La construction durable : défi ou tremplin ?
Le secteur du bâtiment est responsable de 37% des émissions mondiales de CO2 ; accroître la durabilité est donc aujourd’hui l’un des défis du secteur de l’immobilier et de la construction, et le groupe Thomas & Piron l’a bien compris. Grâce au questionnement de ses processus de création et à l’élaboration de solutions innovantes, le groupe Thomas & Piron implanté au Luxembourg depuis 30 ans se veut proactif et plus responsable. Yannick Quevedo Rouyre, directrice du département développement, détaille la vision du développeur–constructeur luxembourgeois pour son avenir et celui de son secteur.
Se conformer aux règles… entre autres !
Depuis plusieurs années, l’État luxembourgeois et l’Europe adoptent des mesures réglementaires afin de doper le développement durable du secteur de la construction dans son ensemble. La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), une directive de la Commission européenne imposant aux entreprises privées et publiques de rendre compte de l’impact de leurs activités sur l’environnement et la société, est entrée en application le 1er janvier dernier. S’y conformer devient donc un impératif pour les acteurs concernés. « Les lois évoluent vite et rythment notre propre développement. Chez Thomas & Piron, nous y voyons une opportunité de repenser notre système. Nous sommes convaincus de la nécessité de ce changement, que nous pourrions même qualifier de révolution ! Le béton par exemple est au cœur des réflexions : matériau de construction de loin le plus utilisé dans le monde, il est aussi le plus polluant (7% des émissions de CO2 !), l’ONU évoque ainsi l’objectif de réduire de moitié la part du béton dans la construction d’ici 2060. Une vraie remise en question ! », estime Yannick Quevedo Rouyre.
C’est lorsque nous avons le plus de contraintes que notre créativité révèle tout son potentiel
Ainsi, l’entreprise de construction d’origine belge repense l’utilisation des ressources dont elle dispose. Elle envisage en ce sens de laisser davantage de place aux constructions mixtes faites de plusieurs matériaux. « Pour éviter l’utilisation du béton, nous réfléchissons au potentiel du bois, matériau biosourcé que nous connaissons déjà bien puisque nous proposons depuis plusieurs années dans le groupe des maisons à ossature bois. Cependant, nous devons mettre à profit nos matières premières de manière plus pertinente. L’objectif est de placer chacune d’elles au bon endroit au bon moment et de ne plus nous contenter de construction tout béton ou tout bois », explique la directrice. À cette fin, Thomas & Piron collabore avec diverses PME luxembourgeoises. Ces dernières ont pour mission de développer des matériaux et des techniques plus performants.
En outre, l’obtention récente par le groupe au Grand-Duché de plusieurs certifications ISO, notamment la 14001 propre à l’environnement, témoigne de son engagement ainsi que de la pérennité de ce dernier puisque ces certifications obligent la poursuite des évolutions entamées.
Les difficultés pour se dépasser
Dans la réalisation de cette révolution, Thomas & Piron doit relever deux défis de taille. Le premier découle du temps d’application inhérent à chaque projet. Une idée, aussi bonne soit-elle, exige parfois plusieurs années pour se matérialiser, d’autant plus lorsque la qualité est une priorité. Le second est quant à lui directement lié à la crise de l’immobilier. « Dans la conjoncture actuelle, les clients – privés en particulier – ne sont pas prêts à débourser 10, 15, voire 20% de plus. Il est donc indispensable de faire mieux au même prix, ce qui peut encore allonger la période de développement. Mais là où d’aucuns y verraient un obstacle, nous y voyons une occasion de nous dépasser et d’améliorer nos services. C’est lorsque nous avons le plus de contraintes que notre créativité révèle tout son potentiel », souligne Yannick Quevedo Rouyre.
Un slogan : « La force d’un team »
Thomas & Piron dispose d’un avantage de taille pour embrasser la révolution durable : l’ampleur de son groupe. Le groupe de promotion-construction et de génie civil est en effet présent dans plusieurs pays européens, dont la Belgique, le Luxembourg, le Portugal ou encore la Suisse. Il est donc riche d’une grande expérience profitable à l’ensemble de ses entités et filiales. « C’est dans ce contexte que notre slogan prend tout son sens : nous sommes actifs sur plusieurs territoires et dans divers domaines qui ont chacun leurs spécificités. Les initiatives sont nombreuses et les occasions d’application de nos recherches aussi. De plus, notre envergure nous offre des moyens financiers plus importants et, ainsi, une marge de manœuvre élargie pour les projets et défis de demain », précise celle qui supervise le développement du promoteur-constructeur au Grand-Duché.
Si un long chemin reste encore à parcourir, la durabilité n’est pas non plus une nouveauté pour Thomas & Piron : « en réalité, nous nous y investissons depuis longtemps sans le savoir. Dans le cadre de la bonne réalisation de notre métier, nous réfléchissions pour chacun de nos projets à l’ensoleillement, à la gestion de l’eau, à la compacité de nos architectures,…
Sans prendre pleinement conscience de l’impact écologique de notre démarche, nous travaillions déjà à la durabilité de nos activités. Les nouvelles réglementations nous ont permis de prendre toute la mesure de ces pratiques et de leur donner une nouvelle dimension », conclut Yannick Quevedo Rouyre.