La collaboration au cœur de la stratégie RSE
POST Group, premier employeur au Luxembourg, est un acteur très impliqué dans l’activité économique locale et internationale. Concernant la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), le groupe met avant tout l’accent sur le pragmatisme dont doivent faire preuve ses collaborateurs au quotidien et entend bien contaminer au passage les parties prenantes avec lesquelles il opère. Rencontre avec Valérie Ballouhey-Dauphin, directrice POST finance et RSE.
Vous êtes entrée en fonction, peu après la mise en place d’une nouvelle charte de gouvernance au sein du groupe, comment avez-vous géré cette transition?
En mai 2016, j’ai pris les fonctions de directeur POST finance et de directeur de la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) pour tout le groupe. D’une part, j’assure la gestion de l’activité bancaire, et d’autre part, je suis responsable de la démarche RSE des quatre lignes métiers du groupe, de toutes ses fonctions transversales ainsi que de ses filiales.
A mon arrivée le «paquet gouvernance» était déjà en place depuis le mois de mars 2016. Celui-ci est un ensemble de documents qui permettent de régir le mode de fonctionnement de l’entreprise et qui a fait l’objet d’un processus législatif classique, étant donné que nous sommes une entreprise publique. Cette loi permet notamment une plus grande flexibilité et une plus grande transparence dans les outils mis en place pour piloter l’entreprise.
Parlez-nous de votre stratégie RSE.
Dans notre dernier rapport RSE, nous avons fait le choix de nous focaliser sur quatre axes majeurs dans le cadre de notre démarche.
Le premier axe concerne la performance sociétale et englobe tout ce qui engage l’entreprise dans sa pérennité. De plus, notre déontologie est garantie par les différents organismes régulateurs qui supervisent nos quatre secteurs. Derrière cet axe on retrouve également notre stratégie d’achat fondée sur une charte qui engage aussi nos partenaires fournisseurs, pour la plupart acteurs de l’économie locale, à respecter certains principes de durabilité au niveau des commandes qu’ils nous livrent.
Un deuxième axe concerne les services et produits pour lesquels nous sommes conscients d’avoir une responsabilité en tant que commerçant et acteur économique dans la façon dont nous les concevons, produisons et distribuons. L’accessibilité à nos services et produits est également un de nos engagements forts.
Le troisième axe, qui concerne le savoir-faire et le capital immatériel, est essentiel pour nous car nous portons une attention particulière au développement de nos collaborateurs et à leur épanouissement, notamment par le biais des formations que nous mettons en place. En effet, nous sommes le premier employeur au Luxembourg; nous voulons donner la possibilité à chacun d’être employable que ce soit au sein du Groupe ou en dehors, en tant qu’acteur économique individuel.
Le quatrième et dernier axe concerne la gestion des ressources naturelles. 2017 va être une année chargée en changements à ce niveau car nous allons déménager dans un nouveau bâtiment peu consommateur en énergie et facile d’accès en transports en commun et cela aura évidemment un impact sur notre emprunte écologique. Un autre bâtiment à consommation minimale d’énergie est actuellement en cours de construction sur le campus de la Cloche d’or.
En 2014, vous avez réalisé un inventaire de carbone de vos activités. Quelles mesures avez-vous prises pour diminuer votre impact sur l’environnement?
Nous avons pour objectif d’atteindre une réduction de 20% de nos émissions de CO2 d’ici à 2020. C’est un moyen pour nous d’engager tout le monde dans cette dynamique d’utilisation optimale de l’énergie sous toutes ses formes. Cet exercice va être refait en 2018 pour mesurer les progrès que nous aurons accomplis. Avec la signature de la charte Lean&Green, nous nous sommes d’ailleurs engagés à diminuer l’impact de nos véhicules de 20% d’ici 2020 pour la partie distribution du métier courrier. Notre objectif est d’être innovants et créatifs dans les alternatives que nous allons trouver. Nous expérimentons déjà d’autres modes de transports comme des véhicules électriques, des mini quads ou encore des mini vans, mais ce n’est pas encore suffisant. Nous avons une contrainte lourde à respecter, à savoir la grande quantité de volumes que nous distribuons, or les alternatives proposées aujourd’hui sont plutôt adaptées à des volumes plus réduits.
Quelles pratiques mettez-vous en place pour sensibiliser vos collaborateurs?
Depuis 2014, nous organisons par exemple des petits-déjeuners RSE dans chaque métier et chaque division du groupe. Ainsi, nous rassemblons au moins une fois par an tous les collaborateurs d’une ou plusieurs filiales autour d’un petit-déjeuner dont la thématique est la RSE. Nous y présentons les bases de cette notion et en définissons les applications au sein du groupe POST. Nous mettons alors l’accent sur le mot «responsabilité» car il est important que nos collaborateurs en soient eux-mêmes les acteurs au quotidien, c’est la raison pour laquelle nous demandons, à cette occasion, à deux d’entre eux de présenter une initiative qu’ils ont mise en place. Le petit-déjeuner qui suit nous permet de rebondir sur les questions qu’ils se posent sur la démarche du groupe.
Nous organisons également des rencontres avec l’ensemble du personnel car il est important que nous dialoguions à la fois avec des personnes de terrain percevant le mieux notre impact au quotidien et à la fois avec les comités opérationnels de chaque métier pour sensibiliser les cadres dirigeants et réfléchir avec eux à l’évolution de notre démarche. MC