Luxembourg Attractiveness Survey: quels facteurs influencent les décisions d’investissement en faveur du Grand-Duché?

L’un des principaux moteurs de la croissance d’un pays réside dans sa capacité à attirer les investissements. EY a le plaisir de présenter sa deuxième Luxembourg Attractiveness Survey – une étude reconnue pour évaluer ce qui rend un pays compétitif au niveau international et quels sont les principaux obstacles à sa croissance perçus par les investisseurs (potentiels).

Au niveau européen, l’étude sert de référence depuis 22 ans. Elle reflète à la fois la réalité des investissements directs étrangers (IDE) dans le pays à travers l’analyse des investissements qui créent de nouveaux emplois, et par une enquête d’opinion reflétant la perception des décideurs internationaux.

En cette année électorale, les objectifs nationaux du Luxembourg sont plus que jamais au cœur des discussions. Les directions stratégiques prises aujourd’hui joueront un rôle important pour attirer ou décourager les investissements dans le pays au cours des prochaines années.

 

Le Luxembourg tire son épingle du jeu, mais attention à l’excès d’optimisme

Avec 37 projets d’IDE en 2022 (contre 25 en 2021), le Luxembourg affiche une forte progression de +48 %. Pour la deuxième année consécutive, le pays se classe premier en nombre de projets d’investissement par habitant avec 5,83 projets / 100 000 habitants contre 3,94 en 2021.

En Europe, 5 962 projets ont été annoncés en 2022 – une augmentation marginale de 1 % par rapport à 2021.

La France, le Royaume-Uni et l’Allemagne conservent leur place sur le podium, représentant à eux seuls plus de 50 % du total des projets pour l’Europe. Les pays reconnus pour leurs capacités de nearshoring et de back-office, comme le Portugal, l’Italie, la Turquie et la Pologne, ont grimpé dans le classement avec des augmentations à deux chiffres (respectivement +24 %, +17 %, +22 % et +23 %). L’Irlande, qui établit de nombreux parallèles avec le Luxembourg, notamment dans le domaine de la finance et de la gestion d’actifs, est un pays à surveiller, avec un bond de 21 % des IDE.

Par ailleurs, alors que 67 % des investisseurs prévoient d’investir en Europe au cours des 12 prochains mois, 11 % citent spécifiquement le Luxembourg comme l’un des pays les plus attractifs d’Europe, contre 9 % l’année précédente. Cela place le Luxembourg à la 8e place ex aequo avec la Suisse.

 

Les IDE se développent principalement dans les activités de support, en contraste avec les ambitions du pays

Les services de soutien à l’économie, plus grands moteurs de croissance du Luxembourg, ont représenté 54 % de l’ensemble des projets d’IDE. Cette destination d’investissements contraste toutefois avec l’objectif du pays d’attirer des activités industrielles et primaires. Les projets directement liés au secteur manufacturier ont même diminué de moitié.

 

Pénurie de main-d’œuvre et fiscalité parmi les principaux obstacles à l’attractivité

Les considérations qui ressortent de l’étude cette année ont légèrement évolué et ont mis en évidence des secteurs clés sur lesquels il convient de se concentrer.

Agilité

Le secteur financier représente 27 % de la part d’IDE au Luxembourg, une part bien plus importante que dans l’ensemble de l’Europe (5 %). L’industrie des fonds prospère grâce à un écosystème financier agile, mais des signes d’alerte commencent à se manifester.

Si la « disponibilité du régulateur pour fournir une assistance » a été jugée meilleure que dans d’autres pays, plus de 40 % des investisseurs estiment que la vitesse de transposition est moins attrayante. Ce thème de l’agilité se retrouve dans tous les domaines de la finance et de la gestion d’actifs, où le Luxembourg doit s’efforcer de trouver un équilibre sain entre pragmatisme et conformité.

Développement durable

Le Luxembourg est entré avec succès dans le monde de la finance verte il y a plusieurs années, bénéficiant de l’adoption précoce d’initiatives telles que le Luxembourg Green Exchange (LGX). Cependant, au-delà de se contenter sur le suivi des orientations de l’UE, le Luxembourg est encouragé à adopter une approche proactive et à façonner activement le paysage de la finance durable. La collaboration et la coordination entre les différentes parties prenantes seront essentielles.

Investissements alternatifs

Les réformes du règlement relatif aux fonds d’investissement européens à long terme (ELTIF 2.0) et l’émergences de stratégies d’investissement de détail offrent au Luxembourg la possibilité de répondre aux besoins changeants du marché. Pour conserver sa position de leader, le Luxembourg devra s’attaquer aux complexités opérationnelles découlant des nouvelles réglementations.

Industrie

Pour rester attractif, 40,4 % des répondants ont indiqué que le Luxembourg devrait se concentrer sur le soutien aux industries et à l’innovation, suivi par le soutien aux petites et moyennes entreprises (36,4 %). Les investisseurs sont optimistes quant aux compétences de la main-d’œuvre luxembourgeoise et plus de 80 % considèrent que les écosystèmes industriels du Luxembourg sont aussi durables et performants, voire plus, que ceux d’autres pays, mais le nombre d’IDE pour ces activités (fabrication, recherche et développement, la logistique, etc.) ne reflètent pas encore ces perceptions.

Avec plus de 60 entreprises spatiales, des laboratoires de recherche et 800 professionnels employés, le Luxembourg est un leader dans le secteur « Space ». L’industrie spatiale a le potentiel d’attirer plus d’acteurs internationaux, et devra se connecter davantage aux autres centres d’expertise, notamment aux États-Unis, pour consolider sa position.

Fiscalité

La réduction de la fiscalité était la priorité numéro une dans l’édition 2022 de l’enquête, mais est tombée au sixième rang cette année. Plus de certitude fiscale, une simplification des systèmes d’imposition et plus de pragmatisme pour tous les contribuables sont les sujets qui figurent désormais en tête des souhaits des investisseurs dans leur prise de décision.

80 % des investisseurs estiment que l’approche fiscale appliquée aux « entreprises technologiques mondiales » est au même niveau, voire meilleure, que celle d’autres pays (65 % en 2022). Cependant, les recommandations incluent d’apporter plus de précision dans l’écriture des directives en cours d’élaboration, telles que le Pillar II ou ATAD 3.

Talent 

Comme en 2022, le pôle « Talents » est cité comme attractif pour l’investissement au Luxembourg, tout en étant considéré comme à risque. Les investisseurs saluent le pays pour sa culture du travail flexible et saine pour les employés, le plaçant en 4ème position pour cet aspect après l’Italie, l’Irlande et le Royaume-Uni.

En réalité, des chiffres inquiétants montrent qu’il faut s’attaquer d’urgence à la pénurie de talents. Outre la question du logement et de la réduction de la pression fiscale sur les particuliers, les recommandations portent sur le renforcement du développement des compétences professionnelles et techniques, l’amélioration de la flexibilité du travail, la rationalisation du processus d’obtention des visas, des permis de travail, ainsi que la digitalisation des services aux citoyens.

 

Conclusion

Le Luxembourg reste incontestablement un choix favorable pour les IDE en Europe aux yeux des décideurs internationaux. Cependant, il est crucial de relever en priorité les principaux défis liés à l’acquisition de talents et aux questions fiscales, afin de maintenir et d’améliorer l’attractivité du pays. Négliger ces aspects pourrait potentiellement entraver le succès d’autres efforts en cours visant à améliorer la position du Luxembourg en tant que destination d’IDE.

 

Communiqué par EY
Photo: ©EY