La vie associative de Strassen prend des couleurs

Commune attractive et cosmopolite, Strassen profite d’une vie associative riche et dynamique. Afin d’encourager encore l’entraide et le développement durable de ses structures locales, la commune a conçu une plateforme dédiée au bénévolat et une charte de durabilité. Son échevine, Anne Arend, nous présente ces deux projets.

 

En quoi vos fonctions politiques vous ont-elles amenée à côtoyer les associations ?

En tant qu’échevine de Strassen, je suis chargée de faire le lien entre la commune, les clubs et les associations. Mais au-delà de cette responsabilité officielle, je me dois de préciser que c’est une mission qui me tient personnellement à cœur. Je suis moi-même membre de nombreuses associations locales, et si ce n’est pas moi, c’est mon mari ou ma fille. C’est donc presque une affaire de famille ! Nous sommes très engagés localement et, lorsque j’ai commencé mon mandat, je tenais vraiment à améliorer encore cette vie associative que j’aime tant.

Comment cette charte de développement durable des associations est-elle née ?

Le point de départ consiste en plusieurs observations répétées. Nous allions à des événements organisés par nos clubs et nos associations, parfois au sein même de nos locaux, et nous constations que certaines habitudes ou fonctionnements pouvaient être améliorés dans le sens de la durabilité. Nous disposons en outre d’une commission de l’environnement très active, qui s’est mise à la recherche de tous les points sur lesquels nous pouvions mieux faire.

Sur base de modèles établis par d’autres communes, nous avons retravaillé et adapté un texte pour qu’il corresponde parfaitement à notre propre fonctionnement. Autrement dit, nous avons fait en sorte que le texte en question rassemble nos spécificités : la typologie des clubs et associations de Strassen, les langues parlées au sein de ces structures, leur fonctionnement interne, etc.

 

Sur quel principe repose cette charte ?

Sur un principe de réciprocité. Le soutien de la commune s’exprime notamment par la distribution de subsides généreux, mais aussi par une écoute régulière et attentive des clubs et associations pour les aider à se développer. En retour, nous souhaitions que ceux-ci s’engagent aussi sur plusieurs points. Depuis plus de quinze ans, la commune de Strassen est très engagée sur les questions liées au développement durable et à la protection de l’environnement. Nous espérions donc que les associations pourraient suivre ce mouvement en ratifiant cette charte. Cette dernière est le fruit d’un travail collectif, produit à la fois par ma collègue échevine en charge des problématiques environnementales et par moi-même qui suis aux côtés des acteurs de la vie locale.

 

Que préconise cette charte ? Quels types de contenus y retrouve-t-on ?

Je présente toujours ce texte aux associations en expliquant d’emblée que 90% de son contenu est une affaire de bon sens. C’est avant tout une incitation à organiser son fonctionnement ou des événements de manière réfléchie et responsable. Prenons des exemples concrets : cela fait-il sens d’imprimer des invitations alors que celles-ci peuvent être envoyées par e-mail ? Un papier recyclé plutôt qu’un papier verni ultrabrillant n’est-il pas suffisant ? Utiliser des bouteilles d’eau minérale ou des boîtes en plastique est-il pertinent alors que nous disposons de sources d’eau potable et de cartons recyclables ?

Entendons-nous bien, l’objectif de cette charte n’est pas de formuler des interdictions ou de contrôler la vie des associations, mais simplement de les aider à se développer de manière durable et responsable. Nous visons seulement à déclencher des prises de conscience, à accompagner un changement d’état d’esprit. En revanche, nous nous réservons le droit de réduire les subsides si nous constatons qu’aucun effort n’est visible et que la signature n’a été apposée que « pour la forme ».

Cette charte concerne-t-elle toutes les associations ?

Elle concerne toutes celles qui bénéficient d’un subside de la commune, à savoir celles qui font partie d’une fédération ou qui présentent un intérêt communal, contribuant ainsi au bien-être et à l’amélioration de la qualité de vie des habitants.

Nombreuses sont d’ailleurs les structures qui souhaitent bénéficier de notre soutien chaque année. À la condition de favoriser le vivre-ensemble ou la dimension sportive et culturelle s’ajoute donc maintenant celle de ratifier cette charte.

Quel accueil cette charte a-t-elle reçu auprès des intéressés ?

