L’aventure, version électrique

Les Voyages Emile Weber viennent de passer la barre symbolique du millionième kilomètre roulé à l’électrique. Symbole d’autant plus important lorsqu’on sait que l’entreprise de transport public aux 140 ans d’histoire s’est lancée dans l’électrique en février 2018. Le groupe est fort d’une flotte qui se compose d’une quarantaine de bus électriques et de quelques 1.200 employés. Interview de Cyrille Horper, responsable communication du département mobilité du groupe.

 

Pour arriver au 100% électrique, quelques étapes ont dû être franchies…

En effet, l’électrification de la mobilité ne s’est pas faite d’un jour à l’autre: notre programme baptisé «empoweringMobility» a débuté dès 2008 avec la livraison des premiers autobus hybrides. En 2015, le projet UREVO a vu le jour avec trois autobus plug-in hybrides capables de rouler en mode 100% électrique à travers la Ville de Luxembourg. Puis en février 2018, nous avons électrifié la ligne 305, première ligne RGTR 100% électrique du Grand-Duché.


Depuis, les choses se sont-elles accélérées?

C’est le moins que l’on puisse dire! Cinq mois plus tard, nous avons mis en service un nouveau dépôt à Bissen avec l’arrivée de six autobus électriques destinés à l’électrification de la ligne RGTR 290. Depuis janvier de cette année, nous assurons également le premier transport scolaire électrique du pays. Enfin, avec la livraison de huit autobus du type Mercedes eCITARO, nous sommes arrivés à une flotte composée de 40 autobus électriques.

 

Cette dynamique ne semble pas s’arrêter…

Non, car il existe une grande volonté politique de décarboniser les transports publics, ou tout du moins le réseau RGTR, d’ici 2030. C’est un objectif tout à fait réalisable au regard de notre évolution actuelle. Tout le défi des prochaines années réside dans l’évolution des technologies et l’augmentation de l’autonomie des bus électriques. Ce que nous favorisons en choisissant minutieusement et en testant les modèles en fonction de nos besoins réels.

 

La digitalisation est-elle intrinsèque à l’électrification du transport public?

La digitalisation et l’électrification vont en effet de pair dans la mesure où le chargement de notre flotte électrique est géré et optimisé par des logiciels informatiques. Nous avons donc investi d’importants moyens dans les infrastructures de recharge; le but étant de disposer de bornes à la fois rapides et compatibles avec tous les modèles.

Nos mécatroniciens travaillent désormais plus avec un ordinateur portable qu’avec une clé à molette et doivent être toujours au fait des évolutions technologiques. Si l’entretien est moins important qu’avec un moteur thermique, il peut être beaucoup plus dangereux au regard des systèmes à haute tension.

Seuls les chauffeurs qui ont suivi des formations spécifiques peuvent prétendre à la conduite de nos bus électriques et il en va de même pour les mécatroniciens qui les entretiennent. Nous accueillons également régulièrement le CGDIS (Corps grand-ducal d’incendie et de secours) pour qu’ils puissent s’entraîner sur ces modèles ô combien complexes.

La digitalisation nous permet également de suivre toutes les données du véhicule en temps réel. Nous sommes ainsi informés sur les meilleurs conducteurs et ceux qui doivent encore s’améliorer mais il s’agit aussi d’un moyen de protection pour les chauffeurs en cas d’accident ou de simple réclamation.

 

A côté du millionième kilomètre roulé en électrique, Voyages Emile Weber fête également un autre événement…

En effet, en avril nous avons fêté le 20e anniversaire du Nightlifebus. En 1999, l’Administration communale de Niederanven et Voyages Emile Weber ont proposé un bus de nuit cinq week-ends durant. Cette période d’essai a connu un grand succès, ce qui a mené à la pérennisation de ce service.

Dix autres lignes nocturnes se sont ajoutées depuis pour former un réseau de plus de 487 kilomètres… et nous n’en sommes pas peu fiers.

 

Bientôt, vous allez également vous installer en Allemagne…

Oui! Nous avons reçu la mission de rouler pour le Verkehrsverbund Region Trier (VRT), qui est l’équivalent du RGTR dans le sud de la région de l’Eifel. Dès le 16 décembre 2019, nous desservirons quinze nouvelles lignes à travers le triangle Bitburg-Trèves-Irrel. Nous y déploierons 42 bus (dont 20 flambants neufs) tous flanqués des couleurs du VRT et quelques 75 chauffeurs.

C’est donc une aventure qui n’est pas près de s’arrêter d’aussi tôt!

 

Emile weber en chiffres
700 véhicules
Dont 40 autobus électriques
1.200.000 kilomètres parcourus en autobus électriques
1.200 employés

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