An der Schmëtt : « Concilier logements abordables, durabilité et mobilité douce »

Le Fonds du Logement développe, en collaboration avec la commune de Biwer, un projet immobilier d’envergure baptisé « An der Schmëtt ». Cette initiative ambitieuse vise à transformer l’ancienne Cité Syrdrall en un nouveau quartier résidentiel alliant durabilité, logements abordables et mobilité douce. Alors que les travaux du gros-œuvre ont officiellement démarré en novembre, Steve Majerus, chef de projet au Fonds du Logement, dévoile les grandes lignes de ce futur quartier.

 

En novembre, les travaux de gros-œuvre du projet d’envergure « An der Schmëtt » ont officiellement commencé. Pouvez-vous nous expliquer la vision derrière ce projet ?

« An der Schmëtt » consiste en la réhabilitation complète de l’ancienne Cité Syrdall, qui a longtemps été laissée à l’abandon. Notre objectif est d’y créer un quartier moderne et durable, avec une diversité de logements abordables, tout en intégrant une approche écologique. Nous souhaitons en faire un espace de vie où la mobilité douce et le bien-être des habitants seront favorisés.

 

Jusque-là le site était à l’abandon… Pouvez-vous nous en dire plus ?

C’est un site qui a connu plusieurs vies. Au départ, il y avait une imprimerie, puis la zone a été envisagée pour accueillir des logements étudiants d’une université qui n’a finalement jamais vu le jour. Par la suite, l’ancienne cité est devenue une zone de récréation mais, là non plus, le succès n’était pas au rendez-vous. Le site a fini par être abandonné et, après la faillite de la société Norabo, à l’initiative du projet, certains bâtiments ont été vendus aux enchères. Ce n’est qu’en 2016 que le Fonds du Logement devient propriétaire d’une grande majorité du foncier des lieux et peut alors envisager une réhabilitation complète de la zone.

 

Quels défis techniques cela a-t-il engendré pour le Fonds du Logement ?

Construire sur des friches implique en effet quelques défis. Le site a dû être désamianté, puis entièrement assaini. Nous en avons aussi profité pour travailler avec la commune de Biwer afin de renaturer le cours d’eau de la Syre qui traverse la zone. Cela a été une étape importante pour améliorer l’environnement naturel du site. De plus, nous avons traité les sols avec de la chaux et du ciment, ce qui nous a permis de réutiliser la majeure partie des excavations comme sous-bassement pour les futures constructions.

 

Justement, la première phase de construction a commencé cet automne. Que comprendra-t-elle ?

La première phase du projet concerne la construction de 95 logements : 23 appartements répartis en 4 résidences, 46 maisons unifamiliales dont 6 avec logement intégré et 10 maisons bi-familiales. Au total, nous prévoyons de construire 164 logements, principalement destinés à la location et à la vente abordable, et un espace affecté à un commerce ou à une profession libérale.

 

Le quartier se veut durable et conçu autour de la mobilité douce. Quelles infrastructures sont mises en place pour y parvenir ?

Nous avons fait le choix de concentrer la circulation automobile aux entrées du quartier. Les parkings sont regroupés sous des carports, aussi bien au sud qu’au nord du site, afin de préserver le cœur du quartier pour les piétons et les cyclistes. Côté sud, ces carports ont aussi un rôle de brise-vue pour isoler les résidences des voies de chemin de fer avoisinantes.

Une autre mesure phare est la construction d’une passerelle de 78 m de long reliant les parties nord et sud du site. Cette dernière, de 1,20 m de large, est réservée aux piétons et aux cyclistes et permet aux habitants de traverser le quartier facilement et en toute sécurité sans avoir à utiliser leur voiture. Les écoliers pourront ainsi se rendre sans encombre aux arrêts de bus, et les résidents auront un accès direct à la gare routière.

 

La durabilité est clairement au centre de ce projet. Quelles initiatives sont prises pour le rendre plus écologique ?

Dès le départ, nous avons visé une construction durable et respectueuse de l’environnement. Une partie des constructions disposera de la certification LENOZ, qui permettra aux acquéreurs de bénéficier d’une prime supplémentaire, mais qui garantira surtout un haut niveau de performance énergétique et une utilisation optimale des matériaux. La certification inclut aussi des critères de démontabilité, pour minimiser l’empreinte environnementale sur le long terme.

Nous avons également opté pour un système de gestion des eaux de pluie en surface, avec des bassins de rétention qui permettent un déversement naturel dans la Syre. Ce choix a impliqué de nombreuses études pour optimiser la topographie des accès au quartier.

 

Qu’en est-il de la production d’énergie sur le site ?

Tous les toits des bâtiments et les carports seront équipés de panneaux photovoltaïques. Nous estimons que la production annuelle d’électricité sera de 1.469.913 kWh, pour une consommation théorique de 756.000 kWh pour l’ensemble du quartier. Cela signifie que celui-ci produira plus d’électricité qu’il n’en aura besoin. La réflexion s’articule donc aujourd’hui autour de la façon dont nous allons utiliser ce surplus d’énergie. Une piste pourrait être la création d’une communauté énergétique, permettant ainsi de partager cet excédent tout en réduisant la facture électrique des résidents.

Par ailleurs, le quartier sera équipé d’un système de chauffage par pompe à chaleur. Ce choix répond à notre volonté de minimiser l’impact environnemental et d’offrir un confort thermique aux résidents tout en étant économe en énergie.

 

Le quartier vise à favoriser le bien-être des habitants. Comment cela se traduit-il ?

Effectivement, nous avons souhaité faire de ce quartier un lieu où il fait bon vivre, où les habitants peuvent se rencontrer et échanger. Pour cela, nous avons prévu plusieurs placettes et espaces publics, ainsi qu’une aire de jeux pour les familles. Ces espaces sont conçus pour favoriser les échanges et renforcer le lien social entre les résidents.

 

Quand les premiers logements seront-ils livrés ?

La livraison des logements de la première phase est prévue à partir de 2026. Ceux de la partie sud seront les premiers habités. Une seconde phase de construction suivra en 2027.

 

Comment décririez-vous l’impact global de ce projet sur la commune et ses habitants ?

Avec « An der Schmëtt », nous souhaitons offrir un modèle de développement durable et abordable. En d’autres termes, concilier logements abordables, durabilité et mobilité douce. Ce quartier transformera l’ancienne Cité Syrdall en un lieu de vie attractif et écologique, et répondre aux besoins en logements abordables en intégrant les valeurs de durabilité et de mobilité douce. C’est un projet qui bénéficiera non seulement aux futurs résidents, mais à toute la commune en renforçant son attractivité et en redonnant vie à ce site historique.

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