Changer son fusil d’épaule

Le Maghreb flambe, le prix du pétrole s’envole. A l’heure où nous écrivons ces lignes, après la Tunisie et l’Egypte, une grande partie de la Lybie serait aux mains des insurgés.

 

Les retombées négatives sur l’Or noir, plus nourries par l’inquiétude que la réalité, se font déjà sérieusement ressentir : le brent s’échange à plus de 111 dollars le baril, un niveau inédit depuis septembre 2008.

Si la péninsule arabique venait à son tour à s’embraser, un scénario de plus en plus probable, le baril de pétrole pourrait atteindre allègrement les 220 dollars, selon certains experts. Dès lors, même si le mécanisme de régulation des prix du pétrole permettra de «limiter la casse» (par le jeu sur la «taxe intérieure sur les produits pétroliers» tel qu’on la dénomme en France), l’augmentation des prix à la pompe devrait toutefois être substantielle.

Se pose ainsi à nouveau la question des alternatives aux énergies fossiles. Il est incontestable que le pétrole demeure «le nerf de la guerre» mais la donne commence à changer lentement… mais sûrement. Les énergies renouvelables font leur bout de chemin et les solutions pratiques susceptibles de remplacer les activités gourmandes en pétrole deviennent peu à peu réalité, à l’instar des véhicules électriques de grande série qui pointent le bout de leur nez. Car rien que la part des transports dans la consommation totale dépasse les 60 pour cent tandis que l‘automobile dépend à 98 pour cent de la précieuse matière première. D’autre part, les secteurs d’activités industrielles ont substitué autant que possible le pétrole par d’autres sources d’énergie primaire à la suite des deux chocs pétroliers survenus dans les années 70. Un scénario catastrophe pousserait inéluctablement l’occident à multiplier ses efforts pour se diriger toujours davantage vers l’ère «après pétrole». C’est d’autant plus important pour un pays comme le Luxembourg totalement dépendant d’un point de vue énergétique.  PhR

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