COP quoi? COP qui?
Après six mois chargés d’actualités européennes, il est déjà l’heure de la dernière ligne droite pour la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE. L’heure du bilan? Pas encore: il reste un petit mois aux politiciens pour boucler leurs dossiers et peut-être parvenir à des accords avant de passer le relais aux Pays-Bas, dès le 1er janvier. D’ici là, l’actualité de décembre est monopolisée par la COP21 de Paris qui se tient du 30 novembre au 11 décembre 2015. Mais savez-vous ce qu’est vraiment une COP, et qui y participe?
D’abord, c’est une conférence annuelle sur le climat. «Ah bon? On fait un tel ramdam chaque année?», me direz-vous. Plus ou moins. Il faut dire que cette fois, elle se déroule à 400 kilomètres de chez nous. Elle est bien plus proche géographiquement que la COP de l’année passée, à Lima au Pérou. De plus, le but de cette édition est d’aboutir à un accord «universel et contraignant», c’est-à-dire à des mesures qui, appliquées dès 2020, viseraient à une véritable transition économique et politique vers une gestion du monde écoresponsable. Cet objectif inédit rassemble 195 pays qui doivent s’unir pour maintenir le réchauffement climatique en dessous des 2 degrés, d’ici 2050.
Ensuite, le terme COP est l’abréviation de Conférence des Parties. Les «parties» en questions sont les Etats signataires de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), adoptée en 1992, lors du Sommet de la Terre, à Rio. Cette convention – signée il y a déjà plus de 20 ans – reconnait l’existence d’un changement climatique d’origine humaine et définit la volonté de lutter à son encontre. C’est le point de départ des COP.
La quasi-totalité des pays du monde participe donc à ces rassemblements annuels dont voici quelques exemples notables. Lors de la troisième COP, en 1997, a été signé le protocole de Kyoto. Cet accord historique, entré en vigueur en 2005, prévoyait à l’époque une réduction de 5% des gaz à effet de serre en 2012, par rapport à 1990… Un objectif loin d’être atteint au niveau mondial puisque c’est plutôt le contraire qui s’est produit. En 2009, la COP15 de Copenhague fut un échec puisqu’aucun accord global n’en est sorti. Celle de l’an passé à Lima a essentiellement servi à tracer une feuille de route pour guider l’actuelle conférence de Paris. Par ailleurs, la COP22 se déroulera à Marrakech, l’an prochain.
Les représentants des pays, mais également des ONG et des scientifiques se retrouvent en conséquence chaque année pour parler climat depuis l’impulsion de 1997. Représentants des Etats, organismes et scientifiques, mais ce n’est pas tout. Les associations environnementales dénoncent la participation financière de nombreuses multinationales. Dans le but de réduire le plus possible l’addition pour le contribuable, des compagnies telles que Engie (ex-GDF Suez), EDF, Renault Nissan, Suez Environnement, Air France, ERDF, Axa, BNP Paribas, Air France, LVMH et Ikea sponsorisent officiellement l’événement de cette année, alors qu’ils sont jugés fortement polluants. L’ONG Oxfam a d’ailleurs déclaré à ce propos: «La COP21 sera financée par des champions français de la pollution». J’appellerais cela «l’énergie fossile de l’écologie», un bel oxymore pour souligner le paradoxe de la situation. SOM