La Semaine européenne de la mobilité, une plateforme d’échange
Depuis 2005, le Grand-Duché de Luxembourg participe chaque année à la Semaine européenne de la mobilité. L’objectif de la campagne est de sensibiliser à la mobilité durable ainsi que d’améliorer la santé et la qualité de vie des habitants. Pour cela, le Verkéiersverbond encourage les autorités locales à introduire et promouvoir des mesures de transport durable invitant leurs citoyens à essayer des alternatives à la voiture. Mais au-delà de cela, il y a manifestement un autre souhait: changer les mentalités et les pratiques, tout en s’enrichissant d’expériences venues d’ailleurs.
Initiée par la Commission européenne, la Semaine européenne de la mobilité ne vise pas à dénigrer la voiture comme moyen de transport. Selon Camille Gira, le secrétaire d’Etat au Développement durable et aux Infrastructures, l’usage du transport motorisé individuel devrait être repensé et adapté aux exigences environnementales et sociétales actuelles. Changer les mentalités est un véritable défi pour toute la chaîne de la mobilité. Des petits gestes au quotidien peuvent impacter positivement et durablement nos modes de vie. «Si nous arrivons à augmenter le nombre d’occupants à deux personnes par voiture, le problème de notre mobilité serait presque réglé du jour au lendemain», constate le secrétaire d’Etat.
La mobilité, l’affaire de tous
Si l’Etat manifeste son engagement à travers des campagnes de sensibilisation telles que les roadshows du ministre Bausch qui a sillonné le pays pour parler de mobilité, ou bien à travers les incitations tarifaires dans les transports en commun, les citoyens pourront quant à eux activement prendre part au projet de la réorganisation du réseau des RGTR. La mobilité semble être l’affaire de tous, et plus particulièrement celle des communes. Le directeur général du Verkéiersverbond, Gilles Dostert, se félicite de la collaboration fructueuse entre les coordinateurs locaux et le coordinateur national au sein du Verkéiersverbond. 26 communes se sont inscrites à la Semaine européenne de la mobilité. Quatre communes sont qualifiées pour participer à la remise des prix au niveau européen. Les critères de ce concours sont: une semaine d’animation et d’information pour les habitants de la commune, l’inauguration d’une ou de plusieurs mesures permanentes et la fermeture d’une ou de plusieurs artères principales de la commune. Les communes de Bissen, Colmar-Berg, Ettelbruck et la Ville de Luxembourg s’y sont engagées. Au final, sept communes organisent une journée sans voiture en 2017.
La Semaine européenne de la mobilité est également le moment pour les communes de mettre en place des mesures permanentes supportant la mobilité durable. Dans sa présentation de l’évènement, Gilles Dostert a mis en évidence des projets tels que la passerelle pour vélos sous le Pont Adolphe, la mBox de la commune de Colmar-Berg et l’élargissement de la piste cyclable à Bissen.
Changer les mentalités et s’ouvrir sur l’ailleurs
L’engagement au sujet de la mobilité n’est plus à démontrer, il y a incontestablement une dynamique au vu des projets qui fleurissent dans le pays: le tram sera opérationnel bientôt, les CFL lancent leur projet Flex carsharing,… L’engouement pour la pratique du vélo et l’usage des transports en commun sont des réalités, mais des résistances se font parfois ressentir. Changer les mentalités et les pratiques est un défi majeur…
Voir ce qui se passe ailleurs donne des idées et constitue un enrichissement et une reconnaissance du travail accompli. La grande conférence organisée par le Verkéiersverbond en clôture de la Semaine européenne de la mobilité sur le thème de la mobilité au temps de la troisième révolution industrielle, était l’occasion rêvée pour élargir le débat à d’autres expériences venues d’ailleurs. Pour illustrer le propos, François Bausch, ministre du Développement durable et des Infrastructures, a ouvert les débats sur le projet mLive qui «rassemble toutes les informations en temps réel du transport public au Luxembourg, synchronise l’offre existante avec les besoins de mobilité et permet ainsi la création de chaînes de mobilité intelligentes et flexibles».
Les intervenants européens de la conférence se sont ensuite succédés, apportant ainsi leur contribution et leurs expériences dans leurs pays respectifs. Si les uns ont souligné le rôle prépondérant du politique dans la planification de la mobilité durable notamment «en appliquant différentes stratégies d’influence sur les comportements», ou bien sur la nécessité d’inclure toute la population dans la mobilité au risque «de créer des tensions qui pourraient aller jusqu’à la révolte», d’autres ont mis l’accent sur des projets concrets de mobilité durable tels que les autoroutes pour vélos en Hollande ou l’optimisation du stationnement en Ecosse. «Voir ce qui se passe dans les pays limitrophes, découvrir des pratiques exemplaires de par le monde, voilà ce qui nous inspire. Réaliser ce qui se passe chez nous, voir quels efforts produisent quels résultats, voilà ce qui nous stimule à faire encore mieux», c’est ainsi que Gilles Dostert, a clôturé la conférence.
2.427 villes se sont engagées dans la campagne dont 41 luxembourgeoises. Depuis son introduction en 2002, l’impact de la Semaine européenne de la mobilité n’a cessé de croître. Agir localement, penser globalement, la formule semble prendre tout son sens.