Avec le service des Ponts et Chaussées, nous avons donc le projet de réaménager la portion de la RN 1 qui traverse Roodt / Syre. L’idée est de rétrécir la voie qui est trop large et d’y construire de part et d’autre, une voie pour les vélos et une pour les piétons.
D’ailleurs, il y a quelques années, nous avons construit une piste cyclable qui part en direction de Niederanven. Nous souhaitons développer ce réseau de pistes cyclables et sommes en discussion avec la ville de Luxembourg pour y implanter le système de location Vél’OH !
Quelles sont vos ambitions pour les 10-15 années à venir ?
Nous travaillons en effet sur un projet dont nous savons bien que la réalisation ne pourra se faire durant notre mandat actuel : la construction de notre propre structure d’hébergement pour personnes âgées. Aujourd’hui, lorsque les services d’aide à domicile ne suffisent plus, nos seniors sont obligés de quitter la commune. Nous devons remédier à cette carence, mais c’est un grand projet qui nécessite plusieurs années de réflexion et de planification. Nous en avons déjà parlé avec le ministère en charge de cette thématique et leur avis est très positif. à suivre donc !