Un acteur durable
Twinerg affiche sa volonté de respecter l’environnement aussi bien au niveau du groupe Electrabel-GDF Suez, qui a une politique très claire en la matière, qu’au niveau de la centrale à travers l’amélioration constante des infrastructures. Interview de François Thoumsin, directeur de la centrale TGV Twinerg.
Energie, économie et environnement
‘Ensemble pour moins de CO2’, telle est la philosophie du groupe Electrabel-GDF Suez.
Concrètement, cela se traduit par l’optimisation de la performance énergétique du parc de production, par l’utilisation d’un ‘mix’ énergétique en ayant recours aussi souvent que possible à des sources d’énergie renouvelables (principalement le vent et la biomasse) et par le conseil aux clients, notamment industriels, pour les aider à utiliser rationnellement l’énergie.
Par ailleurs, la certification ISO 14.001 montre l’implication Twinerg en faveur du développement durable, comme l’explique François Thoumsin: “Cette certification permet de développer une dynamique d’amélioration continue, qui n’est pas seulement axée sur des résultats financiers, mais également sur la protection de l’environnement qui devient une priorité au même titre que la sécurité”.
Des initiatives pour réduire la consommation d’eau de ville
Twinerg dispose d’un bassin de récupération d’eau de pluie qui est en train d’être agrandi pour atteindre une capacité de 4.000 m3 et d’être équipé de pompes et de filtres. Il sera, comme prévu, fonctionnel dès le mois d’août, même si le génie civil a pris un peu de retard suite aux conditions climatiques de l’hiver dernier. La partie mécanique constituée de la tuyauterie, des pompes et des réservoirs d’eau est d’ores et déjà prête, tout comme la partie électrique. Cette réalisation permettra d’utiliser de l’eau de pluie (au lieu d’eau de ville) pour l’aspersion périphérique de l’aéro-condenseur qui requiert en moyenne 5.000 m3 d’eau par an. Le projet est principalement motivé par des raisons environnementales, mais aussi par les retombées économiques même si elles ne seront pas immédiates, puisque l’investissement de départ de deux millions d’euros.
Point important: Twinerg travaille essentiellement avec des sociétés luxembourgeoises pour la réalisation du projet.
Le deuxième projet qui va dans ce sens fait suite à un audit mené par le CRTE. Il en est, pour l’instant, à un stade embryonnaire. Une centrale TGV a besoin de plusieurs dizaines de tonnes d’eau déminéralisée par jour. L’idée est d’utiliser, pour ces processus internes, de l’eau de pluie après l’avoir passée par un processus d’ultra-filtration et d’osmose inversée.
Il est également question de récupérer de l’eau qui, compte tenu de la géométrie des tuyauteries, est actuellement perdue, pour la réinjecter dans les processus au lieu de la laisser partir dans le bassin d’eau de pluie où, d’une part, elle s’évapore en partie et, d’autre part, elle ne peut être pour l’instant, utilisée que pour l’aspersion périphérique.
“Nous voulons agir de façon proactive en limitant au maximum les apports en eau potable dans nos processus et en récupérant et en utilisant l’eau de pluie de façon diverse et variée”, souligne le directeur.
Réinjecter la chaleur dans le réseau de chauffage urbain
Ce projet consiste en la livraison de chaleur par la centrale Twinerg au réseau de chauffage urbain géré par Sudcal. Il s’agit d’abord de prélever la vapeur sur les circuits qui alimentent la turbine vapeur de la centrale TGV. Elle traverse ensuite des échangeurs qui transfèrent la chaleur de cette vapeur en la condensant vers un circuit d’eau chaude. Cette eau est acheminée vers la station de pompage qui la distribue via le réseau Sudcal vers, entre autres, le quartier de Belval.
La construction de la station de pompage est en cours et elle se fait sur une partie de terrain qui a été cédée par Twinerg à Sudcal. La seconde partie du projet qui correspond à la première étape du processus est principalement composée de réservoirs, de pompes et d’une chaudière auxiliaire et est construite par Twinerg pour le compte de Sudcal. Elle est quasi-achevée sur le plan mécanique, l’aspect électrique est en cours de construction. Une première batterie de tests est prévue pour la deuxième partie de l’été et l’ensemble sera opérationnel avant l’automne. Là encore, ce sont des sociétés luxembourgeoises qui ont reçu l’adjudication pour ce projet, dont François Thoumsin salue le professionnalisme et la qualité du travail.
Des mises à jour pour optimiser le rendement
L’optimisation de la performance énergétique du parc de production passe notamment par l’amélioration du rendement des centrales existantes. C’est pourquoi les responsables de Twinerg planchent en ce moment sur la définition des rénovations et/ou mises à jour qui devront être effectuées d’ici 2015, date à laquelle la centrale aura atteint sa mi-vie technique. Elle porteront principalement sur certains systèmes de pilotage électronique de la centrale (ou contrôle commande). Il est probable également qu’il soit procédé à un upgrade technique et mécanique de la turbine gaz de façon à lui permettre d’avoir une durée de vie de trente ans dans les meilleures conditions de rendement. “Le rendement d’une centrale TGV est très élevé pour une énergie fossile. Nous sommes très attentifs à le maintenir au meilleur niveau possible, tant d’un point de vue financier, parce que cela permet de limiter les achats de gaz, que d’un point de vue environnemental, parce que chaque m3 de gaz épargné, c’est autant de CO2 en moins dans l’atmosphère”, conclut le directeur.
Au sujet de la centrale TGV
Une centrale TGV (turbine gaz vapeur) convertit du gaz naturel en électricité. On brûle le gaz, et la puissance ainsi dégagée actionne une première turbine. Cela génère de la chaleur qui est récupérée pour transformer de l’eau en vapeur à 540 degrés, vapeur qui est injectée dans une seconde turbine. Les deux turbines font tourner un axe, auquel est raccordé un alternateur générant du courant triphasé, qui sera envoyé sur le réseau après être passé de 24.000 à 220.000 Volts dans un transformateur. La centrale Twinerg est équipée d’appareillages lui permettant de réagir automatiquement et quasi-instantanément à une variation de fréquence sur le réseau.
Au sujet de Twinerg S.A.
Lors de la création de la société Twinerg S.A. à la fin des années 90, Electrabel a été retenu comme partenaire à hauteur de 65%, aux côtés de deux autres actionnaires: Sotel, le réseau d’Arcelor Mittal et Cegedel, nouvellement Enovos, qui détiennent chacun 17,5% du capital.
La centrale a été mise en service en 2001 et a, depuis, tourné pratiquement en continu pour fournir de l’électricité à ses trois clients et actionnaires. Sa production couvre près de 40% de la consommation luxembourgeoise.
