L’édition 2018 du guide Investment Funds in Luxembourg d’EY Luxembourg vient de paraître

L’édition 2018 du guide Investment Funds in Luxembourg, A technical guide d’EY Luxembourg vient de paraître. Ce guide est conçu afin de répondre à de nombreuses questions liées à la constitution et au fonctionnement de fonds d’investissement au Luxembourg. L’édition 2018 inclut les dernières mises à jour en termes de législation et de réglementation.

A première vue, l’année dernière pourrait être considérée comme ayant été très profitable pour l’industrie, avec une augmentation de 15% des actifs sous gestion, de 5% de flux d’actifs et de 10% des bénéfices alors que les marges se sont, dans leur ensemble, maintenues à un niveau proche des 37%.

 

Ces tendances positives ont été soutenues par:

– Une forte demande sous-jacente pour les produits d’investissement due au vieillissement démographique, la tendance au recours à l’épargne à long terme par les personnes privées et l’augmentation de la classe moyenne dans les pays émergents.

– la hausse des marchés boursiers (surtout le marché des actions) dans le monde entier, combinée à un environnement de taux d’intérêt relativement faibles donnant lieu à d’importants flux d’actifs dans le secteur passif avec un intérêt prononcé et des flux d’actifs significatifs enregistrés dans le secteur alternatif.

 

Malgré les nombreuses communications positives sur la croissance du secteur passif qui ont fait la une de l’actualité, les gestionnaires actifs qui ont pu démontrer avoir généré des performances positives ont été et continueront à être en mesure d’attirer des actifs. Toutefois, ces annonces, de prime abord positives, masquent certaines failles critiques pour l’industrie, qui devront être traitées au cours des années à venir. Bon nombre d’entre elles existent depuis un certain temps déjà et sont notamment les suivantes :

  1. La mise en œuvre de l’agenda réglementaire, en permanente évolution, rendue plus compliquée encore par de nombreuses incertitudes sur le plan politique (dont le Brexit).
  2. L’augmentation de la structure des coûts découlant de la mise en œuvre de l’agenda réglementaire combinée à l’absorption de certains coûts précédemment facturés à l’investisseur.
  3. Des pressions à la baisse sur les coûts totaux – dues à un phénomène de contagion (ou à un alignement actif ?) avec les politiques de prix en vigueur dans le secteur passif combinées aux attentes accrues des investisseurs et des régulateurs en matière d’optimisation du rapport qualité/ prix dans le secteur alternatif.
  4. Les coûts d’investissement liés à la technologie et à l’innovation en matière de numérique nécessaires pour toutes les composantes de la chaîne de valeur associés aux défis liés posés par la nouvelle donne en matière de compétitivité et la demande croissante des investisseurs pour une offre de services numériques.

En plus de ces défis, le phénomène du « vainqueur remporte tout » prend de l’ampleur, les 10 plus importants gestionnaires d’actifs mondiaux attirant 80% du total des flux d’actifs. « Les acteurs les plus importants sont considérés comme les meilleurs » étant donné que leur taille induit une meilleure marge opérationnelle ainsi qu’une meilleure rétention des actifs. En outre, les investisseurs, privés et institutionnels, prêtent une attention accrue aux retours autres que financiers en demandant davantage de solutions de conformité. Au cours des trois prochaines années, tous ces nouveaux éléments devraient, selon toute vraisemblance, se traduire par un taux de croissance des actifs sous gestion de l’ordre de 4 à 5% par an ainsi que conduire à une stagnation des revenus et à un élargissement du fossé entre les gagnants et les perdants.

 

Par conséquent, la seule question primordiale restante est : comme rester pertinent et poursuivre sa croissance dans cette période de changements constants ? Une stratégie à deux volets impliquant amélioration de la distribution et poursuite de la croissance est indispensable pour tirer parti des périodes favorables restantes tout en se préparant à une phase de turbulence et de temps plus difficiles.

 

L’amélioration de la distribution impliquera d’acquérir une meilleure connaissance de l’investisseur par l’identification claire du client à cibler, l’utilisation des données clients pour anticiper leurs besoins d’achat et par-dessus tout, « garder la main » sur la relation client. Qui plus est, l’évolution des produits et une certaine agilité seront essentielles, tout comme s’éloigner des produits pour s’orienter davantage vers des solutions ainsi que privilégier les rendements absolus aux rendements relatifs (avec un alignement de la politique de prix) et fournir des solutions d’investissements durables/ de type ESG. Tous ces changements impliqueront une amélioration du processus d’investissement par l’utilisation de données et d’informations alternatives ainsi que le recours à l’intelligence artificielle.

 

Continuer à grandir: étant donné ses répercussions sur les économies d’échelle, la taille d’une entreprise est à prendre en considération. En effet, les coûts en proportion des actifs sous gestion d’une grande entreprise équivalent à la moitié de ceux des petites entreprises, les flux sortants pour les petites entreprises équivalant au double de la moyenne de l’industrie. Les plus grandes entreprises ont également davantage de fonds à consacrer à l’innovation et il y a une tendance croissante des détenteurs d’actifs institutionnels vers la recherche de partenaires stratégiques moins nombreux mais de plus grande envergure. Par conséquent, si une croissance organique s’avère impossible, il importe de se tourner vers les acquisitions afin d’acheter davantage d’actifs du même type et ainsi arriver à des synergies en termes de coûts ou pour acquérir de nouvelles capacités, telles que par exemple des connaissances en matière d’analyse quantitative, l’extension du réseau de distribution ou l’obtention d’une couverture géographique plus étendue.

 

Ce guide peut être téléchargé sur le site internet d’EY Luxembourg à l’adresse suivante: ey.com/lu