Une affaire familiale

Créée en 1875 par Nikolas Weber, l’affaire familiale comptait alors une seule diligence qui desservait trois lignes au Luxembourg et ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale qu’Emile Weber fait l’acquisition de son premier bus. Que de chemin parcouru depuis, puisque 140 ans après sa création, l’entreprise qui est l’une des plus importantes de la Grande Région, compte 900 employés, dont 550 chauffeurs et près de 500 véhicules. «L’entreprise a su garder son esprit familial tout en se tournant de plus en plus vers le développement durable», nous assure Romain Kribs, attaché à la direction auprès des Voyages Emile Weber.
Que représente le développement durable dans la politique d’Emile Weber?
Il a pris beaucoup d’importance et notamment depuis notre restructuration en janvier 2009, date à laquelle nous nous sommes installés sur le nouveau site de Canach. Nos bâtiments administratifs ainsi que nos ateliers ont été construits selon les dernières normes en vigueur.
Notre flotte répond en grande partie à la norme Euro6 et nous remplaçons nos véhicules en moyenne tous les quatre ans.
La sécurité est également extrêmement importante et nous ne souhaitons pas seulement remplir les normes mais essayons toujours d’aller vers ce qui se fait de mieux.
Avez-vous des exemples précis?
Nos chauffeurs qui ont passé leur permis après septembre 2008 doivent faire une formation initiale de 140 heures et de 280 heures s’ils ont moins de 23 ans. Ils suivent en outre une formation continue d’une semaine tous les cinq ans.
Mais nous allons au-delà de ces formations obligatoires et nos chauffeurs de minibus ADAPTO suivent des formations spécifiques à la prise en charge des personnes à mobilité réduite par exemple. Avec les milliers de kilomètres qu’ils engloutissent chaque année, ils suivent également des stages de gestion du stress et notamment en situation d’accident.
Rester à Canach, dans le village qui a vu naître la compagnie était-il tout naturel?
Effectivement, la tradition joue un rôle très important dans cette société. Je vois souvent la fierté de nos dirigeants lorsqu’ils regardent d’un œil nostalgique, les photographies des époques passées. Il y a aussi un aspect plus pragmatique dans le sens où nous entretenons des liens très forts avec la commune de Lenningen et que la capitale se trouve à quinze minutes d’ici. De plus, nous sommes bien situés pour desservir tout l’est du pays ainsi que la région autour de Trèves.
Justement, les lignes transfrontalières sont-elles importantes?
Bien plus qu’importantes, elles sont une partie de tout un concept de mobilité durable; rien que pour la ligne 118 entre Trèves et Luxembourg, la capacité quotidienne tourne autour de 4.400 places. Le P+R à la frontière est déjà plein à 7 heures du matin. D’autres lignes provenant des zones limitrophes françaises et allemandes connaissent également beaucoup de succès. Il est vrai que prendre sa voiture pour se rendre dans la capitale devient de moins en moins attractif et ces lignes sont véritablement victimes de leur propre succès.
C’est pourquoi en 2007, nous avons été les premiers à avoir adapté nos bus de remorques qui ont l’avantage de pouvoir ajuster leur capacité. Les lignes transfrontalières s’y prêtent plus particulièrement dans le sens où elles sont fréquentées le matin et le soir uniquement. Éviter les allers-retours inutiles vers le dépôt est un gain de temps et d’argent mais cela contribue aussi à la protection de l‘environnement.
De manière générale, les lignes d’autobus subiront d’intéressants remaniements au cours des prochaines années. Le changement le plus marquant sera certainement l’arrivée du tram. Nous considérons ce projet non pas comme une concurrence mais comme un moyen de réorganiser de manière performante les transports en commun dans la capitale et dans sa périphérie.
Votre engagement est-il labélisé?
Oui mais nous n’acquérons pas de labels comme on fait de la philatélie. Nous les vivons dans le sens où nous assimilons les bonnes pratiques. Je prends pour exemple le label “SuperDrecksKëscht“ qui représente nos actions dans le tri des ordures, du papier et du verre et qui est appliqué jusque dans nos ateliers.
Nous récupérons également l’eau de pluie qui est réutilisée plusieurs fois. Lorsqu’on sait que le nettoyage d’un bus requiert près de 30 litres d’eau et que nous l’utilisons pour nos 450 véhicules, cela représente l’engagement de la direction à tester et adopter les meilleures pratiques.
Un engagement qui a permis au projet Urevo de voir le jour…
En effet, en mars 2015, nous avons présenté en première mondiale les premiers autobus à double articulation du type «plug-in hybrid». Baptisés UREVO pour «Urban Revolution», ces trois autobus sont chargés la nuit dans notre dépôt et peuvent rouler en mode 100% électrique à travers la capitale. En périphérie, c’est la génératrice diesel qui reprend le relais, ceci via un système GPS.
Ce projet est une véritable aventure scientifique car nos techniciens et ingénieurs travaillent constamment à améliorer l’autonomie du véhicule, notamment en y apportant des mises à jour du système de gestion de l’énergie. Les résultats de ce projet serviront à augmenter l’autonomie de nos propres véhicules, mais également à proposer des véhicules encore plus performants à l’avenir.
C’est cette vision à long terme qui nous a d’ailleurs valu le “Prix de l’Environnement 2015“ de la Fedil.
Vous disposez également de taxis électriques…
Oui, à côté de plus de 40 taxis hybrides, notre service Webtaxi a accueilli l’été dernier les deux premiers taxis électriques du Grand-Duché! À noter que Webtaxi ainsi que son pendant B2B ProCab ont l’avantage d’informer le client du prix de sa course avant même de monter dans le véhicule.
Tout ce “know-how“ est-il un avantage pour le client?
Absolument! Avec notre expérience et notre savoir-faire, nous sommes heureux d’élaborer avec nos clients les meilleures solutions de mobilité possibles adaptées à leurs besoins, comme l’installation de navettes pour entreprises ou encore l’organisation du transport lors d’événements.
 
 

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