Aux services de l’innovation

IPIL

L’Institut de la Propriété Intellectuelle Luxembourg (IPIL) est né il y a deux ans maintenant. Depuis son émergence, cet organisme tend à mener le Luxembourg vers une meilleure conscientisation des problématiques et des enjeux de propriété intellectuelle (P.I.). Serge Quazzotti, directeur, et Xavier Delecroix, Manager, nous expliquent quels outils ils ont en leur possession pour effectuer cette mission auprès d’un public toujours plus large.

Un bon départ
La P.I. est un sujet dont l’importance ne fait que croître, pour un public lui aussi de plus en plus large. «Chacun est concerné par ce sujet, l’ensemble des entreprises, mais pas uniquement», explique Serge Quazzotti. En effet, historiquement ce sont surtout les sociétés qui s’intéressaient à cet univers. Mais au vu des récents développements technologiques, le grand public se retrouve concerné également par de tels enjeux.
L’IPIL, ou Institut de la Propriété Intellectuelle Luxembourg, a été créé il y a peu afin de combler l’immense besoin en sensibilisation et en information de ces différents publics. «Notre organisme est né en 2014, mais les ressources sur lesquelles il se base existaient préalablement au travers du département “Centre de veille technologique” du centre de recherche public Henri Tudor», précise le directeur. Créé sous forme de GIE, l’institut a comme partenaires les ministères de l’Economie, de la Recherche et des Finances mais aussi la Chambre de Commerce et celle des Métiers. «
En quoi la P.I. est-elle si importante? Comment peut-on en profiter? Voilà les questions principales auxquelles répond l’IPIL», décrit Serge Quazzoti. «Nous voulons faire prendre conscience de l’importance  stratégique de ce domaine aux porteurs de projet, aux startups, aux entreprises… A tous ceux qui ont une activité liée à l’innovation», ajoute Xavier Delecroix. Dans cet objectif de sensibilisation, de promotion et de développement des connaissances autour de la P.I. au Grand-Duché, l’IPIL propose deux actions principales de support.
Un accompagnement sur-mesure
La première initiative proposée aux entreprises est une session de coaching. Nommé “Boost IP”, cet accompagnement gratuit d’1h30 prend la forme d’un entretien personnalisé avec un expert de l’IPIL. Cette séance est l’occasion d’identifier, de développer et d’encadrer la P.I. pour les sociétés de tous horizons. L’institut réalise environ une centaine de ces missions par année.
Xavier Delecroix raconte: «Lors d’une telle rencontre, nous épluchons l’ensemble des problématiques que notre interlocuteur est susceptible de rencontrer. Elles peuvent couvrir divers aspects: la technologie d’abord, comme le brevet qu’un startuper pourrait déposer ou les brevets détenus par des tiers concurrents qu’il faut éviter d’enfreindre; l’aspect esthétique ensuite avec les idées de design; puis les marques, en évaluant l’opportunité d’exploiter un nom particulier; et finalement les droits auteurs liés aux créations. C’est souvent à l’occasion de ces sessions de coaching que nos interlocuteurs comprennent la PI et en découvrent l’importance pour leur activité». Le service “Boost IP” informe sur les différents moyens de protéger ses activités et, suivant les besoins des entreprises, guide vers tel ou tel outil, expert ou service disponible.
«A travers “Boost IP”, l’un de nos premiers objectifs est de faire prendre conscience aux entrepreneurs que, même en amont du lancement de leur projet, ils ont déjà la possibilité de le sécuriser», ajoute le Manager. Il cite en exemple l’usage des enveloppes i-DEPOT proposées par l’OBPI, Office Benelux de la Propriété intellectuelle. Pour une somme de 35 euros, l’auteur ou l’inventeur charge en ligne jusque 100 mega et dispose ainsi d’une preuve de date pour son idée. «Pour un texte, une photo, un scénario,… L’i-DEPOT permet à l’entrepreneur de prouver qu’à un certain moment, il a déjà émis cette idée. C’est un mécanisme assez bon marché et plutôt défensif qui, d’une part, assoit une certaine crédibilité par rapport à des partenaires ou des investisseurs, et de l’autre, protège d’un concurrent qui copierait votre œuvre et souhaiterait vous empêcher par la suite de l’exploiter», décrit-il.
Des recherches à la carte
Le deuxième axe de l’IPIL pour l’intégration de la P.I. dans le paysage grand-ducal est son service d’information et de veille. «Sur commande, nous sommes capables de fournir des études assez poussées en effectuant des recherches à travers nos bases de données. Nous dressons ainsi l’état de l’art d’une problématique», explique le Manager. «Nous avons accès à plus de 90 millions de brevets publiés à travers le monde. Et nous utilisons des outils pointus qui facilitent l’analyse suivants des critères variés: noms des entreprises, noms des inventeurs ou sujets des brevets». Cette prestation à la carte est sollicitée en moyenne une trentaine de fois par année.
Endéans dix jours ouvrables, l’institut remet au commanditaire un rapport électronique contenant toutes les informations qui lui sont utiles au regard de ses questions. L’intérêt de ce service pour un porteur de projet est, par exemple, de déterminer si un brevet est potentiellement envisageable ou s’il risque d’enfreindre des droits déjà obtenus par des tiers. «De plus, si une recherche est répétée de façon récurrente, elle équivaut à une veille technologique. Cela permet à une société de surveiller les développements d’une technologie ou les activités d’innovation de concurrents», précise-t-il.
L’indispensabilité des synergies
Mais les deux services décrits ci-dessus ne suffisent pas pour mener à la conscientisation collective visée par l’organisme. Afin d’atteindre une cible plus large, l’IPIL entretient de multiples collaborations. S’appuyant sur plusieurs niveaux de relais, il lui est ainsi plus aisé de toucher un public étendu.
Xavier Delecroix développe: «Les incubateurs qui se développent à grande vitesse au sein de nos frontières et les espaces de coworking sont des partenaires idéaux pour faire passer nos messages. Nous y déclinons nos services en les adaptant au profil particulier des startups». Dans la même optique, l’organisation supporte aussi la House of Entrepreneurship et y assure une présence régulière afin d’apporter des réponses concrètes aux questions liées à la P.I. que se posent les entrepreneurs du pays.
Une autre coopération essentielle a trait aux professionnels du secteur. «Notre mission est publique  et nos services sont en amont des services commerciaux qu’ils proposent. Notre symbiose est indispensable», commente Serge Quazzotti. Par exemple, l’IPIL organise chaque année un cycle de séminaires nommés «Les Afterworks de la Propriété Intellectuelle» au cours desquels ces experts sont invités à intervenir. L’édition précédente, courant sur le mois d’octobre, a rassemblé 288 participants lors de quatre rendez-vous.
Le prochain événement phare de l’IPIL sera la Journée luxembourgeoise de la Propriété Intellectuelle qui se déroulera le 26 avril 2016. Inscrite à la date de la Journée mondiale de la Propriété Intellectuelle, elle se tiendra à la Chambre de Commerce.    SoM

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