Vers une recherche qui améliore notre santé et change les modes de vie

 
Le Luxembourg Institute of Health (LIH) nomme une nouvelle directrice à la tête de l’un de ses trois départements de recherche, le « Department of Population Health », véritable pierre angulaire de l’institut et de son développement en recherche translationnelle. Experte en santé publique, épidémiologie, méthodologie et statistiques pour la recherche clinique, avec un intérêt particulier pour la cancérologie, et auparavant chercheur, médecin et professeur au Centre Hospitalier Universitaire de l’Île de la Réunion, le Prof. Laetitia Huiart a rejoint le LIH en août 2017. Elle y appliquera une ligne de recherche qui impactera la santé et les habitudes de vie de la population grâce à une étroite collaboration avec les acteurs nationaux de la santé. Son expertise sera un élément clé dans la mise en musique de la nouvelle stratégie scientifique de l’institut.
 
Développer une recherche en santé publique…
En rejoignant le LIH pour y diriger le « Department of Population Health », le Prof. Laetitia Huiart s’est lancé un nouveau défi. Ce qui a surtout attiré la directrice, c’est le dynamisme du Luxembourg et son ouverture sur  la recherche. « Ici il y a une grande volonté de développer la recherche et de se spécialiser dans des domaines pointus », exprime-t-elle. « Les instituts de recherche sont profondément engagées dans leurs missions et conduisent de la recherche à un niveau élevé. Il existe  une certaine proximité entre les acteurs de la recherche et le monde de la politique, qui n’est possible que dans un pays de petite taille et enclin au développement. Je suis séduite par cet environnement à fort potentiel d’innovation. »
Le « Department of Population Health » possède une expertise unique au Luxembourg pour la conception et la mise en œuvre de la recherche clinique en lien étroit avec le monde hospitalier. Par ailleurs, il conduit des recherches qui visent à prévenir et cibler les principales causes de maladies et de mortalité au Luxembourg. Il transmet des informations de santé publique aux acteurs de santé principaux au Luxembourg, afin de leur permettre de prendre des décisions basées sur des données scientifiques.
Le Prof. Huiart souhaite restructurer le département suivant ses trois activités principales : la recherche clinique, la recherche en santé de la population et l’expertise en santé publique. Cette restructuration donnera davantage de visibilité à la recherche clinique, l’une des compétences majeures du LIH. « Le département doit pouvoir jouer un rôle décisif et moteur dans le développement de la recherche translationnelle au LIH en amenant aux patients les innovations issues de la recherche fondamentale», souligne le Prof. Huiart. Pour partager l’expertise des chercheurs, elle voudrait de plus renforcer l’échange avec les acteurs de la santé.
« Mon objectif est de mettre les enjeux de la santé publique sur le devant de la scène. Nous menons beaucoup d’études de santé qui permettent d’identifier de multiples facteurs de risques associés à des maladies comme les maladies cardiovasculaires par exemple. Les résultats de ces études permettront de formuler des recommandations en vue d’une meilleure prévention. Aujourd’hui, l’impact de nos études n’est pas encore assez important pour changer profondément les styles de vie et habitudes, notamment en ce qui concerne l’alimentation et l’activité physique », constate le Prof. Huiart.
 
… avec un impact sur la société
Le Prof. Huiart est convaincu qu’au Grand-Duché l’innovation en matière de santé publique à un niveau national est possible grâce à une meilleure collaboration entre tous les acteurs via des bases de données nationales. Selon elle, l’utilisation de technologies d’e-santé permettra d’analyser et d’échanger des données de santé plus efficacement. Véritable interface entre les professionnels de la santé et les patients, ces plateformes informatiques de santé permettront selon elle de faire un meilleur suivi médical et de donner des conseils personnalisés aux patients.
Au-delà de l’échange avec les acteurs de la santé, le Prof. Huiart souhaite aussi être à l’écoute de la population. Son ambition : faire de la recherche pour la population – avec la population. « Nous devons collecter et intégrer les opinions et questionnements des individus, en particulier des patients et des associations de patients, dans notre recherche »,  souligne-t-elle. « Nos questions scientifiques ne doivent pas être déconnectées de la vie des gens. La recherche doit servir la société, répondre à ses besoins. » 
 
Collaborer à l’international
La stratégie du Prof. Huiart devrait favoriser la coopération entre les différentes unités de recherche au sein du LIH, accroître la visibilité du Luxembourg en tant que site de recherche pour le domaine de la santé publique et de la recherche clinique, et avoir une réel influence sur les comportements de la population locale en matière de santé et d’hygiène de vie.
Afin d’avoir plus d’impact au sein de la communauté scientifique internationale, le Prof Huiart a l’intention d’initier de nouvelles collaborations et de rejoindre des réseaux européens de recherche. Elle souhaite renforcer les partenariats existants avec des universités ayant des cursus et des thématiques de recherche axés sur la santé publique comme l’Université de Lorraine ou encore l’Université de Maastricht.
 
Un parcours en santé publique
Le Prof. Huiart a un solide bagage scientifique. Après des études supérieures à Marseille, Paris et Montréal, elle empoche son diplôme en médecine avec une spécialisation en santé publique. En complément, elle effectue un doctorat en recherche clinique et santé publique dans le domaine de la pharmaco-épidémiologie. Pendant sa thèse, elle évalue l’adhésion à l’hormonothérapie de patients ayant eu un cancer du sein en analysant de grandes bases de données médico-administratives de plusieurs pays.
Le Prof. Huiart rejoint ensuite l’Institut Paoli-Calmettes à Marseille, un centre de prise en charge globale du cancer, où elle travaillera pendant huit ans avec une double casquette de clinicien et de chercheur. Son activité clinique était centrée sur  l’identification et la prise en charge des personnes à haut risque de cancer, notamment celles porteuses d’une mutation génétique, et complémentaire à son activité de recherche portant sur l’impact psycho-social des consultations médicales, l’adhésion des patients à la prévention et au traitement, ainsi que la communication entre médecins et patients. Elle intègre ensuite le Centre Hospitalier Universitaire de l’Île de la Réunion en tant que responsable du Centre de Méthodologie et Statistiques et directrice du Centre d’Investigation et d’Epidémiologie Clinique. Elle y enseignera également la santé publique pendant six ans avant de rejoindre le LIH.
 
 

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