Son accueil a été très positif, j’ai même reçu, de la part d’une association très engagée sur les questions environnementales, la remarque que la charte n’était pas assez exigeante !

En réalité, toutes les questions qui nous sont parvenues par la suite étaient souvent très spécifiques mais aussi très faciles à résoudre. Je pense notamment à ce club qui propose des biscuits dans des boîtes en plastique au marché de Noël. Ses responsables s’inquiétaient du devenir de ces contenants qu’ils avaient achetés en quantité à l’approche de l’événement. À nouveau, nous avons fait appel à leur bon sens en leur indiquant de les utiliser cette année, mais de ne pas en racheter l’an prochain pour se tourner vers des boîtes en carton recyclables par exemple. Je le répète, notre approche est positive et ne vise pas à contraindre ou pénaliser.

Si le changement est coûteux, la commune peut-elle venir en aide ?

On peut objectivement dire que les subsides que nous versons sont déjà conséquents, comparativement à ce que peuvent allouer d’autres communes. Les clubs et associations de Strassen se portent donc bien et je ne vois pas en quoi la charte pourrait mettre en péril les finances de ces structures. Évidemment, nous ferons toujours tout ce que nous pourrons pour les aider, ce qui ne passe pas forcément par la distribution de fonds d’ailleurs.

Vous lancez également une plateforme dédiée au bénévolat. Peut-on revenir sur la genèse de cette initiative ?

Ce projet est né dans la tête de quelques jeunes gens qui ont fait le constat qu’à Strassen, il y a 60% de résidents étrangers et qu’un grand nombre d’entre eux ne sont pas totalement intégrés à la vie de la commune. C’est d’autant plus vrai pour ceux qui n’ont pas d’enfants et qui, par conséquent, ne se rendent pas à la sortie des cours où se nouent souvent des liens avec d’autres parents. Ces mêmes résidents participaient sans doute de manière très active à une vie associative dans leur pays d’origine ! Certains nous contactent d’ailleurs pour savoir à quelle initiative ils pourraient se joindre, mais d’autres ne le font pas par manque de temps ou par timidité. Nous avons donc créé une plateforme digitale à cette fin, qui s’appelle volunteer.lu. Elle a été présentée en réunion publique le 16 janvier dernier et est accessible depuis le 17 janvier 2025 aux clubs, associations et volontaires bien évidemment !

Que trouve-t-on sur cette plateforme ?

On y trouve des propositions concrètes que font les associations en fonction de leurs besoins. Prenons quelques exemples : l’association des parents d’élèves recherche x paires de bras pour tourner les saucisses sur la grille du barbecue, le club de volley recherche quelqu’un pour distribuer des boissons lors du tournoi… C’est aussi simple que cela ! Nous favorisons ainsi le bénévolat local et le vivre-ensemble, nous agissons comme un trait d’union entre deux parties et les laissons ensuite s’organiser entre elles.

Qui peut accéder à volunteer.lu ?

Toute personne peut candidater et répondre aux offres proposées sur la plateforme, même si elle n’habite pas la commune de Strassen. Les plus jeunes comme les seniors sont les bienvenus. Par contre, les associations qui proposent des missions doivent appartenir à la vie associative reconnue par la commune et il faut être majeur pour assurer des missions qui incluent la vente d’alcool.

L’objectif de cette charte n’est pas de formuler des interdictions ou de contrôler la vie des associations, mais simplement de les aider à se développer de manière durable et responsable

À nouveau, notre ambition est d’aider ces associations, celles-là mêmes qui auront rejoint la charte et dont nous parlions précédemment, à trouver les bénévoles dont elles ont besoin. Cette plateforme leur offrira bien plus de visibilité que leur propre site internet.

Précisons-le, c’est une plateforme dédiée au bénévolat et non aux dons caritatifs.

Absolument, la plateforme se destine à ceux qui veulent donner de leur temps, et non de l’argent, à des acteurs locaux. J’insiste sur cette dimension car elle nous distingue des agences spécialisées dans le bénévolat qui proposent des missions dans tout le pays. Ici, les missions se font auprès des associations ou clubs de la commune de Strassen. Cela dit, il n’est pas impossible que, demain, l’initiative s’étende à nos voisins et que la plateforme mutualise les besoins des communes proches de Strassen. À suivre !

Retrouvez la plateforme sur le site de la commune de Strassen, ou directement via l’url : www.volunteer.lu.

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