Lancement du Haut Comité à la transformation numérique et présentation des résultats de l’étude de l’OCDE sur le gouvernement numérique au Luxembourg
Le 28 septembre 2022 a eu lieu le lancement officiel du Haut Comité à la transformation numérique, présidé par Xavier Bettel, Premier ministre et ministre de la Digitalisation, et Marc Hansen, ministre délégué à la Digitalisation.
Le Haut Comité à la transformation numérique, un composant central de la gouvernance numérique adoptée par le Conseil de gouvernement en février 2020, regroupe en son sein les différents ministères, des représentants de la société civile et du patronat ainsi que des experts de divers horizons. De par sa composition, le Haut Comité est voué à considérer les enjeux de la digitalisation d’après diverses perspectives touchant à l’économie, le travail, l’éducation, la santé, la formation continue ou encore les services publics numériques. Ses membres se réuniront deux fois par an pour proposer, analyser et discuter d’initiatives et de projets potentiels pour faire avancer le gouvernement numérique, tout en considérant l’inclusion numérique de tous les citoyens.
Lors de sa prise de parole, Xavier Bettel a rappelé les excellents résultats obtenus par le Luxembourg dans les benchmarks internationaux, tout en insistant sur le fait qu’il ne faut jamais s’en satisfaire, dans l’intérêt des citoyens et des entreprises. En choisissant une approche transversale et transsectorielle au sein du Haut Comité, le ministère de la Digitalisation entend faciliter la digitalisation dans tous les domaines de la société.
Le Premier ministre a également rappelé qu’aucun citoyen ni aucune entreprise ne doit rester à la traine. «La fracture numérique ne doit pas dépendre de l’endroit où l’on vit, de sa situation socio-économique ou de sa catégorie d’âge», a déclaré Xavier Bettel. «Mir wëlle bleiwe wat mir sinn, mee mir wëllen net stoe bleiwe wou mer stinn.»
Étude de l’OCDE sur le gouvernement numérique
Les résultats de l’étude «Digital Government Review of Luxembourg – Towards more digital, innovative and inclusive public services», commanditée par le ministère de la Digitalisation auprès de l’OCDE en 2021, a fait office de discussion de démarrage lors de la première réunion du Haut Comité en présence de la secrétaire générale adjointe de l’OCDE, Kerri-Ann Jones, et de la cheffe de l’unité «Gouvernement numérique et données» de l’OCDE, Barbara Ubaldi. Lors de cette présentation, Kerri-Ann Jones a notamment salué le choix du Luxembourg de se soumettre à un tel examen par l’OCDE.
L’étude repose sur une série d’échanges avec les diverses entités étatiques luxembourgeoises: au total 23 ministères et 19 administrations y ont pris part au travers de questionnaires sur la digitalisation au Luxembourg, ainsi que de réunions plus techniques entre l’OCDE et des hauts fonctionnaires autour de sujets plus ciblés dans leurs domaines d’expertise respectifs. Deux ateliers spécifiques portant sur les thèmes «Data-driven public sector» et «Service Design and Delivery» ont clôturé les entretiens avec l’OCDE.
Seize recommandations pour faire avancer le gouvernement numérique
Dans son état des lieux de la digitalisation au Luxembourg, l’OCDE a formulé 16 recommandations pour que le pays avance vers un gouvernement numérique réussi tel qu’il est préconisé par les instances internationales.
Parmi celles-ci, l’OCDE a relevé l’importance de s’appuyer sur une gouvernance consolidée dans le domaine de la digitalisation afin d’avancer de manière cohérente et réfléchie. La nécessité de disposer des leviers politiques et catalyseurs adéquats et de solides capacités dans le domaine du secteur public est également une des conclusions de l’étude. Enfin, l’OCDE a souligné le fait que le Luxembourg doit se doter d’une vision et d’une stratégie commune pour partager et traiter les données ainsi que de développer une approche agile et innovante, axée sur l’utilisateur dans la conception de services publics.
Lors de son intervention, Barbara Ubaldi a énoncé une conclusion majeure qui ressort de l’étude: le Luxembourg peut s’appuyer sur les fondations qui ont été construites ainsi que sur la confiance que la population démontre envers ses instances dirigeantes afin de paver au mieux le chemin vers un gouvernement numérique. Elle a également salué le choix du ministère de la Digitalisation d’ouvrir les portes du Luxembourg à l’OCDE et de rechercher humblement et courageusement une analyse externe et indépendante de la situation actuelle.
Le Luxembourg engagé sur la bonne voie
Pour Marc Hansen, ministre délégué à la Digitalisation, l’étude de l’OCDE confirme que le Luxembourg se trouve sur la bonne voie pour atteindre l’objectif ambitieux que s’est donné le gouvernement. L’existence même du ministère de la Digitalisation en témoigne, selon le ministre délégué.
Les projets du ministère de la Digitalisation initiés depuis sa création sont déjà en ligne avec les recommandations de l’OCDE. Ainsi, Marc Hansen a relevé la gouvernance numérique adoptée par le Conseil de gouvernement, par laquelle ont été créés le Haut Comité à la transformation numérique et le Comité interministériel à la Digitalisation, pour inciter et soutenir une collaboration régulière entre les entités représentées au sein de ces comités. La création du GovTech Lab est selon le ministre délégué à la Digitalisation un autre projet phare du ministère de la Digitalisation et du CTIE qui, au travers de l’innovation ouverte, vient soutenir et accélérer l’innovation technologique au sein de l’État.
Par ailleurs, la plateforme dédiée à la simplification administrative participative www.zesumme-vereinfachen.lu ou bien le Plan national d’inclusion numérique élaboré par le ministère de la Digitalisation, de concert avec un groupe interministériel dédié à ce sujet, sont deux éléments supplémentaires essentiels pour atteindre un gouvernement numérique basé sur une approche conviviale et intégrative des services publics, faisant la part belle à des services axés sur l’utilisateur final et proposant une participation active de ces utilisateurs.
L’étude de l’OCDE relève également plusieurs domaines dans lesquels le Luxembourg doit encore faire de plus amples efforts, par exemple se doter d’une culture des données. Selon l’OCDE, le Luxembourg dispose des infrastructures nécessaires pour un traitement des données efficaces ainsi que de la confiance des citoyens dans les instances publiques. La mise en place d’un cadre national d’interopérabilité (NIF) offre une base solide pour traiter et mieux appréhender de grands volumes de données, ce qui permettra à l’État de proposer des services publics efficaces et proches des besoins des utilisateurs.
Marc Hansen a déclaré: «Nous avons donc encore une marge de progression. Nous devons continuer nos efforts pour essayer de faire monter tout le monde dans le bateau du numérique dans les meilleures conditions possibles.»
Toutes les recommandations de l’OCDE seront à présent analysées en détail par le ministère de la Digitalisation et discutées lors des prochaines réunions du Haut Comité.
Lien vers l’étude: https://www.oecd.org/publications/digital-government-review-of-luxembourg-b623803d-en.html
Communiqué par le ministère de la Digitalisation
Photo: SIP / Jean-Christophe Verhaegen