Un acteur stratégique des transitions environnementale et durable
Dans le cadre de sa stratégie zéro déchet (Null Offall Lëtzebuerg), le Luxembourg a établi une feuille de route autour de quatre thèmes dont ceux mettant l’accent sur les déchets alimentaires et le « zero littering ». Voyons comment la société PreZero Lamesch contribue quotidiennement à l’atteinte des objectifs fixés. Entretien avec Raquel Martin et Francis Bourgaud, responsables technico-commerciaux.
Des services sur mesure
Le gaspillage alimentaire est l’un des principaux défis auquel notre pays doit faire face. Malgré les efforts fournis par la population et les entreprises pour le réduire, un taux résiduel de déchets de cuisine reste inévitable. Pour répondre à cette problématique, PreZero Lamesch propose des solutions qui permettent de valoriser les restes alimentaires. Elle accompagne les communes dans la mise en place de collectes en porte-à-porte et propose des solutions personnalisées pour les structures privées telles que les restaurants, cantines, supermarchés, etc. « Notre offre de services est large et s’adapte à toutes les situations. La fréquence des collectes et la capacité des contenants mis à disposition sont étudiées en collaboration avec nos clients afin de répondre à leurs besoins. Nous proposons des services sur mesure et cherchons toujours la solution la plus innovante », explique Raquel Martin. « De plus, l’ensemble des déchets alimentaires collectés sont traités au Grand-Duché et acheminés vers des centres de biométhanisation qui réinjectent le biogaz produit dans le réseau luxembourgeois ». Rappelons que le biogaz est une source d’énergie renouvelable et durable qui peut remplacer les combustibles fossiles tels que le pétrole, le gaz naturel et le charbon. Le biogaz est produit à l’issue du processus de digestion anaérobie de la matière organique. Le digestat, qui est le résidu de la digestion anaérobie, est lui utilisé comme fertilisant organique naturel et inscrit ainsi la production de biogaz dans une dynamique d’économie circulaire. Selon la Biogasvereenegung asbl, la production de biogaz luxembourgeois permet à 3.000 ménages de profiter d’un chauffage neutre en carbone. L’association estime également la réduction des émissions de gaz à effet de serre, grâce à l’utilisation du digestat, à 15.800 tonnes d’équivalent CO2.
L’ensemble des déchets alimentaires collectés sont traités au Grand-Duché et acheminés vers des centres de biométhanisation qui réinjectent le biogaz produit dans le réseau luxembourgeois
« De notre côté, grâce à notre suivi statistique des dernières années, nous constatons que les mesures gouvernementales prises en 2012 ont clairement impacté les habitudes de la population et du secteur privé. En 2011, nous avons collecté 400 tonnes de déchets alimentaires contre 12.000 en 2023. Nous notons également une augmentation significative des tonnages collectés à partir de 2018, année où le plan national de gestion des déchets prévoyait de réduire les déchets alimentaires de 50%. En conséquence, le tonnage des déchets résiduels est en baisse, ce qui est un bon indicateur prouvant que la population trie mieux et gaspille moins », précise Raquel Martin. « Pour accompagner au mieux les communes et les structures privées dans cette transition, notre société a acquis au fil des années de nouveaux camions spécialement équipés pour ce type de collecte ».
Générer du biocarburant
« Nous parlons beaucoup des déchets de cuisine, mais il ne faut pas oublier que nous collectons aussi les huiles végétales auprès des restaurants et cuisines collectives », ajoute Francis Bourgaud. « Les huiles alimentaires sont recyclées et utilisées comme matière première pour les biocarburants. Et la tendance qui s’est dessinée sur le ramassage des biodéchets est la même pour les huiles. En 2011, nous avons collecté 50 tonnes d’huiles de cuisine pour atteindre les 250 tonnes en 2023. C’est tout de même une évolution de 400% en 12 ans ! ». La transformation des huiles alimentaires en biocarburant est une véritable alternative écologique au gazole. Elle contribue à augmenter la part d’énergies renouvelables dans la consommation du secteur des transports et à lutter efficacement contre le réchauffement climatique. Aujourd’hui, on estime qu’une tonne d’huile usagée permet d’obtenir 1.200 litres de biocarburant1. Partant de ce postulat, environ 300.000 litres de biocarburant ont été générés avec les collectes réalisées par PreZero Lamesch en 2023 et ont ainsi évité l’émission de 900 tonnes d’équivalent CO2.
« Opter pour une entreprise locale telle que PreZero Lamesch pour collecter les déchets de cuisine et les huiles alimentaires, c’est faire le choix d’être un acteur majeur de l’économie circulaire. L’objectif principal de notre société est de travailler avec des entreprises luxembourgeoises en mesure de traiter les déchets collectés. En effet, l’ensemble des déchets alimentaires est acheminé vers des partenaires locaux. Malheureusement, aujourd’hui, il n’existe pas de solution locale pour les huiles végétales, mais nous nous engageons toujours à trouver des partenaires proches de nos frontières pour réduire au maximum notre impact carbone », concluent-ils.