Le CRP Lippmann mise sur les énergies vertes

Les énergies renouvelables étaient à l’honneur sur le stand du Centre de Recherche Public – Gabriel Lippmann, à l’Oeko-Foire. Les équipes du centre de recherche ont présenté, entre autres, un projet d’étude unique au monde: la valorisation de certains déchets en biocarburants.

Le CRP Lippmann a choisi de mettre en valeur ses derniers travaux en matière d’énergies renouvelables. Plusieurs équipes de son département ‘Environnement et Agro-biotechnologies’ (EVA) concentrent en effet leurs recherches sur la production de bioénergies à partir des déchets et des eaux usées, grâce à des technologies de biologie moléculaire de pointe. Ce nouveau type de recyclage peut ainsi aboutir à la production de biogaz, voire de biodiesel. Il s’agit d’un projet de recherche unique au monde financé par le Fonds national de recherche.

La boue, une vraie mine d’or

Les procédés étudiés par les chercheurs du CRP Lippmann sont particulièrement innovants dans la mesure où ils permettent de recycler de nombreux types de déchets organiques, dont certains, comme les effluents d’industries agroalimentaires, sont difficilement traitables. Dans le cadre du projet sur le biodiesel, il s’agit de déchets drainés par les eaux usées jusque dans les stations d’épuration où ils s’agglutinent sous forme de boues. Celles-ci, riches en lipides, possèdent un potentiel énergétique très élevé qu’il est possible d’exploiter sous forme de bioénergies, grâce à l’intervention de bactéries anaérobies capables de traiter ces graisses sans oxygène.
Encore mal connus, ces organismes sont au cœur des travaux menés par les équipes du CRP – Lippmann, qui cherchent à comprendre comment les utiliser de façon optimale afin d’améliorer le rendement des productions aussi bien de biogaz que de biodiesel. A plus ou moins long terme, une connaissance approfondie de leur fonctionnement pourrait même permettre, dans le cas du biodiesel, de supprimer un certain nombre d’étapes dans le processus de recyclage, et de passer ainsi directement de la station d’épuration à un produit fini.

Une double réduction de CO2

Il faudra attendre encore un peu avant que du biodiesel conçu à partir de déchets soit disponible sur le marché, le temps d’améliorer les procédés de fabrication. En revanche, une trentaine de stations d’épuration travaillent en étroite collaboration avec le CRP Lippmann et produisent d’ores et déjà du biogaz qu’elles injectent ensuite dans le réseau de gaz naturel luxembourgeois. Ces techniques de valorisation des déchets possèdent par ailleurs un avantage non négligeable: elles permettent de réduire considérablement la quantité de CO2 ordinairement produite par les stations d’épuration.
Bien qu’il soit peu probable d’arriver un jour à couvrir nos besoins énergétiques uniquement grâce à un traitement optimisé des déchets, ce recyclage d’un nouveau genre s’inscrit dans une production d’énergie plus durable, et représente une alternative très intéressante non seulement aux moyens actuels de traitement des déchets, mais également aux énergies fossiles.