Exiger une transparence accrue

«Il nous faut un plan d’action et une solidarité mondiale face aux défis énormes de la lutte contre le changement climatique», déclarait le Premier ministre Xavier Bettel lors de la 70e assemblée générale des Nations Uniesfin septembre. «La communauté internationale s’est engagée de manière exceptionnelle et je suis confiant que cet engagement sera réaffirmé lors de la conférence 2015 sur le climat à Paris».
Peut-être faudrait-il alors commencer par obliger l’industrie automobile à plus de transparence. En effet, les émissions réelles de CO2 produites par des voitures immatriculées en 2014 en Europe ont été en moyenne de 40% supérieures aux chiffres des constructeurs et cet écart s’accentue, affirme un rapport de l’ONG Transport & Environment. C’est plus qu’en 2012: les émissions étaient de 31% supérieures aux résultats des tests d’homologation des véhicules. «Le système de test des voitures destiné à évaluer l’économie de carburant et les émissions de CO2 – dommageables pour le climat – est discrédité», estime l’ONG basée à Bruxelles, pour qui l’écart est «devenu un gouffre».
Ce rapport vient mettre de l’huile sur le feu sur le dossier Volkswagen, déjà bouillant. Le constructeur est accusé d’avoir équipé ses véhicules diesel de logiciels dissimulant leur niveau réel d’oxydes d’azote, polluants nocifs pour l’organisme. Mais il n’est sûrement pas le seul. L’organisation allemande de protection des consommateurs et de l’environnement Deutsche Umwelthilfe juge que l’affaire Volkswagen concerne en fait l’entièreté de l’industrie automobile européenne, qu’elle soupçonne «de fraude organisée».
Au Grand-Duché, les conséquences de cette affaire sont encore difficilement prévisibles, notamment sur les primes et avantages financiers accordés par l’Etat selon des critères environnementaux. En Belgique, les régions wallonnes et flamandes se préparent, au moment d’écrire ces lignes, à des actions en justice contre le constructeur allemand. Leur but est de récupérer d’éventuelles primes environnementales indues. Ces dernières profitent aux constructeurs automobiles, selon nos confrères du Jeudi, via les consommateurs qui les achètent. Suivrons-nous l’exemple de nos voisins?  CD

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