Un torréfacteur luxembourgeois primé au "Superior Taste Award"

Récemment auréolée de deux médailles d’or au prestigieux concours international « Superior Taste Award », la Maison Santos propose des produits de grande qualité, voire d’excellence. L’établissement de torréfaction traditionnelle sert des passants aux plus grandes entreprises, nous explique son gérant Tommy Houtsch. Entre amour du produit artisanal et modernité, l’entreprise a su trouver son équilibre afin de préserver l’arôme juste de ce breuvage qui se consomme à raison de 2,5 milliards de tasses tous les jours, à travers le monde.
 
La Grand-Rue de Luxembourg-Ville étend son tracé entre charmantes boutiques et bâtiment historiques. Au cœur de cette zone piétonne, blottie entre un magasin de célèbres sacs parisiens et une échoppe de chaussures, la façade claire de la Maison Santos pourrait presque passer inaperçue, vu sa taille, si ce n’est son nom inscrit en lettres rouges et l’arôme gourmand de café fraichement moulu qui s’échappe de la boutique, puis vole jusqu’au nez des passants… Une odeur envoutante et persistante puisque l’atelier de torréfaction qui s’y trouve fonctionne quotidiennement.
Depuis des lustres
«Le nom de la Maison Santos est lié à l’origine de nos produits», explique Tommy Houtsch, gérant de l’établissement. «Le premier pays producteur de café est de loin le Brésil (un tiers de la production mondiale environ) où se trouve le plus grand port caféier du monde: le port de Santos. C’est l’origine principale de tout café et la base de nos mélanges». Il ajoute: «Nos cafés ont de nombreuses origines: Brésil, Nicaragua, Honduras, Costa Rica, Tanzanie,… Notre « best-seller » est le café N°8, un Arabica avec une touche de Moka. Au total, nous disposons d’au minimum 14 sortes de mélange en magasin».
L’établissement, créé en 1928, fut dirigé pendant des années par la famille Eich. «A la retraite de la précédente gestionnaire, j’ai entendu parler de la vente de la Maison Santos, et je me suis rapidement montré intéressé», explique le jeune dirigeant. «Depuis tout petit je vogue sur le café. Je suis torréfacteur. Mon père est torréfacteur. C’était un cheminement logique». En janvier 2014, il prend les rênes de l’établissement, de son équipement et son personnel. «Nous travaillons à quatre personnes et nous vendons de 15 à 20 tonnes de café par an. La machine à torréfier, quant à elle, est âgée d’au moins 45 ans mais se porte à merveille. Elle produit au minimum 300kg de café par semaine, selon les besoins».
 
Un établissement actuel
Quoique réputée, l’entreprise  souffrait cependant à sa reprise d’une image quelque peu vieillotte et désuète. «Nous avons entrepris de la moderniser. Au niveau visuel d’abord, nous nous sommes penchés sur le « look » de la boutique et de la marque: visuel, logo et design». En mai 2014, le magasin a fermé durant 10 jours, le temps de tout restaurer et embellir. De plus, Tommy et son équipe ont aussi dynamisé le « back office »: «De nombreuses tâches administratives se faisaient encore à la main, sur papier. Nous avons instauré un système comptable, un outil de facturation, une caisse enregistreuse, une gestion numérique du stock,… Tout a été mis à jour».
Une fois cette étape de rénovation esthétique et de gestion terminée, ils se concentrent sur leurs produits et services. «Notre activité est double», décrit-t-il.
«D’un côté, notre boutique sert les clients de passage: les particuliers, les travailleurs du coin ou les touristes. Ils achètent du café fraichement torréfié à emporter chez eux ou bien prennent un « coffee to go », une tasse à consommer directement». Afin de dynamiser le magasin, la Maison Santos a choisi de proposer des produits jeunes, comme les thés et infusions bio de la marque Lov Organic: des produits colorés et épurés. «Cette marque, du groupe Kusmi Tea, attire l’œil avec ses emballages peps».
De l’autre côté, la Maison Santos vend et livre directement au sein des entreprises et des grandes surfaces. «Une commerciale se concentre uniquement sur le B2B et la prospection de clients professionnels: restaurants, hôtels ou encore hôpitaux qui commandent plusieurs tonnes de café par mois». La société livre partout au Grand-Duché, et même à l’étranger: «Nous avons déjà effectué des livraisons jusqu’en Grèce». Grâce à son eShop en ligne, les commandes peuvent être effectuées de n’importe où et n’importe quand.
 
Café en capsules et café équitable: les populaires
Deux segments de produit remportent tout particulièrement un grand succès ces derniers mois.
D’une part, les capsule de type Nespresso®: «La demande en capsules était énorme. Nous nous sommes lancés dans l’aventure il y a deux ans, sans trop savoir où cela nous mènerait. Aujourd’hui, les capsules représentent 15% de notre chiffre d’affaires», s’exclame-t-il. Grâce à un fournisseur qui emballe le café précédemment torréfié au sein de la Maison Santos, l’établissement vend environ 130.000 capsules de ce type par an, «et ce chiffre est en constante augmentation», ajoute le gérant.
Les autres produits à la popularité grimpante sont les cafés considérés comme artisanaux. Tommy Houtsch précise: «On constate un mouvement de la clientèle vers le café en grain ou moulus de qualité, artisanal, équitable et bio. Elle recherche des produits d’excellence, introuvable en grande surface et dont la vente est encadrée par nos conseils. Les clients veulent avoir confiance, les yeux fermés». La Maison Santos fut, par ailleurs, la première torréfaction du pays à se lancer dans la production de café fairtrade, «et cela fonctionne très bien, surtout auprès des communes, ministères et hôpitaux».
 
L’excellence comme bannière

Depuis quelques jours, l’établissement de la Grand-Rue propose quatre cafés tout à fait exclusifs, à la vente ou en tasse au comptoir. «Ces cafés appartiennent au segment de l’ultra-luxe, pour lequel notre situation au cœur du centre-ville est toute indiquée. Nous proposons le Blue Mountain de Jamaïque, l’un des cafés les plus recherchés au monde. Egalement le Galapagos, de l’île d’Equateur éponyme: un café bio de qualité supérieure. Ensuite, notre fantastique top brésilien, le Yellow Bourbon. Enfin, pour clôturer cette gamme de cafés exclusifs, le Kopi Luwak ou le café le plus cher du monde. C’est un café récolté dans les excréments d’une civette asiatique qui coûte aux alentours de 600 euros le kilo, un prix bien supérieur à la moyenne de 20 euros le kilo». Soyez avertis: alors qu’à la boutique Santos, le prix d’un café à consommer directement varie de 2 à 3,50 euros, comptez 45 euros pour déguster une tasse de cet éminent breuvage dont l’établissement Santos est le seul du pays à proposer l’achat et la dégustation.
Un peu à l’étroit dans ses 30 m2 de boutiques, la Maison Santos a bientôt prévu de déployer son activité ailleurs d’ici peu. «Un second point de vente ouvrira à l’horizon de Noël 2018, au sein d’un centre commercial haut de gamme du centre du pays», explique Tommy Houtsch. «Dans cet espace plus aéré, nous aurons enfin un magnifique salon de dégustation à la portée de nos ambitions, ainsi qu’une vaste terrasse de 100 m2». Au cœur de ce futur palais du café trônera la machine à torréfier que les clients pourront ainsi observer en action pendant leur dégustation.

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