Une démarche de certification ambitieuse et multisectorielle
Le Luxembourg dispose enfin d’un label de certification des bâtiments verts qui, en plus d’être adapté aux spécificités réglementaires du pays, permet d’apprécier la durabilité d’une construction dans sa globalité. Valideo constitue un gage de bon comportement environnemental et une plus-value objective pour tout projet certifié.
Rencontre avec Ir. Patrick Counotte, directeur, Ir. Bernard Henrotay, directeur commercial et Ing. François Schwall, coordinateur en construction durable chez Secolux.
On connaît surtout Secolux pour la réalisation de contrôles techniques des bâtiments dans le cadre des garanties décennale et biennale, pour ses activités en tant qu’organisme agréé par l’Inspection du Travail et des Mines, ou dans une moindre mesure, pour ses activités en tant que coordinateur de sécurité.
Secolux est aussi un organisme actif dans le secteur de la construction durable qui effectue des tests d’étanchéité à l’air, des examens à la caméra thermographique, est en mesure d’établir et de réaliser des contrôles des certificats de performance énergétique (CPE) pour les bâtiments résidentiels et fonctionnels, mais pas seulement.
Depuis quelques années, la société propose ses services en matière de certification des bâtiments verts. Au sein de l’équipe multidisciplinaire d’une trentaine d’ingénieurs qu’elle emploie, elle dispose d’assesseurs habilités à délivrer les certifications Valideo, BREEAM et DGNB. Elle va même plus loin: alors que le Luxembourg ne disposait pas encore d’un label qui lui soit propre en matière de construction verte, la société-mère de Secolux, Seco, a décidé, en collaboration avec le CSTC (Centre scientifique et technique de la construction), d’adapter le label belge Valideo aux spécificités réglementaires locales.
C’est aujourd’hui chose faite. Un bâtiment a déjà été certifié (celui de la Bank of New York dans le bâtiment Vertigo à la Cloche d’Or, qui lui-même est HQE) et 92.000 m2 répartis dans six bâtiments sont en passe de l’être. A titre informatif au Grand-Duché, deux bâtiments sont certifiés BREEAM et un bâtiment est certifié DGNB.
Toute démarche de certification volontaire présente de nombreux avantages. Elle permet de bénéficier d’un point de vue indépendant et neutre, de recenser un certain nombre d’informations sur l’impact environnemental d’un bâtiment et de devancer la réglementation en se plaçant au-dessus du niveau d’exigence légal. Une certification constitue également à la fois un argument de vente -en cas de cession- et de communication -pour une entreprise ou une institution qui souhaite souligner son engagement dans le développement durable. Enfin, c’est un outil qui permet de comparer différents projets, qu’il s’agisse de bâtiments neufs, en rénovation ou en réaffectation
Valideo marque des points supplémentaires et ce, à plusieurs niveaux. Outre le fait évoqué plus haut que cette certification soit la seule à être conçue spécifiquement pour le marché luxembourgeois, elle propose une approche globale de la construction durable. C’est donc, à ce jour, la démarche de certification la plus complète et la plus cohérente, dans le sens où elle observe chaque critère de manière objective, de manière à ce que les trois piliers du développement durable -économie, environnement et social- soient en concordance.
Concrètement, la démarche se déroule en trois étapes.
La première est l’attestation, qui consiste à évaluer les qualités en construction durable d’un bâtiment à partir du référentiel mis au point par Secolux et le CSTC. Ce dernier porte sur un ensemble des paramètres sociaux, économiques et environnementaux structurés en quatre thèmes (site et construction, gestion, confort, valeur sociale) et seize rubriques, mais également sur l’ensemble des étapes de la vie d’un ouvrage: construction, exploitation, rénovation, réaffectation. L’attestation se déroule sous la houlette d’une commission scientifique destinée à contrôler le bien-fondé des critères et d’une commission d’avis dont le rôle est d’orienter le développement du label en fonction de la demande du marché.
Vient ensuite la certification. C’est alors un organisme indépendant – le BCCA- qui fonctionne sous accréditation qui prend le relais pour vérifier que le contenu de l’attestation est en conformité avec la réalité.
La dernière étape est l’enregistrement et la publication officielle du certificat sur www.valideo.org. Ce dernier est accessible à tous et reprend la notation exprimée sous forme d’une roue (cf. illustration) sur base des documents techniques du projet.
Tout au long de ce processus, Secolux accompagne le demandeur et ce, des études préliminaires pour mieux orienter les choix structurants jusqu’à la finalisation du projet. Ainsi, il est possible de développer des solutions innovantes au cours de l’élaboration et d’agir de façon préventive. L’utilisateur final est au centre de la réflexion et le client est pleinement impliqué dans cette démarche participative. Il a, par exemple, la liberté de fixer ses priorités et ses objectifs à atteindre.
Du fait de son expérience sur le terrain -plus de 900.000 m2 sont concernés par la certification en construction durable au niveau du groupe – et de sa connaissance des spécificités de différentes certifications, Secolux peut aider au cours de l’une d’entre elles à initier la démarche pour une seconde, ce qui permet, entre autres, d’éviter des frais administratifs.