Une décennie de savoir-faire, près d’un siècle de philosophie

2017 est une année doublement spéciale pour Georges Carbon: alors que son entreprise spécialisée dans le transport de personnes à mobilité réduite soufflera bientôt sa dixième bougie, celle de l’affaire familiale aurait eu 90 ans. Interview anniversaire, ô combien nostalgique.
 
Parlez-nous de l’évolution de votre entreprise.
 
En 1927, mon arrière-grand-père a lancé une société de transport à Saeul qui proposait un service de navettes entre Arlon et Mersch. A sa mort en 1929, ses quatre fils ont repris son activité et ont été des pionniers des transports publics luxembourgeois en reliant des villes telles que Wiltz ou Luxembourg-Ville. Après la guerre, mon grand-père et ses frères se sont chacun mis à leur propre compte.
J’ai personnellement redémarré en 2007 en tant qu’indépendant, et ce, sans aucun soutien financier de l’Etat. Le projet Novabus a vu le jour en proposant un service de transport pour les personnes à mobilité réduite. En 2008, j’ai réussi à démontrer aux ministres en fonction de l’époque, toute l’importance du projet et la demande qu’il y avait dans ce domaine grâce à l’adoption d’une directive européenne qui a imposé à chaque pays d’assurer la mobilité des personnes nécessiteuses. Aujourd’hui, entre 7 et 12% de la population européenne sont des personnes à besoins spécifiques, et nous proposons d’assurer leur mobilité.
 
Comment se passe la prise en charge des personnes à mobilité réduites chez Carbon ?
Dès lors que tous nos clients ont des besoins spécifiques, nous les considérons d’abord comme des patients. Nous avons l’agrément de la CNS pour faire du transport en taxis-ambulance en position assise. Nos minibus possèdent de très larges portes et sont équipés d’une rampe d’accès, de mains courantes, d’escaliers escamotables,… Prochainement, nous prévoyons de lancer également un système de taxis-ambulance en position couchée, en aménageant nos véhicules de manière à pouvoir y installer un brancard.
 
Vous êtes aussi très impliqué dans la RSE et avez reçu le prix de l’INDR le 9 juin passé…
Ce label est une reconnaissance de ce que nous avons toujours été. Dès nos débuts, nous avons fait le choix de n’engager nos collaborateurs qu’auprès d’institutions dédiées à l’emploi. Et force est de constater que la collaboration avec l’Adem et le Forum pour l’emploi s’avère fructueuse puisque nous sommes aujourd’hui forts de notre quarantaine d’employés.
Au fil des années, l’entreprise s’est de plus en plus intéressée à la dimension durable du métier. Les garages sont par exemple équipés d’un système de récupération d’eau de pluie avec laquelle les véhicules sont lavés en utilisant des produits biodégradables. Des panneaux photovoltaïques ont aussi été installés sur les toits.
Les valeurs humaines ont toutes leur place dans une petite entreprise comme celle de Carbon. En investissant dans le meilleur matériel, qu’il s’agisse des pneus, de l’huile moteur et des outils mais aussi des écrans, claviers et chaises de bureau, les collaborateurs peuvent travailler dans les meilleures conditions et cela se reflète dans le travail accompli. Le prix ESR met ainsi en vitrine une responsabilité depuis longtemps endossée par l’entreprise. Ce sont des valeurs qui devraient aller de soi.
 
Un mot sur vos chauffeurs…
La qualité de notre service dépend essentiellement de nos chauffeurs et de leur motivation. Nous veillons à assurer leur savoir-faire grâce à des formations régulières. La plupart du temps ils sont seuls avec les clients et doivent donc mettre en confiance les passagers et pouvoir résister à des situations de stress sans jamais rien laisser transparaître. Tout en respectant le code de la route, ils doivent pouvoir rassurer leurs passagers et plus particulièrement ceux dont le handicap est lié à un accident de la route. Les personnes transportées ont souvent été des conducteurs et observent donc attentivement les gestes du chauffeur pour voir s’ils peuvent lui faire confiance.
 

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