Un accord avec Andy Schleck

Le marché automobile luxembourgeois est en pleine mutation, avec une baisse des motorisations diesel au profit de l’essence. Marc Devillet, directeur général d’Autopolis qui distribue onze marques, analyse cette évolution.
 
Comment se porte le marché automobile luxembourgeois?
Depuis quelques années, le nombre d’immatriculations nouvelles est en hausse. En 2017, il est 3 à 4% plus élevé qu’en 2016. Au niveau d’Autopolis, notre volume a augmenté sur trois ans de plus de 30%. Nous atteignons des chiffres de l’ordre de 5.600 voitures neuves vendues chaque année en plus de 2.000 voitures d’occasion.
 
La demande évolue-t-elle?
Le changement se situe surtout au niveau de la motorisation que nos clients choisissent. Il y a quelques années, la problématique des émissions de CO2 est apparue. Les premières voitures électriques ont été lancées mais elles n’étaient pas abouties. Nous en avons vendu très peu. Nous assistons aujourd’hui à un basculement violent dans certaines marques avec entre 50 et 80% de véhicules essences vendus. Il faut savoir qu’il y a quelques années, le marché était principalement diesel et 85% de nos véhicules étaient vendus en diesel. Aujourd’hui nous sommes plus proches du 50/50.
 
Les clients ont-ils pris conscience de la nécessité de réduire leur impact sur l’environnement?
Il y a une prise de conscience à travers les messages politiques ou dans les médias. Les clients réfléchissent aujourd’hui davantage dans ce sens quand ils roulent moins de 20.000 kilomètres par an. Il faut dire aussi que les motorisations se sont bien améliorées d’une part avec la cylindrée et d’autre part avec la consommation qui a diminué.
 
Proposez-vous des véhicules hybrides ou totalement électriques?
Chez Hyundai, nous avons la IONIQ, qui est 100% électrique. Opel arrive avec son Ampera-e qui aura 500 kilomètres d’autonomie, ce qui pourrait provoquer beaucoup de demande. Elle devrait arriver sur le marché luxembourgeois en début d’année prochaine. Les hybrides fonctionnent plutôt bien. Alors que nous ne vendions quasiment pas de Volvo T8 par la passé, le volume augmente aujourd’hui fortement.
 
Qu’est-ce qui motive les acheteurs de voitures hybrides ou électriques?
Sans doute l’intérêt fiscal. Il y a une prise de conscience mais la fiscalité intéresse énormément les gens et c’est sans doute leur premier élément de choix. Nous vendons de moins en moins de diesel, de plus en plus d’essence et il y a maintenant un réel intérêt pour les véhicules électriques. La discussion dans les showrooms sur les solutions électriques est quotidienne même si le basculement aura lieu dans quelques années.
 
Les incitations fiscales sont-elles suffisantes au Luxembourg pour pousser vers des voitures moins polluantes?
Je ne pense pas. Il y a des éléments fiscaux directs mais si on regarde les pays du nord de l’Europe, ils ont une vision différente avec des incitations énormes. En Hollande et dans les pays scandinaves, le parc électrique est bien plus développé. Un privé qui achète une Hyundai IONIQ au Luxembourg n’a pas grand-chose en retour.
 
Le diesel est-il condamné?
Non, je ne pense pas. En général, on remarque que les constructeurs automobiles travaillent toujours énormément sur le diesel pour en réduire les émissions de CO2 et la consommation car ils sont persuadés que ces motorisations ont encore un avenir. L’industriel automobile est soumis aujourd’hui à une pression gigantesque. D’une part il doit se développer en matière électrique, avec d’énormes investissements, de l’autre il doit continuer à améliorer et diminuer l’impact des moteurs thermiques. La solution sera multiple, avec de l’électrique dans les grands centres urbains, et de l’essence ou du diesel dans les campagnes.
 
Que représente Autopolis sur le marché luxembourgeois? 
Autopolis est une entreprise qui représente un peu plus de 10% du marché luxembourgeois avec une stratégie claire du choix; le choix de produits, avec 11 marques référencées, et toute une panoplie de services. Les 11 marques sont le groupe Fiat, avec Abarth, Alfa Romeo, Fiat et Jeep, Volvo, Opel, Hyundai, Suzuki et les marques américaines Corvette, Camaro et Cadillac. Notre volume nous a permis de développer des propositions commerciales comme le pickup service, le gardiennage de pneus avec montage en «pit stop». Nous stockons 12.000 pneus pour nos clients. Nous essayons toujours d’anticiper leurs besoins en nous demandant de quelle façon nous pouvons y répondre. Notre vision est de transformer Autopolis en centre de mobilité. Nous avons par exemple finalisé un accord avec l’ancien vainqueur du Tour de France Andy Schleck pour vendre des vélos à assistance électrique. Nous pourrions créer un pack voiture et vélo, par exemple.

Lire sur le même sujet: