Strassen investit dans l’avenir de ses jeunes
Située au cœur du pays, Strassen investit pleinement dans le bien-être de sa jeunesse, notamment à travers le déploiement du street work et la construction de nouvelles infrastructures. Son bourgmestre, Nico Pundel, nous dévoile ces initiatives et aborde également les autres projets de la ville.
Depuis septembre 2023, vous avez introduit le street work dans les rues de la commune. Quel en est l’objectif ?
Le street work a été instauré pour répondre aux besoins spécifiques de certains jeunes en situation difficile au sein de la communauté locale. En collaboration avec la Croix-Rouge, partenaire de services de notre commune, des plans d’action concrets ont été élaborés. Il était important pour nous d’apporter une assistance personnalisée et de confiance, c’est pour cette raison qu’un éducateur spécialisé va à la rencontre de ces jeunes afin d’établir un premier contact. L’objectif est d’adopter une approche ouverte avec un message positif plutôt qu’une démarche répressive, en identifiant les problèmes avant qu’ils ne s’aggravent. Le streetworker les accompagne au quotidien en les aidant à résoudre des problèmes liés à l’éducation, à l’emploi, à la santé mentale ou aux relations familiales mais également pour des questions administratives. Depuis le lancement de l’initiative, deux adolescents en décrochage scolaire ont pu bénéficier de ce soutien. Ce retour encourageant démontre l’impact positif que peut avoir le travail de proximité et de terrain. Il est important de souligner que la tâche du streetworker ne se limite pas à une intervention ponctuelle, mais s’inscrit dans une démarche à long terme.
Quelles autres initiatives sont mises en place en faveur de la jeunesse ?
Il y a quelques mois, nous avons reçu une remarque de la part de nos citoyens selon laquelle notre commune offrait de nombreuses ressources pour les enfants, les familles et les personnes âgées, mais qu’il y avait un manque d’initiatives adaptées aux jeunes de 12 à 25 ans. Nous avons écouté attentivement ces retours et pris des mesures concrètes pour remédier à cette lacune. Notre objectif est de proposer des programmes et des activités qui répondent spécifiquement aux besoins et aux intérêts de cette tranche d’âge, en leur offrant des opportunités enrichissantes et significatives.
Adopter une approche ouverte avec un message positif plutôt qu’une démarche répressive
En ce sens, nous sommes actuellement engagés dans la création d’une zone spécialement conçue pour la jeunesse, avec un projet phare : l’aménagement d’un nouveau Centre Jeunesse. La Maison des Jeunes, actuellement installée dans une maison unifamiliale, n’est par exemple pas accessible aux personnes à mobilité réduite et subira ainsi une transformation majeure. Ce projet devrait voir le jour dans les mois à venir, avec la construction d’une nouvelle structure sur deux étages. Le rez-de-chaussée sera aménagé en une vaste salle polyvalente conçue pour accueillir divers événements. Quant au premier étage, il sera entièrement dédié aux activités de la Maison des Jeunes, comprenant notamment un studio d’enregistrement musical, une salle de détente et un baby-foot.
De plus, nous construisons actuellement un skatepark à proximité de ce nouveau Centre Jeunesse. Celui-ci sera opérationnel à la rentrée, suivi de près par l’extension du hall omnisports. Situées à côté du terrain de beach-volley, ces infrastructures ont été spécialement conçues pour offrir aux jeunes un lieu de rassemblement et d’activités.
Comment faites-vous en sorte de les impliquer dans les décisions communales ?
La participation de la jeunesse est cruciale pour notre commune. Nous reconnaissons l’importance de prendre le temps de l’écouter attentivement et d’incorporer ses perspectives dans nos décisions. Pour assurer sa représentation, nous avons mis en place plusieurs approches.
Tout d’abord, nous entretenons un dialogue régulier avec les habitués de la Maison des Jeunes. Leur participation à nos projets et initiatives est essentielle, car ils ont une connaissance approfondie des besoins locaux et nous aident à orienter nos choix de manière plus précise et adaptée.
Par ailleurs, une commission spécifique composée de jeunes est fortement engagée dans le processus décisionnel au sein de la commune. Elle offre une plateforme dédiée où ils peuvent exprimer librement leurs idées, leurs préoccupations et leurs suggestions.
En complément, nous organisons régulièrement des ateliers publics ouverts à tous les jeunes résidents. Ces ateliers sont conçus pour susciter l’intérêt et encourager la participation active de la jeunesse locale. Ils offrent un espace où échanger, partager leurs expériences et contribuer au façonnage de l’avenir de leur commune.
Où en est le projet remporté par le bureau BFF concernant la création d’une nouvelle école ?
Nous travaillons actuellement sur la construction du campus de football, qui devrait être prêt d’ici un an, en vue de la rentrée de septembre 2025. Deux terrains seront construits à proximité du centre aquatique. L’un sera composé d’une pelouse hybride et d’une tribune pouvant accueillir 350 personnes et l’autre sera synthétique. Le but est de libérer de l’espace sur le stade actuel afin d’ y entamer la construction du bâtiment scolaire.
Avant le concours d’architectes remporté par le bureau BFF, un groupe de travail composé de parents, d’enseignants et de représentants des maisons relais avait été consulté pour définir les besoins de cette nouvelle école. Il était important pour nous que la planification se fasse en collaboration avec toutes les parties concernées. Nous travaillons donc à concevoir un lieu où l’école et la maison relais seront logées dans le même bâtiment, avec des espaces partagés. Cette approche nous permettra d’assurer une utilisation efficace des installations.
Quel est votre plus grand défi en tant que bourgmestre ?
La question de l’immobilier reste une préoccupation constante, car il est difficile de répondre aux besoins de tous nos habitants face à des prix élevés et de trouver un équilibre. Cela suscite des préoccupations et, bien que récemment en baisse, les prix restent prohibitifs pour de nombreux résidents, notamment les jeunes. Mon plus grand regret est de les voir contraints de quitter la commune en raison de ces prix exorbitants. En réponse à cette problématique, nous déployons des initiatives telles que l’acquisition de logements sociaux et la proposition de baux emphytéotiques. Ces derniers offrent aux jeunes la possibilité d’acquérir un bien de qualité à un prix plus avantageux, facilitant ainsi l’accès à la propriété.
La participation active et la voix de la jeunesse sont des aspects cruciaux de notre engagement en tant que commune
Un autre défi majeur, qui est aussi notre principale richesse, réside dans la diversité culturelle qui caractérise notre commune. Strassen compte 62% de non-Luxembourgeois. Nous travaillons activement à créer des opportunités pour rassembler ces différentes communautés en organisant des événements inclusifs. Récemment a eu lieu le White Dinner qui a rassemblé des personnes de différentes origines et cultures. Cet événement a été un franc succès, avec plus de 250 personnes présentes.
Ces initiatives visent à favoriser l’interaction sociale et à encourager tous les résidents, qu’ils soient luxembourgeois ou non, à participer à la vie communautaire. Nous nous efforçons d’organiser des activités accessibles à tous, telles que des concerts, des expositions ou le festival des arts de la rue et de musique, qui permettent à chacun de se sentir partie prenante de notre commune. En engageant ces actions, nous espérons renforcer le tissu social et promouvoir une cohabitation harmonieuse au sein de notre communauté. L’important pour nous est de montrer que Strassen est une commune où il fait bon vivre et où chacun peut trouver sa place.