Secolux et le développement durable

Interview croisée de Erwin Bruch et Dan Kohnen, respectivement Principal Engineer Infrastructure et Head of Business Development chez Secolux qui reviennent sur le développement durable en Europe.
 
 
Pouvez-vous nous expliquer les débuts de la prise de conscience climatique?
 
DK: à la fin des années 60, un groupe de scientifiques appelé «le Club de Rome», s’est réuni pour examiner les évolutions futures de notre planète sous différents scénarii: par exemple l’effet d’une augmentation de la population mais encore, la poursuite de la croissance au niveau de la consommation de l’énergie y afférente, etc. Quel que soit le scénario envisagé, leur conclusion était que si on continue à gérer la planète comme on la gère, elle ne suffira plus aux besoins de la population. Ce qui engendrerait une décroissance brutale par la famine, la guerre, et d’autres problèmes. Cet avis scientifique est une prise de conscience que le modèle tel qu’il a été appliqué à l’époque, n’est plus soutenable.
 
 
Y-a-t-il un événement qui a renforcé cette prise de conscience?
 
EB: Le choc pétrolier dans les années 70 a constitué un tournant, une prise de conscience à la fois de notre dépendance des hydrocarbures, et des limites d’un modèle toujours plus demandeur en énergie. A cette époque, il n’y avait pas d’arrière-pensées climatiques mais uniquement énergétiques et économiques. En réaction, on a commencé à parler d’économie d’énergie. Cela s’est d’abord traduit par un début d’isolation des bâtiments par exemple. Plus tard, on a parlé des bâtiments passifs et maintenant on parle des bâtiments net zéro, c’est-à-dire de bâtiments qui produisent autant d’énergie, voire plus, qu’ils en consomment. Ensuite, les grandes conférences climatiques ont montré que l’atmosphère se réchauffe à cause des émissions de gaz à effet de serre produit par l’activité humaine. Le but est d’apporter une réponse à ce phénomène qui met en péril l’avenir de la planète et des générations futures.
 
 
Comment l’Union européenne a réagi à ces défis?
 
DK: l’UE souhaite réduire son impact global sur le climat et parmi ses stratégies, l’un des grands objectifs est de réduire la consommation d’énergie. Le deuxième axe se situe au niveau des matières premières, qui sont presque épuisées et dont on veut en faire un usage responsable. Une réduction de la consommation implique aussi une réduction de notre dépendance vers l’extérieur et a un impact positif sur l’avenir de la planète. Cela se traduit notamment par le développement d’une économie circulaire. Le troisième est celui de l’équilibre des réseaux. Nous devons optimiser la mise à disposition d’énergie en fonction du besoin des consommateurs par zone. Ceci génère une consommation moyenne plus proche de la consommation de crête qui fait qu’on a besoin de moins d’outils et qu’on a moins de pertes au niveau de l’énergie. Le quatrième axe concerne la connaissance. Le but est que cette seule vraie richesse européenne se développe plus encore, par le degré d’alphabétisation et d’éducation de la population européenne…
 
 
Comment la stratégie de SECO s’inscrit dans ces axes?
 
EB: Le climat n’est pas un problème local mais global, dans un monde où tout est interdépendant. Le développement et l’énergie, ne sont que des pierres à l’édifice qu’on appelle le “développement durable“. L’idée que la planète est un héritage à préserver se retrouve dans toute une série de politiques. La directive européenne relative à l’eau qui découle notamment de tout ce qui concerne l’aspect cadres de vie. Une des seules richesses que nous avons encore c’est l’eau, et elle coûte très cher. Maintenant, les conséquences au niveau de la santé peuvent être chiffrées, entre autres par les coûts de la sécurité sociale. Cette directive met les actions en œuvre afin d’augmenter la qualité moyenne des eaux européennes (construction de stations d’épuration, de réseaux séparatifs, de collecteurs, etc). Prenons l’exemple d’une eau qui est plus propre et avec laquelle nous avons moins de problèmes sanitaires, moins de risques au niveau réparations et moins de risques au niveau de l’eau traitée. Plus on améliore sa qualité et plus on améliore la santé des citoyens, la sécurité sociale s’en trouve donc améliorée.
SECO a participé au programme d’épuration en Flandres (Aquafin) et à Bruxelles (Vivaqua) en accompagnant la politique globale d’amélioration du réseau de traitement des eaux. En Wallonie, SECO accompagne les maîtres d’ouvrage depuis le début des années 2000 afin qu’ils aient un haut standard de qualité commun au moindre coût.
 
 
Comment SECO participe au développement de la connaissance?
 
DK: Le quatrième axe, c’est la gestion de la connaissance qui est un des piliers de la SECO Academy. SECO a été fondé afin de rendre service au secteur par le partage de la connaissance. Cela se fait par des conférences que nous donnons régulièrement, par des missions d’enseignement que toute une série de personnes chez nous assument. Ce partage se fait à travers bon nombre de missions dans lesquelles on ne s’arrête pas simplement au fait de dire oui ou non, mais en allant beaucoup plus loin en donnant des alternatives par rapport à ce qui est contrôlé et par rapport à la solution technique qu’il peut y avoir. Ceci se fait par la gestion de la connaissance interne avec des personnes responsables d’un domaine technique spécifique, et qui sont chargées de former et de maintenir à jour l’outil de connaissance, une sorte de base de données organisée avec les différents domaines techniques, à savoir notre Secopedia.

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